Barbe-Bleue. Charles Perrault. Editions Lito (dès 5 ans)
Publié le 27 Mars 2014
Barbe-Bleue
Texte de Charles PERRAULT et adapté par Anne ROYER, illustré par Mayalen GOUST Editions Lito, novembre 2013.
(Dès 5 ans)
Notions abordées : mariage, curiosité, différences, mystère.
Cette version-ci du conte de Charles Perrault, un peu arrangée dans le texte, m’a beaucoup plu grâce à ses illustrations !
La couleur bleue est partout, pas seulement dans la barbe, elle est à la fois douce et froide : dans les fleurs, les yeux, le ciel…
Ici, Barbe-Bleue est un homme à la carrure imposante, aux yeux félins et à la longue barbe. Barbe avec laquelle il joue avec ses longs doigts fins, presque féminins.
Alors qu’il semblait presque tendre dans les premières pages, son attitude devient sournoise pour se métamorphoser lorsqu’il se dirige vers son épouse pour la tuer ! On le devine presque animal, brutal, sanguinaire…
A l’inverse, sa femme est frêle, à la taille de guêpe, à l’attitude soumise, presque amoureuse, sauf lorsqu’elle se dirige en toute hâte vers la pièce interdite.
Le dessin qui illustre la découverte des corps est superbe. C’est grâce à l’ombre démesurée de la jeune fille sur le rectangle de lumière permis par l’ouverture de la porte, que l’on comprend toute sa stupéfaction, et la chute de la clé.
La fin la montre éplorée et consolée par ses frères et sœur, fragile mais entourée, protégée.
J’aime beaucoup la couverture qui nous montre un jeu de regards, bleus, entre les époux, et la petite clé, au-dessus du titre. Sans les pages, se jeu perdure et nous invite aussi, nous, lecteurs !
Le texte suit plutôt fidèlement celui de Charles Perrault. Mais là où demeuraient des ombres ou non-dits dans la version originale, Anne Royer a choisi de livrer une explication ou d’ôter les passages délicats. Cela n’enlève pas grand-chose au conte car nombre de questions demeurent.
Cependant, il est vrai que je préfère tout de même les versions originales, lorsque le vocabulaire n’est pas remanié ou actualisé. Ou que s’il l’est, dans la mesure du possible, ces versions ne soient pas les premières lues par les enfants, qui pourront alors faire les différences entre les textes et s’interroger dessus.
Les deux moralités qui clôturent le texte de Charles Perrault ne figurent pas ici. C’est assez logique puisque le texte est remanié, et qu’il aurait aussi fallu y toucher, mais je trouve cela dommage et laisse un goût d’inachevé.
Un album à lire ou plutôt à voir, surtout pour ces illustrations, et en complément du texte original pour y déceler ressemblances et changements.
Pour "tout" connaître de ce conte, c'est ici!
Belles lectures !
Blandine.
Album lu dans le cadre du Challenge « Je lis aussi des albums » de Sophie Hérisson.