Oliver Twist. 1/5. D'après Charles DICKENS. Loïc DAUVILLIER et Olivier DELOYE – 2007 (BD)
Publié le 10 Février 2021
La collection Ex-Libris des Editions Delcourt vie à adapter les grands classiques de la littérature en BD, en un ou plusieurs tomes. J’aime ! Chaque quatrième de couverture comprend une courte biographie de l’auteur classique avec un portrait réalisé par le dessinateur. Et un résumé de l’œuvre originale.
Ainsi trouve-t-on Les Hauts de Hurlevent, Robinson Crusoé, Candide, Dr Jekyll et Mr Hide, Le dernier jour d’un condamné, Le portrait de Dorian Gray, Les Aventures de Tom Sawyer et celles d’Huckleberry Finn… et donc Oliver Twist dont je vous présente le premier volume (sur cinq) aujourd’hui.
Oliver Twist
Volume 1
D’après Charles DICKENS (1838)
Scénario de Loïc DAUVILLIER
Dessin d'Olivier DELOYE
Couleurs de Jean-Jacques ROUGER et Isabelle MERLET
Editions Delcourt, collection "Ex-Libris", avril 2007
46 pages
Thèmes : Angleterre, Pauvreté, Orphelin, Vol, XIXe siècle
J’en sais rien, et c’est pas mon problème. On m’a juste dit de te le filer… Il se nomme Oliver Twist et je me casse.
Né d’une mère inconnue, sans alliance et morte en couches, évidemment sans père, le nouveau-né Oliver Twist est confié aux « bons soins » de Mamm, vieille femme squelettique à l’allure de sorcière, qui « élève » nombre de jeunes orphelins comme lui dans sa « baby farm ».
A ses neuf ans, il intègre l’hospice paroissial Saint James pour travailler à la filasse, mais il est placé à l’isolement rapidement pour avoir osé demander une portion supplémentaire de gruau infâme suite à la pression de ses « camarades ».
Jugé rebelle par le conseil d’administration qui cherche à le caser chez un patron, Oliver plaide sa cause pour ne pas travailler chez un ramoneur, mais est pris comme apprenti chez Mr Sowerberry, croque-mort.
L’homme n’est pas méchant et apprécie Oliver, ce qui déplaît à sa femme, comme à la bonne Charlotte, et à l’autre apprenti, aussi pauvre mais plus âgé et jaloux, Noah Claypole, qui, n’ont de cesse de s’acharner sur lui.
Un soir, Noah s’amuse à insulter sa mère. Oliver la défend, se bagarre et réussit à s’enfuir.
C’est sous une pluie torrentielle qu’il gagne Londres, où le trouvent Jack Dawkins et Charley Bates, enfants des rues et pickpockets, qui l’emmènent chez le vieux Fagin.
Encore naïf malgré les épreuves déjà traversées, Oliver comprend peu à peu où il est arrivé et ce qu’on attend de lui. Mais lors de sa première mission d’observation, les choses tournent mal et il est arrêté
Ainsi s'achève ce premier tome.
Oliver Twist est jeune mais a déjà vécu bien des malheurs, privations, exactions.
Il est petit, agile, plutôt débrouillard, et ne pleure pas facilement. Et cela vaut mieux dans ce monde de misère où ne semblent régner que pauvretés, vols et cruautés, où l'adulte n'est montré que comme vil, mauvais et profiteur.
Seul l’appât du gain justifie que l’on « s’occupe » de ces (trop nombreux) gamins, d’ailleurs les sommes qui leur sont allouées sont souvent mentionnées, sans être rendues sous forme de nourriture mangeable ou vêtements décents. Et que dire de la brutalité des propos.
Si tu veux crever, balance-toi plutôt dans la Tamise !!!
Graphiquement, cette atmosphère glauque et violente est parfaitement restituée.
Couleurs salies, ville enfumée, dessins au trait faussement brouillon, visages démesurés et déformés, brusquerie de tous les gestes, loi du plus fort, précarité et misère.
Le ton de ce premier volume est certes un peu manichéen mais fidèle à ce que souhaitait dénoncer Dickens : la condition des enfants des rues, le déterminisme social, l’hypocrisie de cette société bourgeoise et bien-pensante qui se plaignait de cette misère trop visible tout en l’ayant instituée.
Cet album participe au RDV BD de la semaine qui se déroule aujourd’hui chez Stéphie (CLIC) ; à notre Challenge dédié aux Classiques avec Nathalie ; à "A Year in England" ; au "Petit Bac 2021" d’Enna, pour ma 3e ligne, catégorie Prénom; ainsi qu’à l'Objectif PAL d'Antigone.
Belles lectures et découvertes,
Blandine