Fais comme chez toi, Aminata! Agnès de Lestrade. (dès 8 ans)

Publié le 2 Décembre 2013

FAIS COMME CHEZ TOI, AMINATA ! Elle avait des tresses de toutes les couleurs.

Agnès de LESTRADE Illustrations de Marion DUVAL.

Editions Les Incorruptibles, avec l’autorisation d’Oskar éditeur, 2012.

Dès 8 ans.

Voici le deuxième livre pour le Prix des Incorruptibles que ma fille me ramène de la sélection des CE2-CM1.

Depuis 24 ans, les Incorruptibles décernent un prix, par le biais des élèves à l’école/collège, à un album ou livre. Six livres sont mis en compétition selon un ou deux niveaux de classe. A tour de rôle, les élèves lisent et ramènent chez eux pour le lire en famille, ou simplement plus calmement. Parfois les parents sont même invités à voter pour leur livre préféré, comme ce fut le cas pour nous lorsque ma fille était en CP (2010-2011).

« Le prix littéraire des Incorruptibles a été conçu comme un jeu, un défi à relever. Son objectif est de changer le regard des jeunes lecteurs sur le livre, afin qu’ils le perçoivent comme un véritable objet de plaisir et de découverte.

L’association a reçu en 2013 l'agrément de l'Éducation Nationale, en tant qu’association éducative complémentaire de l’enseignement public. »

Je vous ai déjà présenté le premier qu’elle ait reçu, La Voix d’Or de l’Afrique, chroniqué ici :

Contrairement au précédent, Fais comme chez toi, Aminata ! n'est pas un album. Petit format (21 cm), 45 pages, pas de couleurs hormis sur la couverture, et très peu d’illustrations.

Point commun : on parle aussi de la différence, ou plutôt des différences !

Nous faisons la connaissance de Fleur, elle est la narratrice du récit.

Elle est la « petite dernière » de la famille, après Marguerite l’intellectuelle, Capucine, enfant trisomique, Romarin, le champion de tennis et donc, Fleur, redoublante, testée surdouée!

Fleur est dans son monde, et elle en a même créé un dans sa chambre grâce à de la récup’ : bouteilles, briques de lait, bouchons, fils, …

Tout est bon pour agrandir Flowerstone, sa ville, et ses habitants !

Fais comme chez toi, Aminata! Agnès de Lestrade. (dès 8 ans)

La vie s’écoule mollement pour Fleur jusqu’à ce qu’une nouvelle enfant arrive dans sa classe à la rentrée : Aminata.

Contre toute attente, elles vont se lier d’amitié, et l’une et l’autre vont s’ouvrir, se dévoiler et s’enrichir mutuellement. Fleur, qui n’avait pas d’amis et n’en éprouvait nul besoin, va comprendre l’importance de l’amitié.

Aminata est d’origine rwandaise, elle est orpheline et vit en famille d’accueil, chez Tata Douce. Mais cette dernière tombe gravement malade et Aminata doit repartir dans un foyer d’accueil, lieu qui la terrorise.

Fleur est désespérée, sa seule et première amie est à peine apparue dans sa vie, qu’elle en est déjà partie.

Les parents de Fleur font alors les démarches nécessaires en vue de devenir famille d’accueil pour Aminata, ce qui aboutit !

L’histoire se conclut sur une demande d’adoption en bonne voie. Une histoire forte au dénouement heureux ! Le récit aborde, ou effleure, nombre de notions très dures mais avec beaucoup de délicatesse, voire parfois d’humour : la trisomie et ses caractéristiques, la fratrie, la mort de ses parents, la maladie, l’adoption.

Le prénom des quatre enfants n’est pas dû au hasard, les parents entretenant leur « jardin magique et pédagogique », qu’ils font visiter aux écoliers pour découvrir la nature. D’ailleurs, la plupart des noms des personnages jouent sur cette douceur : « Vanille », Madame Dimanche », « Papily », « Tata Douce », …

Le vocabulaire est recherché, comme les syntaxes des phrases, avec beaucoup d’expressions ou d’images : « Mes parents ont travaillé comme des marteaux, jusqu’à ce que la maison devienne presque un palais pour leur petite reine, Marguerite qui venait juste de naître. ».

« Mais ma maison, c’est mon endroit à moi et je n’y invite jamais personne. Ça me rase. Je n’ai pas envie d’expliquer le jardin magique, ma sœur trisomique et Flowerstone. »

Le seul reproche que je pourrais faire, et c’est un point de vue d’adulte, est que l’histoire va trop vite. Entendez par là que l’histoire se déroule sur deux semaines entre la rencontre de Fleur et d’Aminata et son départ pour le foyer. L’épilogue se situe trois mois plus tard. Peut-être suis-je trop réaliste, mais je trouve ce laps de temps trop court pour qu’une petite fille si fermée au monde puisse s’ouvrir, et surtout pour qu’une demande pour être famille d’accueil soit réalisée.

Le vocabulaire relatif à la durée jongle beaucoup avec « le lendemain », « le mercredi suivant », « le week-end suivant »… Ce qui donne une impression d’accélération du temps. Ma fille de 9 ans ne l’a pas du tout ressenti ainsi.

Un vrai coup de cœur ! Une histoire qui se lit et se relit pour pouvoir en appréhender toute la portée !

Blandine.

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