Si je reviens un jour... Les lettres retrouvées de Louise Pikovsky – 2020 (BD)

Publié le 22 Janvier 2025

Si je reviens un jour...
Les lettres retrouvées de Louise Pikovsky

Scénario de Stéphanie TROUILLARD
Dessin de Thibaut LAMBERT

Des Ronds dans l'O, mars 2020
114 pages

Thèmes : Shoah, Famille, Mémoire, Hommage

« Si je reviens un jour… », tels ont les derniers mots écrits par Louise Pikovsky à Mlle Malingrey, sa Professeure de Lettres avec qui elle entretenait une relation aussi érudite qu’amicale.

Louise, 16 ans, issue d’une famille juive d’origine russe, habitait Boulogne-Billancourt et allait au Collège Jean de La Fontaine où elle était une brillante élève, apprécié de ses camarades, à qui elle apportait régulièrement son aide.
Lorsque c’étaient les vacances, elle aimait lire et correspondre avec sa Professeure.

Son père, avait été interné à Drancy, mais avait pu en revenir.
Pourtant, ce matin du 22 janvier 1944, la Police frappe violemment à la porte de l’appartement, somme la famille de préparer ses affaires. Ils ont une heure.
Louise utilise ce temps pour apporter son cartable rempli de livres et de quelques lettres à sa Professeure.

Ce cartable, gardé précieusement, ne sera jamais rendu à sa propriétaire. Mlle Malingrey rendra hommage à Louise durant le Cinquantenaire du Lycée en l’offrant. Mais, oublié, remisé, il ne sera redécouvert qu’en 2010, suite à des travaux de rénovation.

C’est ainsi qu’a été redécouverte la courte vie de Louise et que des recherches ont été menées pour lui rendre pleinement hommage.
Une professeure et plusieurs de ses élèves ont mené enquête dans les archives du Lycée et ont fait appel à Stéphanie Trouillard, journaliste spécialisée de la Deuxième Guerre Mondiale.
Depuis, cet album est paru et deux plaques commémoratives ont été accrochées.
L’une à Boulogne-Billancourt, où vivait la famille Pikovsky. L’autre au Lycée Jean de La Fontaine.

La joie est bien en nous. Quelque soit le degré de notre souffrance. Nous pouvons toujours en trouver encore un peu en pensant que notre tâche n’est jamais terminée

C’est parce que j’ai un fort attachement à la ville de Boulogne-Billancourt que j’ai eu connaissance de cet album, que j’ai immédiatement voulu lire.
Et même si le trait de Thibault Lambert ne m’a pas séduite, trop « carré » à mon goût, l’histoire entourant « les lettres retrouvées de Louise Pikovsky » m'a fortement émue.

L’album se clôt sur des photos de Louise et de sa famille, comme de la reproduction intégrale de cette dizaine de lettres retrouvées. L’écriture de Louise est claire, ses idées affirmées, ses références, à la culture grecque essentiellement, nombreuses. Elle fait preuve d’une grande maturité.

Un très bel hommage que cet album. A découvrir !
Pour compléter, un petit documentaire France 24 est visible ICI, et un webdoc LA.

Je suis sûre que nous pouvons apprécier le bonheur qu'après avoir souffert mais est-ce que la souffrance a des arrêts ?

Cet album participe à la BD de la semaine, qui se passe aujourd’hui chez Moka (CLIC)

 

Belles lectures et découvertes,

Blandine

 

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