L'Enfant qui dessinait les chats. Arthur A. LEVINE et Frédéric CLEMENT – 1997 (Dès 5 ans)

Publié le 22 Avril 2023

L'Enfant qui dessinait les chats
Un conte populaire japonais

Textes d'Arthur A. LEVINE
Peintures de Frédéric CLEMENT

Pastel, Ecole des Loisirs, 1997

Dès 5 ans

Thèmes : Conte, Japon, Art, Confiance en soi

Kenji est un enfant maigre et fragile qui ne peut travailler la terre dure et infertile comme ses quatre frères et sa mère. Laissé en lisère des champs, il dessine pour les faire rêver, eux qui ne peuvent manger à leur faim malgré leur éreintant labeur.
Peinée que son plus jeune fils ne puisse améliorer sa constitution, Matsuko, sa mère, se résigne à le confier à un monastère.

Désireux de bien faire mais laissant son esprit dériver, ses doigts dessinent, des ailes, des chats… Ce qui déplaît au Grand Prêtre qui le somme de partir, convaincu de sa feignantise.
Yakumo, jeune prêtre émerveillé par son talent, lui offre un magnifique présent et lui fait une étrange recommandation qu'il se répète comme un mantra

La nuit, évite les lieux trop grands ; reste là où c’est petit.

Baluchon rouge à l’épaule, Kenji prend la direction opposée à son village et arrive devant un temple que l'on dit hanté. Le silence y est terrifiant, l'atmosphère lourde. Effrayé, Kenji entre dans une vaste salle où se trouve des paravents. Il se met à peindre des chats, de toutes tailles, attitudes et couleurs. Epuisé, il s'endort dans un réduit où il s'est caché. Mais la nuit le réveille, emplie de cris, de bruits, de fracas.

Au lever du jour, le vent, depuis si longtemps disparu, se met à souffler…

L'Enfant qui dessinait les chats. Arthur A. LEVINE et Frédéric CLEMENT – 1997 (Dès 5 ans)

Conquise par les différentes techniques déployées par Frédéric Clément au fil de ses livres, j’ai entrepris de glaner ses différents albums. Et chacun me ravit. Quel talent !
Dans celui-ci, tout en hauteur, Frédéric Clément illustre un conte japonais mis en mots par Arthur A. Levine. Un conte qui célèbre l’Art et clame son utilité dans la société et au monde, et qui peut repousser les Ténèbres.
Il est nécessaire de pouvoir rêver, de pouvoir exercer ce pourquoi on est fait.

Tout y est délicat et sensible, avec un charme suranné et aux couleurs passées.
Sur la page du texte, un kanji l’introduit (leur signification nous est donnée à la toute fin de l’album) dans lequel on distingue une miniature, élément pictural issu de l’illustration qui lui fait face, en pleine page et en trois parties : un grand rectangle, une frise et une autre plus large. Cette découpe permet d’orienter notre égard et de favoriser les détails.
C’est juste magnifique !

Dédicacé à Hokusai, « Le Vieux Fou de dessin », ce conte incarne la force des rêves, la chance du don et l'accomplissement de soi.