Mauvais sang. Loïc CLEMENT et Lionel RICHERAND - 2022 (BD) + Bulles frissonnantes
Publié le 30 Octobre 2024
Mauvais sang
Scénario de Loïc CLEMENT
Dessin et couleurs de Lionel RICHERAND
Editions Delcourt , collection « Les Contes des Cœurs Perdus », 2022
48 pages
Thèmes : Angoisses infantiles, Amitié, entraide, famille recomposée
Tristan, qui fait environ 8 ans, ne va pas bien.
Son teint diaphane, ses cheveux si blonds qu’ils tirent sur le blanc comme en arrière, lui octroient un air constant d’épouvante.
Son majordome lui cuisine invariablement le même plat, qui lui inflige des maux de ventre.
La liste de ses angoisses est si longue qu’il a préféré en dresser une des mille et une choses à faire dans son Manoir pour tenter d’y échapper. Car oui, Tristan vit seul en son Manoir, une vieille bâtisse en plein cœur de ville, et qui dénote. Mais c’est le dernier legs de ses parents, désormais disparus.
Et parfois, une envie irrépressible et mauvaise le saisit.
Non, Tristan ne va pas bien.
Tristan se fait un sang d’encre.
Par un jour affreusement ordinaire, Tristan rencontre Lucile.
Une fillette aux lunettes en forme de cœur, au sourire éclatant et constant, aux cheveux blonds coupés au carré.
Son exact contraire donc.
Et sa Maman, Aurore, lui propose de l’aider.
Et tout commence par une prise de sang.
Et une invitation à venir chez elles en observation pour une semaine.
Tristan accepte donc, non sans conserver au fond de lui une appréhension toute légitime, eu égard à sa méfiance envers le genre humain.
C’est ainsi que Tristan emménage chez les Lux, une famille recomposée et bruyante.
Et surtout solaire !
Il découvre le pouvoir de l’amitié.
Il découvre les joies de l’entraide.
Il découvre que le bazar peut être source d’émerveillements
Il découvre que même ceux qui sont plus grands et ont l’air forts peuvent avoir peur.
Il découvre la gourmandise.
Tristan découvre qu’il peut survivre au chaos de la vie, et même y prendre du plaisir.
Alors que son sang a retrouvé sa bonne couleur, Tristan rentre chez lui
Et là, dans sa solitude retrouvée, le manque et le vide pointent… Jusqu’à l’idée !
Le bonheur ne vaut que s’il est partagé !
Comme j’aime cette collection des Cœurs Perdus, et ce titre, qui se joue des mots, des représentations et des concepts m’a particulièrement plu ! Tant dans le scénario que dans le dessin qui fourmillent de détails prolongeant le texte, le remplaçant même, pour nous offrir un double niveau de lecture aussi enrichissant que jubilatoire.
Avec brio, les auteurs explorent ce que le manque d’affection engendre et les angoisses infantiles, qui n’en sont pas moins sérieuses. Ils les traitent par oppositions entre ombres et lumières, et ce à tous les niveaux : familiales, amicales, sociales même.
J’ai particulièrement aimé ce qu’ils amènent comme réflexion autour de la famille et des multiples formes qu’Elle peut prendre, sans que le sang soit nécessairement le lien.
On n’est pas une famille décomposée, tu sais…
Juste une famille recomposée !
Une nouvelle réussite que cet album dans cette très belle collection.
J’y pense, aurai-je oublié de vous révéler quelque chose au sujet de Tristan ?! Peut-être, mais ça ne serait qu’un prétexte pour quelques jeux de mots de plus ^^
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Enna (Tomes 1 et 2) |
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