C'est lundi, que lisez-vous? #436 et Bonnes vacances - Blog en pause

Publié le 3 Juillet 2023

Ce rendez-vous hebdomadaire consiste à vous présenter chaque lundi mes lectures passées, en cours et à venir en répondant à trois questions :-)

1/ Qu'ai-je lu les deux semaines passées ?

La Petite Souriante. Scénario de Zidrou, dessin de Benoît SPRINGER. Dupuis, 2018

Repéré chez Noukette, j'aimais l'idée de cet album aux allures de thriller qui nous emmène auprès d'un homme qui assassine sa femme dans les premières planches. Mais alors qu'il rentre chez lui, elle l'accueille sur le seuil de leur maison qui jouxte leur élevage d'autruches en lui posant une innocente question. Il croit devenir fou. Si c'est bien lui qui l'a assassinée, le projet a été conçu avec une autre personne qui l'accompagne là où se trouve le corps pour vérifier qu'elle est bien morte. Et le cadavre est bien là. Qu'importe, ils n'ont qu'à l'assassiner à nouveau... Et toujours reparaît la femme qui pose une question d'une banalité horripilante...

Plus que particulier, cet album a un côté dérangeant. A cause de cette femme qui toujours reparaît ,de sa fin, et aussi de son dessin qui est à l'avenant du scénario qui fredonne une chanson "la petite souriante"... Assez glauque voire malsaine..

Ce n'est pas un album que je souhaite garder en mémoire!

ROMANS

Eternelle. Lisa SCOTTOLINE. France Loisirs, 2023

Rome, entre 1937 et 1945

Nous rencontrons Sandro, Elisabetta et Marco, trois amis depuis l'enfance qui passent beaucoup de temps ensemble malgré leurs occupations personnelles. Sandro est passionné par les mathématiques et rêve de les étudier avec Levi-Civita, professeur émérite. Son père, Massimo, est avocat et membre respecté de la communauté juive et fasciste de la presque première heure. Avec Elisabetta, ils discutent souvent de livres. Elle, elle travaille à la Casa Servano, restaurant réputé du Trastevere dans lequel Nonna confectionne à merveille des pâtes à la réputation méritée. Son père, ancien peintre aux mains déformées, dort lorsqu'il ne boit pas et inversement. Sa mère, excédée, décide un jour de partir, sans état d'âmes pour sa fille. Marco, fils de Beppe Terrizzi, fervent fasciste et propriétaire du bar du Giro, déçoit son père qui aimerait que son fils fasse comme son aîné, qu'il pédale. Mais Aldo se sert des entraînements comme couverture pour aller rejoindre un mouvement antifasciste.

Entre les deux garçons, le cœur d'Elisabetta balance. Chacun a des qualités qu'elle aime, et eux l'aiment tous les deux. Mais leurs préoccupations adolescentes et amoureuses vont se retrouver mises à mal par le contexte national et international. Avec ferveur, Marco va embrasser la cause fasciste et mussolinienne, devenant une Chemise Noire et travaillant pour ses dirigeants, cachant ainsi sa difficulté à lire et écrire. Devenue orpheline, Elisabetta se plonge dans le travail au restaurant, aidée par Nonna qui l'héberge. C'est autant une réalité qu'un prétexte pour ne pas concrétiser son rêve d'écrire. Quant à Sandro, des mesures anti juifs se mettent progressivement en place, ne lui permettant plus d'étudier, obligeant sa famille et sa communauté à déménager, à ne plus pourvoir exercer nombre de professions, à survivre dans le ghetto...

Progressivement, l'atmosphère du roman s'épaissit, mais il n'en reste pas moins beau. Je ne connaissais pas vraiment ce pan d'histoire italienne, et notamment les conséquences du rapprochement entre Mussolini et Hitler, l'Occupation de Rome par les Nazis et ce que cela a entraîné pour les Juifs surtout, pour les Romains et Italiens ensuite.

Le roman se centre sur ces trois personnages, et leurs familles, qui par extrapolation représentent les différents Italiens d'alors, et il décrit comment des évènements politiques impactent les relations et les amitiés.

C'est un très beau roman pour qui 'ai versé une petite larme une fois la dernière page tournée.

Cosmétique du chaos. Espedite. Actes Sud, 2020

Dans ce roman à la construction d'anticipation, qui rappelle à maints égards 1984 de George Orwell, nous sommes auprès d'une femme qui vient de subir une chirurgie esthétique au visage. Demandée par Pôle Emploi, au risque de voir ses indemnités de chômage réduite de moitié, celle-ci vise à lui offrir un nouveau visage pour ensuite bien s'insérer dans cette société hyperconnectée. Obligation d'avoir une vie scoiale 2.0, d'avoir des publications régulières sur les réseaux sociaux, qui concernent les autres mais surtout soi-même, d'avoir son téléphone portable toujours sur soi dehors pour qu'il puisse borner aux wifi présent partout... Mais la jeune femme, au-delà de ne pas se reconnaître dans le miroir, subit des hallucinations visuelles vraiment dérangeantes car tous les visages de tous lui apparaissent autrement: sortes de boursouflures, ouvertures béantes et grouillantes. Par inadvertance, elle se connecte à un site de rencontres, et obtient un rendez-vous immédiatement avec un homme... qui est aveugle... voilà qui fait son affaire...

Ce court roman est assez particulier. J'en ai aimé quelques passages très édifiants quant à l'identité et ce qui la fait ou crée, quant à cette société qui contrôle, culpabilise, manipule, surveille, menace. Je ne sais pas si j'ai aimé ou non.

Rebecca. Daphné DU MAURIER. Le Livre de Poche.

J'ai énormément aimé ce roman policier et psychologique qui nous emmène auprès d'une jeune femme, deuxième épouse d'un homme plus âgé dont la première est décédée accidentellement à peine un an plu tôt. Mais pour cette toute jeune femme, timide et peu sûre d'elle, la présence de la première, Rebecca, plane et l'étouffe. Il faut dire que rien n'est fait pour l'y aider...

Retrouvez ma chronique en lecture commune ICI!

2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?

Couleurs de l'incendie. Pierre LEMAITRE. Albin Michel, 2018

Présentation de l'éditeur:

Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt. Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l'empire financier dont elle est l'héritière, mais le destin en décide autrement. Son fils, Paul, d'un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement.
Face à l'adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l'ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d'intelligence, d'énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d'autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l'incendie qui va ravager l'Europe.

Couleurs de l'incendie est le deuxième volet de la trilogie inaugurée avec Au revoir là-haut, prix Goncourt 2013, où l'on retrouve l'extraordinaire talent de Pierre Lemaitre.

Après avoir tant aimé Au revoir là-haut, il était plus que temps que je commence enfin ce deuxième volet pour mon challenge De 14-18 à nous.

3/ Que vais-je lire ensuite?