L'amie prodigieuse II - Le nouveau nom. Elena FERRANTE - 2016
Le 17 juin 2018, sur VIVRELIVRE

L’Amie Prodigieuse, c’est une saga en quatre volumes qui se déroule en Italie, à Naples surtout, à partir de 1950 et qui nous raconte l’amitié au long cours entre Elena (surnommée Lenù ou Lenuccia) et Rafaella (surnommée Lina par tous sauf par Elena qui l’appelle Lila).

Une amitié dévoilée du point de vue d’Elena avec ses hauts et ses bas, sa complicité, sa jalousie, sa compétition, ses choix, les soutiens, les distances, les entraides ou les rancœurs…

 

Dans le premier tome, nous faisions connaissance avec Elena, vieille dame qui remontait le fil de ses souvenirs pour nous raconter sa relation avec sa meilleure amie, Lila, qui, à 70 ans, vient de disparaître - comme elle l'avait toujours annoncé.

Cette amitié nous est racontée de 6 à 16 ans, de ses balbutiements jusqu’au mariage de Lila avec Stefano Carracci, l’épicier, leurs caractères à la fois différents et complémentaires.

 

Elena se raconte aussi avec sa famille (et sa peur de devenir comme sa mère – boiteuse, myope et acariâtre), le contexte social et économique de leur quartier de Naples décrépi et défavorisé, la société patriarcale et la méfiance envers les études (surtout pour les filles) ; la primauté du dialecte napolitain sur l’italien ; la mainmise d’une famille camorriste (les Solara) sur le commerce et la réputation de chacun.

Depuis l’enfance, nous avions vu nos pères frapper nos mères. Nous avions grandi en pensant qu’un étranger ne devait même pas nous effleurer alors qu’un parent, un fiancé ou un mari pouvaient nous donner des claques quand ils le voulaient, par amour, pour nous éduquer ou nous rééduquer.

L'amie prodigieuse II

Le nouveau nom

 

Elena FERRANTE

Editions Folio, 3 janvier 2016

640 pages

 

Thèmes : Italie, amitié, études, maternité, amour, traditions

 

Lecture Commune avec Magali

Ce deuxième tome commence juste après le mariage de Lila (16 ans) avec Stefano, et s'attache à nous montrer sa nouvelle vie, d'épouse mais aussi  de gérante de magasin, puisque Stefano a ouvert une deuxième épicerie.

Lila, dont le père et le frère sont cordonniers, avait créé des chaussures dans le premier tome, dans l'espoir qu'il existerait un jour un magasin qui les vendrait et qui appartiendrait à sa famille, les Cerullo. Les choses ne se sont pas tout à fait passées comme prévues, les Solara étant de la partie, mais des chaussures Cerullo se vendent bel et bien dans un beau quartier de Naples : La piazza dei Martiri.

 

Lila est lunatique, tantôt gaie, renfrognée, calculatrice, combative, ou hargneuse, jalouse, attentionnée, méchante... Derrière chacune de ses actions ou paroles, surtout si elles sont gentilles,  se profile une mauvaise chose... et souvent au désavantage de Lenù.

 

Lenù qui passe par de multiples sentiments, qui se retrouve esseulée, à la maison, au lycée, sans petit ami, qui arrive à s’accrocher à ses études et qui s'en voit récompensée...

Lenù qui aime Nino Sarratore en secret depuis toujours, et qui n’arrive pas s'en délivrer, grappillant les moindres miettes de sa présence ou de l'attention qu'il veut bien lui accorder.

 

Partie en vacances à Ischia avec Lila, qui doit prendre des bains de mer pour favoriser sa fertilité (d’autant qu’elle a perdu un bébé), Lenù y retrouve Nino avec qui elle a de grands débats sur l'Italie, le monde, la politique, l'économie, même si elle n'y comprend pas toujours grand-chose, et qu’elle préfère l'écouter discourir, se ralliant toujours à son point de vue...

Mais Lila est là, silencieuse ou indifférente, toujours solaire et magnétisante, belle... et qui accapare l'attention de Nino.

Lila se montra perplexe, elle expliqua qu'elle y avait réfléchi et que la vie à l'état pur l'effrayait. Elle s'exprima d'un ton un peu emphatique et s'exclama : "la vie sans voir ni parler, sans parler ni écouter, la vie toute nue, sans rien pour la contenir, perd toute forme. ".

Dans ce tome, Lenù revient sur une période peu heureuse de son adolescence, entre 17 et 24 ans, alors qu'une myriade de sentiments la traverse. Elle semble totalement, toujours, sous la coupe de Lila, qui ne se prive pas d'être mauvaise, égoïste, cassante, sans que Lenù puisse s’en défaire, hausser le ton, dire non, à toujours se remettre en doute, en cause.

 

Elle semble, au contraire, toujours conciliante, douce, manipulée, même faible ou fade. Ce qui entraîne de nombreuses longueurs qui peuvent être agaçantes.

Et pourtant !

Même si sa vie semble plus linéaire, moins colorée, moins éclatante que celle de Lila, faite de fracas, de coups de colère et de sang, elle n’en est pas moins réussie ou enrichissante. Et même davantage.

 

Elle prend ses distances avec le quartier, sans vouloir ni pouvoir cesser d’y être liée pour autant, n’y revenant que de temps en temps, pour voir les autres, prendre des nouvelles, en recevoir même d’une façon inattendue. Comme lorsque Lila lui donne (en 1966) ses cahiers, pas vraiment des journaux intimes et qu’elle lit, lui permettant de reconsidérer tous les évènements vécus jusqu’alors.

 

Ce deuxième tome est dense, long, parfois trop long mais il se termine sur une inversion des vies de Lenù et Lila, qui, après avoir connu l’opulence, vit dans la misère, ayant quitté son mari et pris son fils avec elle.

Le rebondissement final donne envie d’ouvrir de suite le troisième tome… qui m’attend !

 

Qu’en a pensé Magali ? Découvrons son billet ICI !

Toute la vie, on aime des gens qu'on ne connaît jamais vraiment.

Ce roman participe aux Challenges « Il viaggio 2018 » de Martine, « Je termine ce que j’entreprends » de Pauline, à celui des « Douze Thèmes » du Salon des Précieuses et à l’Objectif PAL d’Antigone.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Belles lectures et découvertes,

Blandine

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