Les Belles Personnes. Chloé CRUCHAUDET – 2020 (BD)
Publié le 26 Janvier 2022
Les Belles Personnes
Chloé CRUCHAUDET
Éditions Soleil, collection Noctambule, avril 2020
144 pages
Thèmes : Admiration, Amour, Altruisme, Feel Good
Nous avons tous autour de nous des personnes que nous aimons, que nous admirons, qui nous émerveillent et nous inspirent.
Qu’ils soient proches ou que nous les connaissions à peine, ils nous marquent et illuminent notre quotidien, notre vie, même s’ils n’y font qu’un bref passage. Des gens oridnaires qui nosu sont extraordianires.
Le Festival Lyon BD a souhaité rendre hommage à ces « anonymes » qui n’en sont pas et a demandé à Chloé Cruchaudet de dessiner quatorze des très nombreux portraits reçus suite à leur appel. Et le choix n’a pas été simple.
Je ne crois pas que ça puisse exister, un portrait "juste de quelqu'un.
(...)
L'image qu'on donne à voir de nous est tellement fluctuante.
C'est très difficile de capter une parcelle de quelqu'un. La vérité nous échappe constamment.
Divisé en trois parties, nous trouvons d’abord Chloé Cruchaudet elle-même qui explique l’idée, l’essence du projet à sa tante au téléphone alors qu’elle est en cuisine (une métaphore intéressante).
Puis viennent les portraits de longueur inégale. Mis librement en images, leurs mots sont ceux des lettres reçues, ou bien plus ou moins remaniés par l’autrice.
Et pour clore l’album, les contributions originales accompagnées d’un portrait.
Pour ne pas que le monde l'oublie, parce qu'on voudrait que les belles personnes soient belles et bien portantes. Alors qu'il y a tous les autres, les cassés, les abîmés... qui portaient pourtant en eux toutes les promesses du monde quand ils sont nés.
Parmi ces « Belles Personnes », nous rencontrons un frère souffrant de schizophrénie, une voisine qui vit par et pour son jardin, un vieux monsieur à un arrêt de bus, une professeure de philosophie, un éboueur chanteur, un service de néonatalogie, un enfant « différent », un chien, un poète, un migrant...
Et Chloé Cruchaudet nous présente elle aussi sa « Belle Personne » par le biais d’un dialogue imaginaire.
Ils ont dit que bon, c’est vrai, OK, ils ne s’y prennent pas toujours très bien, mais que nous devions apprendre à leur faire confiance et à nous faire confiance aussi sur ce que nous leur avons appris.
Les portraits ainsi croqués m’ont diversement touchée. Un seul m'a laissée à distance. J’ai été davantage émue par les contributions originales, par les mots employés, parfois tâtonnants mais aussi si authentiques.
Leur interprétation graphique et chromatique par Chloé Cruchaudet est intéressante. Ses portraits ne sont pas lisses et ses choix les prolongent.
Dans certains, les figures humaines sont respectées, dans d’autres, elle leur a préféré le choix anthropomorphique pour mieux appuyer son propos, telle la représentation en oiseaux des migrants, un terme qui a remplacé « immigrés » ou « réfugiés » pour suggérer / imposer leur constante mobilité et donc impossible intégration.
Des récits touchants qui mettent en valeur l’humanité, dans ses forces et ses faiblesses, dans ces rencontres qui nous forgent, nous aident, nous guident.
Tout ce que je constate, c’est qu’un fluide d’énergie émane de lui, et se disperse dans la rue.
Cet album participe au RDV « BD de la semaine » aujourd’hui chez Moka (CLIC) et au Challenge Feel Good de Soukee
Elles m'ont donné envie de découvrir cet album: Noukette; Enna; Caro; Stéphie; Sabine