C'est lundi, que lisez-vous? #438

Publié le 28 Août 2023

Ce rendez-vous hebdomadaire consiste à vous présenter chaque lundi mes lectures passées, en cours et à venir en répondant à trois questions :-)

1/ Qu'ai-je lu la semaine passée ?

ALBUM

La robe de soie. Chiara MEZZALAMA et Régis LEJONC. Editions des Eléphants, octobre 2022

Dans la grande grande maison rouge où vit sa grand-mère en Italie, la petite Chiara trouve une belle robe de soie rouge, la même que celle portée sur le portrait de son aïeule, la grand-mère de sa grand-mère. Suite à une nuit d'orage, le portrait tombe et son histoire lui est racontée, une histoire d'une grande tristesse à cause des guerres que se font les hommes, des douleurs et silences qu'elles entraînent et dont il faut arriver à se défaire.

J'aime beaucoup ce duo d'auteurs dont j'avais déjà tant aimé le travail dans Le jardin du dedans-dehors, le cadrage rappelle celui de la BD, il y a une petite insertion fantastique représentée par le fantôme de l'Aïeule, et cette histoire de transmission est d'autant plus poignante qu'elle est celle de Chiara Mezzalama.

ROMANS

Nos âmes la nuit. Kent HARUF. Robert Laffont, Pavillons Poche, octobre 2017

Addie et Louis habitent tout deux la même petite ville du Colorado, Holt. Ils se connaissent un peu mais ne se fréquentent pas. Tous deux sont veufs depuis longtemps. Un jour, Addie fait une étrange proposition à Louis: venir de temps à autre dormir avec elle. Pour tromper la solitude et l'ennui, pour serrer une main dans l'obscurité, et avoir de la chaleur la nuit. Intrigué, Louis accepte. Et bien sûr les commérages s'en mêlent, ce dont n'a que faire Addie qui entend bien vivre comme elle l'entend, enfin!

Dans le même temps, son fils Gene, fâché avec sa compagne, lui amène son petit-fils Jamie pour qu'elle le garde. L'étrange trio, bientôt rejoint par Bonnie une chienne, apprend à se connaître et les sentiments s'aplanissent, se simplifient. Mais cette relation absolument pas ordinaire interroge, gène, et fait jaser et s'offusquer, de par leurs situations, leur âge surtout. Cela n'a rien de convenable. Et un choix doit être fait.

Ce roman est tendre, lumineux et poignant. Il nous interroge sur la solitude de nos aînés, sur leurs envies et besoins, qui peuvent et diffèrent même beaucoup de ce qu'on imagine et donc dans quoi nous les enfermons.

Ma Tempête. Eric PESSAN. Aux Forges de Vulcain, août 2023

Alors que son adaptation de la pièce La Tempête de Shakespeare ne va pas être produite, que sa femme s'impatiente de son inertie professionnelle et que la crèche est en grève, notre narrateur décide de raconter la pièce à sa fille de deux ans et demi. Au fil de la journée qui voit une tempête s'abattre sur la ville, respectant des temps de pauses et de quotidien, il lui décrit la pièce, son auteur et le contexte de la parution, tout en le transposant à l'époque actuelle qui capitalise l'Art et la création au nom de la rentabilité et du succès, ne permettant donc pas la diversité, l'originalité, l'essor des petits projets, aussitôt avortés faute de soutiens.

Ce roman au titre polysémique entremêle trois récits sous le prisme de la paternité (famille et auteur), de l'engagement et de la transmission. Il reprend les codes du théâtre, d'unicité de temps et de lieu, avec des actes et un épilogue. Un récit qui se perd parfois un peu mais que j'ai aimé lire.

2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?

Ecume. Véronique BERGEN. ONLIT Editions, à paraître le 30 août 2023

Hermann Melville avait signé avec Moby Dick un roman-monde, Véronique Bergen nous livre ici un roman-océan dans lequel la référence au célèbre cachalot est constante, à commencer par son narrateur principal, Ismaël qui navigue chaque année sur La Mirabelle pour le retrouver. Lors d'une escale à Amsterdam, il embarque Anaïs, une jeune femme de la terre qui perd pied sur l'eau... et dont les affres de prostituée lesbienne nous sont racontées par son journal intime. Et dans le même temps, elle fait parler l'Océan, cette entité mouvante, vivante, abîmée par les Hommes depuis si longtemps, qui se meurt de pollution et de surpêche. L'écriture de l'autrice est puissante et métaphorique, combine références et dénonciation, hommage et accusation. Le sexe est omniprésent décrit par des mots souvent violents, parfois trash, trop vulgaires. Je repose le roman pour le moment.

 

Toutes les histoires du monde. Baptiste BEAULIEU. Mazarine, 2018

Présentation de l'éditeur:

Lorsqu’il découvre dans une vieille malle trois carnets renfermant des lettres d’amour, le père de Jean sombre dans une profonde mélancolie.
Jean, lui, tombe des nues : Moïse, son grand-père, y raconte toute l’histoire de sa vie. Plus incroyable encore, Moïse adresse son récit à une inconnue : Anne-Lise Schmidt.
Qui est cette femme ? Et surtout qui était-elle pour Moïse ? Comment quelqu’un de si chaleureux et sensible dans ses lettres a-t-il pu devenir cet homme triste et distant que père et fils ont toujours connu ?
Naviguant entre les grands drames du xxe siècle et des histoires d’amour d’aujourd’hui glanées dans une tentative éperdue de faire passer un message à son père, Jean devra percer le lourd secret d’un homme et lever le voile sur un mystère qui va chambouler toute une famille…

Je n'ai fait que tourner les premières pages pour le moment. Et j'aime.

3/ Que vais-je lire ensuite?

En garde. Amélie CORDONNIER. Flammarion, à paraître le 23 août

Présentation de l'éditeur:

La narratrice de ce roman a promis à ses enfants et à son mari de raconter ce qui a déchiré leur vie de longs mois durant. Trois ans après les faits, Amélie Cordonnier tient parole et remonte le temps jusqu’à ce jour où tout a commencé. Il y a d’abord eu un courrier, pris pour une mauvaise plaisanterie. Alertée par un appel pour maltraitance, la protection de l’enfance la convoquait en famille à un rendez-vous visant à s’assurer que son fils et sa fille étaient bien en sécurité dans leur foyer. Un simple coup de fil, de surcroît anonyme, pouvait donc provoquer l’envoi d’une lettre officielle vous mettant en demeure de démontrer que vous êtes de bons parents ? Oui. La machine était lancée, et rien ne semblait devoir l’arrêter. Car comment prouver qu’on aime ses enfants ?
Dans En garde, Amélie Cordonnier continue d’explorer ce qui se passe – et se cache – dans l’intimité familiale. Elle met en scène l’étau qui se resserre autour d’une famille sous surveillance, dans une course aussi effrayante qu’haletante.

Pour finir, je vous souhaite de belles lectures et découvertes pour celle à venir!

Blandine

 

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Rédigé par Blandine

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