Il fallait survivre. Ludmilla PODKOSOVA – 2014 Dès 12 ans)
Publié le 11 Novembre 2021
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Il fallait survivre
Pierre et Louison, deux adolescents dans la Grande Guerre
Ludmilla PODKOSOVA
Oskar Editeur, mars 2014
80 pages
Dès 12 ans
Thèmes : Première Guerre Mondiale, Histoire, Famille
Onze novembre 1918, cris de joie, foule en liesse, marée humaine et festive se déploient dans le petit village de Creuzy-sur-Marne où habitent Louison et sa mère Marie, qui tiennent la boutique de tailleur, ouverte trosi générations plus tôt. La guerre est finie, et presque tous se réjouissent. Les soldats blessés et mutilés ne participent qu'en marge à la fête, Madame Franchet sait que son mari ne rentrera pas, tout comme Lucien le père de Louison, mort en février 1916.
Mais qu’en est-il de Pierre, le frère de Louison? Elles n'ont reçu qu'une lettre de lui, en janvier 1916, et depuis, plus rien.
Comme promis, Marie montre à sa fille les lettres écrites par son mari durant le conflit et qui sont reproduites au cœur du récit. Les questions se bousculent dans la tête de la jeune fille, elle réclame des détails sur les conditions de vie, les objets utilisés au Front.
C’est la guerre et étrangement, la liberté ne se trouve pas au repos mais au contraire, dans la tranchée.
En parallèle, elle se souvient de la place que prenait la guerre dans le quotidien et constate celle qu'elle prend toujours alors qu'elle est finie. Le temps passe, certains hommes rentrent, mais pas Pierre. Alors à l'été, elle décide de partir le retrouver.
La "cardeuse" du village voisin lui conseille de se rendre à Reims où sont regroupés les soldats blessés, les registres de la Croix-Rouge répertoriant morts, disparus, prisonniers... Elle y va, y travaille et espère...
La guerre pénétrait partout. Elle s’était invitée à toutes les tables, dans les maisons, dans les restaurants.
Ce court roman nous retranscrit la société d'alors juste au sortir de la Première Guerre Mondiale.
L’angoissante impatience, les tragiques absences, celles et ceux devenus illégitimes, devenus souvenirs trop douloureux et qu’on ne veut plus voir.
Il nous décrit la prédominance de la guerre jusque dans les enseignements scolaires, les pressions quant à l’engagement, les professions et objets d'alors comme leur évolution et transformation au long du conflit, la place des femmes dans la société permise par la guerre (à la tête du village se trouve une femme, les conductrices de tramway, la possibilité de faire des études, l'ouverture du bac aux filles...) et remise en question au sortir du conflit.
La situation de Marie et Louison, malheureusement loin d’être isolée, surtout dans cette région particulièrement touchée et même ravagée, est émouvante. J'aime beaucoup la couverture qui prend tout son sens une fois la dernière page tournée.
"Pierre et Louison, deux adolescents dans la Grande Guerre" et deux manières de la vivre, par leur âge, car garçon et fille, et en raison de ce que l'on attend d'eux.
Ce roman dit beaucoup en presque trop peu de pages et laissent entrevoir de nombreux aspects du conflit. Il soulève des questionnements qui donnent envie d'en savoir plus. Un petit dossier et une chronologie le clôturent.
Ce roman participe à mon challenge dédié à la Première Guerre Mondiale ; au "Petit Bac 2021" d'Enna pour ma 10e ligne, catégorie Prénom; et à l’Objectif PAL d’Antigone.
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Belles lectures et découvertes,
Blandine

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