La Bataille. Tome 1/3. Rambaud, Richaud et Gil – 2012 (BD)

Publié le 26 Mai 2021

La Bataille
Tome 1/3

D’après le roman éponyme de Patrick RAMBAUD

Adaptation de Frédéric RICHAUD
Dessin d’Ivan GIL
Couleurs d’Albertine RALENTI

Éditions Dupuis, 2012
64 pages

Thèmes : Napoléon Bonaparte, Guerre, Bataille d’Essling, 

16 mai 1809, aux alentours de Vienne
L’Armée Napoléonienne marche vers les Autrichiens en infériorité numérique.
L’Empereur, qui ne s’encombre pas de détails géographiques, veut frapper fort avant que l’Archiduc Charles-Louis ne reçoivent des renforts.

Son idée : un pont flottant de 800 mètres pour franchir le Danube avec l’île de Lobau comme point d’appui et base arrière pour ses troupes.

Il en sera ainsi Berthier.
Je le vois et je le veux.

Le Colonel Louis-François Lejeune, officier de liaison, file informer le Général Masséna avant de cavaler à Vienne, voir son ami Henri Beyle (alias Stendhal) qu’il convie chez lui, ou plutôt dans la maison de Mademoiselle Krauss, une jeune aristocrate autrichienne dont il s’est épris, féru de romantisme qu’il est. Il aime d’ailleurs à la dessiner et la peindre.
Mais il découvre la propriété livrée aux soldats pillards, et il craint pour sa protégée qu’il laisse aux bons soins de son ami Beyle, bercés par la musique de Joseph Haydn qui ne joue plus que l’hymne autrichien qu’il a lui-même composé.

Le 20 mai, le pont est construit, les hommes commencent à le traverser mais les Autrichiens détruisent la première partie avec des bateaux béliers remplis de pierre.
Napoléon l’exige, il faut reconstruire, avancer, tenir.

Pendant que deux cents soldats triment pour en créer un autre à base de radeaux, certains (jusqu’aux plus hauts gradés) s’arrogent richesses et demeures, d’autres saccagent la ville, violentent les civils, et surtout les femmes.
Tandis que Lejeune, talonné par le jeune voltigeur Vincent Paradis qu’il vient de recruter, va d’un état-major à un autre pour faire circuler ordres et nouvelles. 

Sur les hauteurs de Vienne, la foule s’amasse, jumelles à la main.
La Bataille commence.

La Bataille. Tome 1/3. Rambaud, Richaud et Gil – 2012 (BD)
La Bataille. Tome 1/3. Rambaud, Richaud et Gil – 2012 (BD)
La Bataille. Tome 1/3. Rambaud, Richaud et Gil – 2012 (BD)
La Bataille. Tome 1/3. Rambaud, Richaud et Gil – 2012 (BD)

Cette Bataille, c’est celle d’Essling, qui s’est déroulée du 21 au 22 mai 1809.
Dans ce premier tome, nous sont racontés les préparatifs comme une partie de la première journée.

Ni victoire, ni défaite pour aucun des deux camps, elle est cependant considérée comme le premier échec de l’Empereur et, de par son ampleur logistique et ses pertes (45 000 hommes en deux jours), comme la première de la guerre « moderne ». 

Qu’on m’accuse de témérité, je veux bien, mais pas de lenteur !

Dès 1820, Honoré de Balzac, subjugué, voulut la décrire dans ses Scènes de la vie militaire qu’il n’écrivit jamais, bien qu’il se fut rendu en ses lieux en 1835. Ce n’est qu’en 1997 que Patrick Rambaud le fit, dans son roman couronné par un Prix Goncourt, et adapté ici en 2012. Roman que je n’ai pas lu.
Pour la petite histoire, j’ai acheté cet album au Musée Napoléon de l’île d’Aix. Île d’où partit l’Empereur en 1815 pour rejoindre celle de Sainte-Hélène. Alors que je le lisais, mon père m’a envoyé une photo souvenir du Musée que nous avions visité ensemble – j’aime ces coïncidences.

Dès les premières planches, nous sommes transportés aux côtés de Lejeune toujours en mouvement, auprès d’un Napoléon nerveux, colérique, qui ne supporte aucune contrariété, fusse-t-elle justifiée. Ses expressions physiques et faciales sont aussi éloquentes que ses jurons corses. Il ne s’encombre pas de l’opinion de ses Généraux, qui mâchouillent leurs mots. Ces moments allègent le récit par une petite pointe d’humour.

Graphiquement, le trait est classique et rigoureux. J’aime beaucoup la couverture.
Toute la sordide réalité d’une armée en campagne nous est restituée dans un récit cru et sans concessions, contrasté par un environnement champêtre, bientôt mis à feu et à sang.
Les uniformes et leurs multiples détails sont parfaitement reproduits, les vastes mouvements de troupes donnent le vertige dans de nombreux plans panoramiques, les personnages sont aisément identifiables (même lors des assauts).

Désireux de coller à l’Histoire, Patrick Rambaud nous livre à la fin de l’album quelques notes avec chronologie, travail de recherche et bibliographie (conséquente).

Bien que je connaisse l’issue de la Bataille, j’ai très envie de lire les deux autres tomes qui la racontent.

Quand la guerre sera finie... Y en aura une autre, mon Colonel...
... La guerre, elle est jamais finie, avec l’Empereur.

Cet album participe au RDV BD de la semaine, qui se passe aujourd’hui chez Stéphie (CLIC) et à l'Objectif PAL d'Antigone.

 

 

 

 

Napoléon Bonaparte est et arrive sur le blog pour l’anniversaire du bicentenaire de sa mort, survenue le 5 mai 1821 à 17h49.

 

Belles lectures et découvertes !

Blandine.

 

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S
J'aime assez les BD historiques, mais je ne suis pas certaine d'adhérer à cette thématique.
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Pas de problèmes! L'un n'empêche pas l'autre ;-)
M
je passe mon tour, pas vraiment tentée :D
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B
Pas de problèmes ;-)
A
C'est toujours sympathique d'apprendre des faits historiques ainsi... Ma ville a une belle statue de Napoléon en son centre. ;)
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B
Oh que oui! Oh génial. Qu'elle soit de Napoléon ou pas, je ne me lasserai pas de la regarder, même furtivement, à chaque passage!
B
autre coïncidence rigolote, je notais cet album il n'y a pas deux heures et voilà que tu en parle sur le blog :) un signe ?
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B
Mais j'adore!!! Oui oui, c'est un signe ;-)
É
Je passe mon tour!
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B
Pas de soucis ;-)
G
Je ne suis pas emballée par les illustrations.
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B
Elles sont classiques. On en voit de moins en moins j'ai l'impression. J'aime ces dessins comme j'aime les autres ;-)
E
Je ne pense pas que ce soit pour moi...
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B
Tu sais mieux que moi ;-)
C
Plus tard peut être !
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B
Je croise les doigts alors ;-)