La dernière valse de Mathilda. Tamara McKINLEY - 2007
Publié le 28 Juin 2022
La dernière valse de Mathilda
Tamara McKINLEY
Traduit de l’anglais par Catherine LUDET
Éditions Archipoche, janvier 2007
576 pages
Thèmes : Australie, Famille, Amour, Nature
Orpheline, Jenny 25 ans, vient d’hériter d'une propriété dans l'outback australien.
Son époux, décédé avec son petit garçon 6 mois auparavant dans un tragique accident, lui a acheté Churinga pour permettre à leur rêve de "retourner" à la terre d’exister. Un lieu qui est aux antipodes de sa vie.
Citadine à Sydney, peintre en devenir, détentrice pour moitié d'une galerie d'art avec sa meilleure amie Diane, elle décide pourtant de se rendre dans cette station d'élevage de moutons pour découvrir l’endroit et savoir ce qui a poussé Peter à l’acquérir.
Devant elle se déroulait un chemin solitaire, déjà tracé dans l'austère immensité de ce domaine, dont la beauté primitive la retenait tout entière.
Sur place, elle fait la connaissance de Brett Wilson, le directeur de la station, un jeune homme bourru qui ne voit pas d'un bon œil l'arrivée de la jeune femme, craignant pour son emploi comme pour le devenir de la station.
Elle découvre un lieu sans complaisance, aussi rude que magnifique ; et une profession où l'atermoiement n'a pas place.
A peine arrivée, Jenny pressent qu'un sombre secret entoure Churinga. Impression confirmée grâce à Ma', cuisinière itinérante, qui lui remet une vieille malle dans laquelle elle trouve de vieux vêtements (dont une magnifique robe de soie verte) et des journaux intimes. Tous ont appartenu à Mathilda Thomas, l'ancienne propriétaire.
Son histoire nous est racontée dans une narration parallèle et que Jenny fait peu à peu sienne, révélant des secrets enfouis depuis longtemps.
L'éclair éventra le ciel et déversa sa fureur, faisant vibrer la maison. Des veines bleues striaient les nuages bas, déversant dans la nuit des lueurs aveuglantes. L'électricité claqua comme un fouet, lacérant les nuages un par un dans une rage aveugle. Tandis que le tonnerre explosait, rebondissant sur le toit de tôle ondule, la terre parut trembler. Une langue de lumière frôla un arbre isolé dans un pâturage, laissant derrière elle un halo funeste avant de s'évanouir.
J'avais lu ce roman choral il y a plusieurs années, avant d'avoir le blog, et il m'avait profondément marquée.
Magnifique, âpre, tragique, bouleversant.
L'écriture immersive et sensorielle de l'autrice retranscrit à merveille la dureté de la vie et des paysages bruts du bush australien: montagne, sécheresse, tempêtes électriques, feu, orages diluviens, machisme et vénalité des hommes, ... C’est dur, terrible et pourtant tellement beau et attirant !
Quant à l’histoire de Mathilda, elle ne peut que toucher au cœur : son abnégation face à l’adversité et aux éléments, sa pugnacité pour garder puis maintenir Churinga forcent l’admiration.
Au fil de ma lecture, les impressions qui me restaient se sont transformées en souvenirs sans que jamais je ne trouve dommage de les relire. Bien au contraire! J'ai tout de même davantage relevé les remarques sexistes (la place des femmes et leur fragilité supposée notamment et que dément superbement Mathilda par sa force de caractère et sa volonté tenace), mais il est vrai que l'action principale (avec Jenny, qui est bien fragile en comparaison) se passe au tournant des années 1980-1990.
L'horizon semblait vibrer, diluant l'ocre lumineux du désert dans le bleu immaculé de la voûte céleste.
La dernière valse de Mathilda est un roman que je ne peux que vous recommander de lire !
Ce roman participe au "Tour du Monde en 80 Livres" de Bidib; au "Petit Bac 2022" d'Enna pour ma 4e ligne, catégorie Art; ainsi qu'à l'Objectif PAL d'Antigone
Belles lectures et découvertes,
Blandine