Nos vies prisonnières. Parno et Phil CASTAZA – 2019 (BD)
Publié le 15 Janvier 2025
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Nos vies prisonnières
Scénario de Parno
Dessin de Phil CASTAZA
Bamboo / Grand Angle, février 2019
144 pages
Thèmes : Chronique sociale, Travail, Mort, Famille
Il y a Hélène et il y a Alban.
Il y a Félix et il y a Sandra.
Il y a Julien et il y a Lydia
Il y a Sergio et il y a Jean-François.
Il y a Jean-Louis et …
Il y a un père qui a perdu la garde de ses enfants, une cadre qui est écartelée par sa fonction intermédiaire, un médecin qui ne supporte plus ses patients, un jeune homme victime de ses objectifs…
Autant de gens aux vies ordinaires.
Autant d’histoires cachées par le masque des apparences.
Autant de caractères qui permettent de faire face. Ou pas.
Tous ont des objectifs à tenir.
Tous ont un lien entre eux.
Ils sont eux, ils pourraient être nous.
Ils forment une société, ils forment la société.
Une société faite de gens qui travaillent, qui aiment, qui espèrent, qui réussissent ou échouent, qui essaient ou abandonnent, qui fuient, qui ordonnent, qui vivent, qui meurent.
Ils participent à un système.
Qu’est-ce qu’on fait de nos vies ?
On est en train de nous les voler.
Tout le long de l’album, dans un dessin monochrome au fusain ou pastel, c’est l’histoire de l’un d’entre eux qui nous est dévoilée, et son retentissement plus ou moins fort sur celle des autres.
Et la transformation de chacun qui en découle.
Cet album nous offre une réflexion sur l’humain et la manière dont il vit sa vie, voire ses vies.
Il nous rappelle que chacun cache des histoires qui le déterminent et l’orientent, mais aussi des choix. Et il nous questionne sur le point de bascule, ce moment où s’en pose un autre, justement. Et sur notre estime personnelle.
Le travail y occupe une place prépondérante, et comment il influe sur le domaine personnel. Ainsi les notions d’ambition, stress, honte, sont-elles particulièrement développées.
Pourquoi sommes-nous prisonniers de nos vies ?
Le scénario entremêle les vies de ses personnages au fil de 10 chapitres, ce qui le rend un peu fouillis mais très prenant.
Côté dessins, j’ai beaucoup aimé les planches « du passé », qui m’ont renvoyée au style de Joris Mertens (Béatrice). Celles du présent sont encrées et colorées, dans un style plus classique.
Je n’ai apprécié la plupart des visages féminins. Parce que quasiment tous expriment la colère, la résignation, la réprobation. Bien que ce soient elles qui « tiennent , je trouve ce choix peu plaisant.
Un album « tranche de vie » pour la remettre en perspective, qui fait la part belle aux rencontres qui comptent, et à ce qui y est essentiel.
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Cet album participe au RDV BD de la semaine, qui se passe aujourd’hui chez Fanny (CLIC)
Pour prolonger:
- BD: Le travail m'a tué. Arnaud DELALANDE, Hubert PROLONGEAU et Grégory MARDON
Belles lectures et découvertes,
Blandine
