Poème le Sapin de Noël
Publié le 2 Décembre 2013
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Voici un poème que j’aime beaucoup, de Guillaume Apollinaire :
Les sapins
Les sapins en bonnets pointus
De longues robes revêtus
Comme des astrologues
Saluent leurs frères abattus
Les bateaux qui sur le Rhin voguent
Dans les sept arts endoctrinés
Par les vieux sapins leurs aînés
Qui sont de grands poètes
Ils se savent prédestinés
A briller plus que des planètes
A briller doucement changés
En étoiles et enneigés
Aux Noëls bienheureuses
Fêtes des sapins ensongés
Aux longues branches langoureuses
Les sapins beaux musiciens
Chantent des noëls anciens
Au vent des soirs d' automne
Ou bien graves magiciens Incantent le ciel quand il tonne
Des rangées de blancs chérubins
Remplacent l'hiver les sapins
Et balancent leurs ailes
L' été ce sont de grands rabbins
Ou bien de vieilles demoiselles
Sapins médecins divagants
Ils vont offrant leurs bons onguents
Quand la montagne accouche
De temps en temps sous l' ouragan
Un vieux sapin geint et se couche
Alcools, 1913.
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Mais d’où vient cette tradition du Sapin de Noël ?
Elle est issue d’une récupération d’un rite païen par les chrétiens pour le renouveau de la vie. L’utilisation d’un arbre à feuilles persistantes, décoré de couronnes et de guirlandes, est attestée chez les Egyptiens, les Chinois ou encore les Hébreux. (Entre -2000 et -1200 avant Jésus-Christ).
Les Celtes avaient basé leur calendrier sur les cycles de la Lune, et à chaque mois correspondait un arbre. Décembre était le mois de l’épicéa, arbre de l’enfantement.
En 354, l’Eglise institue la célébration de la naissance du Christ le 25 décembre, pour rivaliser avec cette fête païenne du solstice d’hiver.
Saint-Boniface, moine évangélisateur allemand de la fin VIIe siècle a voulu convaincre les druides germains que le chêne n’était pas un arbre sacré. Et a donc ordonné qu’on en abatte un. Dans sa chute, il écrasa tout, sauf un jeune sapin, que le saint vit comme un miracle et dont il assimila la forme triangulaire à la Trinité.
Désormais, en Allemagne, de jeunes sapins sont plantés afin de célébrer la naissance du Christ.
Depuis le XIe siècle et plus encore au XIVe siècle, l’arbre est garni de pommes rouges symbolisant le Fruit Défendu, des confiseries ou gâteaux pour l’hostie de l’Eucharistie. C’est à la même époque qu’une étoile apparaît au sommet de l’Arbre, symbole de l’Etoile de Bethléem. Les premiers sapins illuminés font leur apparition entre le XVIIe et le XVIIIe siècle.
Ce sont les Protestants en 1560 qui ont développé cette tradition du sapin de Noël, pour se démarquer des catholiques, qui ont la Crèche de Noël. Cependant, la présence d’un arbre de Noël est attestée à Sélestat, en Alsace, dès 1521.
Peu à peu, cette tradition s’est généralisée.
En 1738, la Reine de France, épouse de Louis XV, en fit installer un au Château de Versailles et en 1837, la Duchesse d’Orléans fit de même aux Tuileries. Londres franchit le pas en 1841, et les Etats-Unis d’Amérique en 1850.
Après 1870, cette coutume s’est généralisée en France par les immigrés d’Alsace-Lorraine, même si chaque région apporta sa petite touche personnelle quant à la décoration.
La tradition chrétienne veut que l’arbre de Noël ne soit pas érigé avant la veille de Noël, le 24 décembre donc, qu’il soit enlevé 12 nuits après, soit pour l’Epiphanie.
Et chez vous, comment est-il ? Un vrai ou pas ? De quelle couleur et décoré de quelle façon ? Ici, c’est un faux, vert, généralement décoré en rouge et or, et agrémenté des mini-livres du calendrier de l’Avent de Balthazar, chroniqué ici.
Bonnes lectures.
Blandine.