Mort pour rien ? 11 novembre 1918. Guy JIMENES - 2013 (Dès 8 ans)
Publié le 30 Janvier 2021

Mort pour rien ?
11 novembre 1918
Guy JIMENES
Illustration de couverture par Alban MARILLEAU
Illustrations intérieures de Nathalie GIRARD
Oskar Editeur, collection « Histoire et Société », octobre 2013
(Précédente édition en octobre 2008)
56 pages
Dès 8 ans
Thèmes : Histoire, Première Guerre mondiale, Mémoire, Transmission
J’aime beaucoup cette collection des Éditions Oskar qui abordent par le biais de la fiction des évènements connus, et moins connus, de l’Histoire. D’ici ou d’ailleurs.
J’aime qu’ils comprennent une partie documentaire qui contextualise et prolonge la lecture.
10 novembre 1918 en France – Première Guerre mondiale
Sur les bords de la Meuse, une rumeur enfle parmi les soldats : la fin de la guerre serait toute proche.
Pourtant, les Chefs veulent une offensive, victorieuse, bien sûr, et qui serait essentielle, indispensable à la signature d’un armistice disent-ils.

Parmi ces soldats, notre narrateur sans nom, et Bernard et Etienne et les autres…
Ils ont combattu ensemble sur tant de fronts, ont chacun remis leur vie dans les mains des autres, ont partagé une intimité guerrière, mais rien quant au civil, ou si peu…
Pourquoi ?
Alors qu’ils franchissent le fleuve déchaîné en pleine nuit, sur un pont mobile, au milieu des balles hasardeuses de l’ennemi, le narrateur s’en aperçoit lorsque Bernard choit dans l’eau, aussitôt emporté par le courant. Il ne sait pas nager, comme lui, comme tant d’autres soldats.
Cela le tétanise.
D’un coup, la précarité de notre situation m’apparaît brutalement. La sensation de danger, jusqu’ici diffuse, s’abat sur moi comme l’aile noire d’une créature maléfique. Je frissonne et tâche de reprendre mes esprits.
La guerre peut durer encore longtemps même si on l’annonce finie.
11 novembre 1918, 8h45, de l’autre côté de la Meuse.
Mourir maintenant serait trop bête, si inutile, si triste.
Et pourtant Etienne est fauché.
Pourquoi ?
(Je n’ai pas compris, même si je pense avoir une explication : celle de la peur de la fin de la guerre, aussi paradoxal que cela puisse paraître.)

Lorsque la guerre est finie, que les soldats démobilisés regagnent leur foyer dans l’état dans lequel la guerre les a laissés, le narrateur va en Bretagne pour aller voir la famille de Bernard.
Il rencontre sa veuve et son fils.
Devant la date inscrite sur le papier officiel du décès, il se fige : 10 novembre. Pourquoi cette erreur manifeste, ce mensonge éhonté ?
Mourir un jour de Paix, ce n’est pas « bon », c’est absurde.
Mais est-ce mourir pour rien ?
Comment célébrer la paix, comment entretenir le souvenir sans amertume ?
Le narrateur trouve les mots…
Au long de son récit, l’auteur a instillé nombre de symboles et réalités de la Grande Guerre, pendant et après.
Mort pénible, difficile réadaptation dans le civil après avoir vécu tant d’horreurs, confrontation avec ceux qui restent, les Gueules cassées comme les veuves et orphelins…
La narration en « je » nous rend le personnage et ses sentiments très proches, même si l’émotion ne m’a pas étreinte.
Les peintures de Nathalie Girard sont très belles et me font penser à des tableaux d’alors. (CLIC)
Le dossier qui clôt le roman, assorti de photographies d’époque et de documents, permet de revenir sur la Grande Guerre et ses conséquences.

Ce roman participe à mon Challenge dédié à la Première Guerre mondiale.

Belles lectures et découvertes,
Blandine.
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