L'orangeraie. Larry TREMBLAY et Pierre LECRENIER - 2025 (BD)

Publié le 11 Juin 2025

L'Orangeraie

D'après le roman éponyme de Larry TREMBLAY

Scénario de Larry TREMBLAY et Pierre LECRENIER

Dessin et couleurs de Pierre LECRENIER

Editions Rue de Sèvres, mai 2025

Thèmes: Guerre, Frères, Sacrifice

L'orangeraie est sortie du sable du désert grâce au labeur et à l'abnégation de Mounir, le père de Zahed, qui, aujourd'hui s'en occupe.

L'orangeraie est un espace de plénitude et de beauté. Il y fait bon, il y sent bon, les chants d'oiseaux, nombreux, lui apportent autant de douceur que de paix. C'est là que grandissent Aziz et Amed, deux jumeaux de 9 ans, les fils de Zahed.

Mais leur enfance vole en éclat lorsque la maison de leurs grands-parents est bombardée, lorsque le fil de leur cerf-volant casse et passe la montagne, lorsque Soulayed vient chez eux avec Halim, une besace et un choix à faire.

La vengeance est le nom de ton deuil !

Comment parler de la guerre lorsqu'on ne la connaît pas, lorsqu'on ne l'a pas vécue ni subie dans son cœur et dans sa chair ? Tout discours sonne faux, et devient "une" histoire "qui ne sauverait personne". Et un jeune comédien refuse de participer à cela.

Tu ne sais pas de quoi tu parles !

La couverture de cet album, comme son titre, sont empreints de vie, de luminosité, de beauté. Pourtant, lorsqu'on le retourne sur la quatrième de couverture, on découvre que la course des deux jeunes garçons est davantage une fuite qu'un jeu.

Cette bande dessinée, adaptée du roman éponyme de Larry Tremblay que je n'ai pas lu et que je découvre ainsi, nous décrit l'absurdité de la guerre, la manipulation que certains exercent sur leurs semblables, au nom de la religion, au nom de l'honneur, dont on pousse la notion à son paroxysme, en opposant les uns et les autres. L'orangeraie est un trésor dont devraient être redevables Zayed, et donc ses fils.

Il est aussi question de résistance, de vérité, de véracité et de transmission.

Le récit premier se double d'un flashback qui nous transporte dans cette orangeraie. Nombreuses sont les cases sans texte, en plan large. Elles nous saisissent par leur silence, tantôt sécurisant, parfois, assourdissant et qui fragilise le réconfort des premières.

Les couleurs sont gorgées de soleil, de ciel étoilé, de teintes chaleureuses qui contrastent d'autant plus avec l'horreur sourde qui parsème l'album et qui nous décrit le paradoxe permanent des existences de ces populations.