Métaphysique des tubes. Amélie NOTHOMB - 2000
Publié le 30 Avril 2019
Métaphysique des tubes
Amélie NOTHOMB
Le Livre de Poche, 2000
160 pages
Thèmes : autobiographie ; Japon, traditions, Enfance
Métaphysique des Tubes est le huitième roman d’Amélie Nothomb dans lequel elle nous raconte les trois premières années de sa vie.
Bien sûr, ses « souvenirs » ne sont que reconstitution à sa façon (il s’agit d’un roman d’ailleurs), avec de l’humour, de l’autodérision, mais aussi une espèce de suffisance, qui m’a moyennement plu.
C’est un roman plutôt plaisant, malgré son début qui fait des longueurs.
Fille d’un diplomate belge, alors en poste au Japon, Amélie naît dans la ville de Kobé en 1967.
Elle a un frère, André, et une sœur, Juliette, plus âgés.
Après deux ans à n'avoir fait que manger (tel un tube) et être restée aussi inerte qu'une plante (surnom donné par ses parents), elle est devenue hurlante pendant six mois avant d'être calmée par du chocolat (blanc - amené par sa grand-mère paternelle).
En me donnant une identité, le chocolat blanc m’avait aussi fourni une mémoire : depuis février 1970, je me souviens de tout.
A quoi bon se rappeler ce qui n’est pas lié au plaisir ? Le souvenir est l’un des alliés les plus indispensables de la volupté.
C’est ainsi qu’Amélie s’ouvre aux autres, s’épanouit, grandit et prononce ses premiers mots. Délicatement choisis en fonction de son public et de l'effet souhaité, et non de son réel savoir-faire.
Elle ne fait aucune distinction entre le français et le japonais, adore sa nourrice, Nishio-san qui le lui rend bien tant sa position de benjamine, l’enfant-roi, est sacrée au Japon, et l’âge jusqu’à trois ans, considéré comme divin.
Ils ne savaient pas que dans ma tête, je parlais depuis longtemps. Mais il est vrai que dire les choses à haute voix est différent : cela confère au mot prononcé une valeur exceptionnelle. On sent que le mot est ému, qu’il le vit comme un signe de reconnaissance, qu’on lui paie sa dette ou qu’on le célèbre.
Au gré de ses confidences, elle nous raconte son père chanteur de nô ; l’aversion de leur gouvernante Kamisha-san pour les Occidentaux en général et elle en particulier ; le désagrément d’avoir reçu des carpes koï à ses trois ans, qu’elle ne voit que comme des tubes, et d’apprendre qu’elle va devoir aller à l’école maternelle ; son attitude dictatoriale ; son rapport à l’eau, qu’elle aime ; mais aussi des coutumes et croyances nippones (« ne jamais sauver la vie de quelqu’un, car ce serait le contraindre à une gratitude trop grande pour lui » ; une réflexion quant à la vie et la mort.
« Ce qui t’a été donné te sera repris » : ta vie entière sera rythmée par le deuil.
Comme le roman commence, il se finit.
Par le rien le vide, le néant.
Au commencement il n’y avait rien.
(…)
Ensuite, il ne s’est plus rien passé.
Mais nous savons fort bien que ce n’est pas tout à fait vrai !
J'ai lu ce roman il y a très longtemps mais je n'en avais pas gardé de souvenirs.
Et je ne pense pas en garder non plus beaucoup suite à celle-ci.
Il participe au Challenge « Un mois au Japon 2019 » d’Hilde et Lou ; au challenge consacré à Amélie Nothomb par Pauline ; à mon Challenge « Souvenirs de Lectures 2019 » ; au « Petit Bac 2019 » d’Enna, pour ma 5e ligne catégorie Objet ; ainsi qu’à l’Objectif PAL d’Antigone.
Belles lectures et découvertes,
Blandine