Le gros Ralbum. Elisabeth Brami (dès 6 ans)

Publié le 22 Janvier 2014

Le gros Ralbum. Elisabeth Brami (dès 6 ans)

LE GROS RALBUM DE TOUS LES Y’EN A MARRE !

Elisabeth BRAMI et Gilles RAPAPORT

Editions Seuil Jeunesse, mars 2013.

(Dès 6 ans)

Notions abordées : le ras-le-bol, s’exprimer, philosophie.

En voyant cet album, j’ai immédiatement pensé à ma fille de 9 ans, ma « petite Ronchon » qui râle souvent et sur tout. Alors je ne sais pas si c’est l’âge ou si c’est inhérent à elle (un peu des deux sans doute), mais il semblait lui convenir en tout point !

J’ai indiqué « philosophie » dans les notions abordées par ce livre, d’une part à cause du quatrième de couverture qui nous indique : « premier livre défouloir pour enfants rêvant d’un dialogue possible avec les grandes personnes. Pas râleurs, s’abstenir ! » Et parce que suite à sa lecture, effectivement, une discussion/débat s’instaure avec les enfants, et nous-mêmes, nous nous souvenons de certaines choses qui nous faisaient tant râler enfant !

Le gros Ralbum. Elisabeth Brami (dès 6 ans)

Difficile de ne pas se remémorer la porte des toilettes de l’école qui ne ferme pas (j’en ai pleuré de rire en lisant la page), le fait de ne pas pouvoir se salir à l’envi en sautant dans une flaque d’eau ou de boue. De devoir terminer ou ranger « parce que c’est l’heure », d’être obligé de dire bonjour, d’habiter dans deux maisons car les parents ont décidé de divorcer, qu’on raconte des petites histoires en lieu et place de vérité… et tant de choses encore…

C’est vraiment très drôle, réaliste et vrai ! Car si l’on y songe bien, on nous a fait cela ou nous le faisons (évidemment pas tout) à nos enfants !

Le gros Ralbum. Elisabeth Brami (dès 6 ans)

Ces 44 vérités qui nous sont criées par le biais de cet album nous incitent à nous remettre en question, et à accorder plus de confiance et/ou de lâcher-prise à l’égard de nos bambins. Quant à eux, ils se reconnaissent facilement et s’en amusent ! J’ai indiqué dès 6 ans, car auparavant, hormis la réflexion sur le doudou, et une ou deux autres, ses situations ne se rencontrent qu’à partir de l’école primaire et lorsque l’enfant commence à avoir sa réflexion propre et qu’il peut la formuler en mots.

Il s’agit, avant tout, d’un album qui se veut drôle, il n’est pas question de faire la morale ! Ce serait-rabat-joie sinon et un tel album ne servirait à rien ! Voilà pourquoi le texte joue sur les mots et avec les illustrations. Ces deux ensembles se complètent parfaitement.

Le gros Ralbum. Elisabeth Brami (dès 6 ans)

Par exemple, quand un papa (cochon) dit à son enfant (cochonnet) « Mais, quel cochon ! » et que ce dernier lui répond : « Ben oui, ça t’étonne ? » L’illustration sert le texte et va même plus loin. S’il est un cochon, c’est peut-être parce que son père en est un ! (cela me fait penser à l’album de Mario Ramos, Au lit, petit monstre ! que j'ai chroniqué dans l'article Hommage à Mario Ramos).

Le texte commence toujours de la même façon, par « Marre ». Cette méthode est une figure de style, l’anaphore, qui crée une régularité et du rythme pour l’enfant, qui souligne le propos et provoque un effet drôle.

J’ai déjà chroniqué un album d’Elisabeth Brami (d’autres sont à venir car je l’aime beaucoup), mais sur un sujet bien plus délicat : la cache des enfants juifs durant l’Occupation allemande en France pendant la Seconde guerre Mondiale.

Le gros Ralbum. Elisabeth Brami (dès 6 ans)

Et un de Gilles Rapaport, à la fois délicat et percutant, sur la guerre en général : Dix petits soldats, édité aux éditions Circonflexes dans l’article "Expliquer la guerre aux enfants".

Lisez, discutez, débattez !

Blandine.

Album lu dans le cadre du Challenge « Petit Bac 2014 » d’Enna, ligne jeunesse, catégorie GROS MOT.

Et aussi dans le cadre de celui de Sophie Hérisson : « Je Lis Aussi des Albums » 2014.

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15/60

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