Jules et Jim. Frères d'armes. Jacques GOLDSTYN – 2018 (Dès 8 ans)

Publié le 26 Novembre 2022

Jules et Jim
Frères d'armes

Jacques GOLDSTYN

Editions Bayard, 2018
Dès 8 ans

Thèmes : Québec, Première Guerre Mondiale, Amitié

A la mémoire de George Lawrence Price, dernier soldat canadien tué le 11 novembre 1918 à 10h58, deux minutes avant l’armistice.

Jules et Jim sont deux amis nés à deux minutes d’intervalle et depuis, insérables.
Bien que différents de caractères et d’aptitudes, là où était l’un, l’autre n’était pas loin… entre admiration et soutien, et toujours avec un petit décalage. Ce qui conditionnait la réussite de l’un et la déconvenue de l’autre.

Et puis un jour de 1914, la guerre a éclaté dans le lointain.
De frères de cœur, Jules et Jim sont devenus frères d’armes.
Courageusement, ils ont lutté parmi la boue, les rats et l’ennui, contre des ennemis finalement pas si différents.
L’un décoré, l’autre de corvée, et les deux à rêver, ensemble, de rentrer au pays.

Et puis est venu le dernier assaut, car à 11h, tout serait fini.
Mais à 10h58, l’un d’eux est tombé…
Et l’autre, de devoir vivre…

Jules et Jim. Frères d'armes. Jacques GOLDSTYN – 2018 (Dès 8 ans)
Jules et Jim. Frères d'armes. Jacques GOLDSTYN – 2018 (Dès 8 ans)
Jules et Jim. Frères d'armes. Jacques GOLDSTYN – 2018 (Dès 8 ans)

Deux minutes un petit laps de temps ridicule, insignifiant, absurde même, et qui pourtant, fait toute la différence…
A partir de ces deux minutes d’écart entre ses deux personnages, Jacques Goldstyn nous livre un album tout en dualités fortes.
Antagonismes nationaux, oppositions métaphoriques, possibilités ou incapacités de chacun, idéaux contre réalité, gloire contre absurdité, Vivre et survivre, souvenir et mémoire.
Et double hommage.
A George Lawrence Price, tué deux minutes avant l’armistice, et au grand-père de l’auteur, Michel Quéléver, qu’il n’a pas connu.

Car il s’agit bien de montrer tout ce que cette guerre, et par extension toutes les autres, a d’aburde.
Quand, en Occident, les commémorations tendent à la démontrer, ce n’est pas encore le cas outre-Atlantique.

« Avoir du respect pour les gens qui sont tombés, c’est se souvenir d’eux et faire en sorte qu’il n’y ait plus de guerre sur la Terre. Ce serait ça, le devoir de mémoire », ajoute Goldstyn. La commémoration reste à cet effet un événement qu’il prend toujours avec un grain de sel. Interview très intéressante à lire ICI

A défaut de porter le poppy, le coquelicot, il en dessine…

Côté dessins, son trait fin est très expressif.
Quasi intemporel au début, il restitue ensuite parfaitement la réalité du champ de bataille en jouant visuellement sur les expressions, telle « être vert de peur »., avant de redevenir neutre. Ainsi, Jacques Goldstyn floute-t-il notre perception du temps, entre son insignifiance et son implacabilité. 

Cet album participe à mon challenge dédié à la Grande Guerre; au "Petit Bac 2022" d’Enna, pour ma 7e ligne, catégorie Famille; au "Tour du monde en 80 Livres" de Bidib

 

 

 

 

De Jacques Goldstyn, retrouvez sur le blog: L'Arbragan.

Sur cette mort absurde des derniers instants de la guerre, retrouvez "Mort pour rien" de Guy Jimenes

Belles lectures et découvertes,

Blandine

 

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C
bonjour, comment vas tu? merci pour la découverte. passe un bon mardi et à bientôt!
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Bonjour, très bien merci et j'espère que toi aussi! Je t'en prie! Belle soirée à toi
N
Pas très gai évidemment, le contraire aurait été étonnant. Mais le dessin est sympa.
Répondre
Oui il a un côté à la Sempé ;-)