Film : Peter Pan (1953) + Livres - Disney
Publié le 18 Avril 2021
Peter Pan
Réalisation : Clyde Geronimi, Wilfred Jackson et Hamilton Luske
Scénario : Milt Banta, Bill Cottrell, Winston Hibler, Bill Peet, Erdman Penner, Joe Rinaldi, Ted Sears et Ralph Wright d'après J. M. Barrie (1904)
Musique composée par Oliver Wallace
Genre : Animation, Aventure
Nationalité : Américaine
Sortie américaine : 5 février 1953
Sortie française : 18 décembre 1953
Durée : 76 mn
Thèmes : Aventure, Enfance, Temps qui passe, Fantastique
Peter Pan - Bande annonce officielle FR
Pour aller plus loin, la fiche consacrée au film :http://www.lesgrandsclassiques.fr/016.php
L’histoire :
Peter Pan est un jeune garçon qui refuse de grandir et qui vit des aventures incroyables en compagnie de la Fée Clochette et des Garçons Perdus, sur l’Île du Pays Imaginaire.
S’y trouvent aussi des Indiens, des Bêtes Sauvages et des Pirates, menés par le féroce Capitaine Crochet. Ce dernier voue une haine tenace à Peter depuis qu’il lui a coupé la main droite, dévorée par un crocodile qui le poursuit sans relâche. Ayant aussi ingurgité un réveil qui fait tic-tac, Crochet sait lorsqu’il est dans les parages, heureusement pour lui !
Personnage imaginaire et d’histoire du soir, Peter aime qu’on croie en lui.
Et justement, à Londres, dans la rue de Bloomsbury, trois enfants raffolent de ses péripéties que Wendy raconte à ses frères, Jean et Michel, qui les reproduisent à l’envi.
Lassé par ce qu’il qualifie de billevesées, Mr Darling annonce que Wendy dormira dès le lendemain soir dans sa propre chambre et conduit la chienne nounou Nana à l’extérieur, dans sa niche où il l’enchaîne.
Déjà venu écouter Wendy narrer ses histoires, il vient justement cette nuit-là récupérer son ombre perdue précédemment. Par la faute de Clochette, les trois enfants se réveillent et Peter leur propose de venir avec lui au Pays Imaginaire.
Pendant ce temps, Crochet a capturé la jeune Indienne Lili la Tigresse, espérant savoir où se trouve son repaire, quand il aperçoit Peter qui arrive. Boulets de canon et dispersion, Clochette exhorte les Garçons Perdus à s’en prendre à Wendy, que Peter sauve.
L’aventure peut commencer !
Pendant que Peter et Wendy vont voir les envieuses Sirènes, les Garçons Perdus, avec Jean et Michel, sont capturés par les Indiens. Lili est sauvée de la noyade par Peter qui met en déroute Crochet ensuite poursuivi par le crocodile, tandis que Mouche attrape Clochette que Peter a banni. Toujours jalouse de Wendy et se méprenant sur les intentions du Capitaine, elle révèle l’emplacement du repaire où le Capitaine laisse un cadeau « de la part de Wendy à ne pas ouvrir avant six heures ». Heureusement, Clochette parvient à s’enfuir, à informer Peter, qui sauve (à nouveau) Wendy.
Vaincus, les Pirates abandonnent le navire, désormais aux mains de Peter qui le fait s’envoler pour ramener les enfants Darling chez eux, partis en réalité que quelques heures.
Wendy raconte à son père l’histoire incroyable qu’ils viennent de vivre tout en lui annonçant qu’elle est prête à grandir, alors que celui-ci regarde par la fenêtre un bateau pirate qui vogue dans le ciel... éveillant vaguement en lui quelques souvenirs passés (et de se demander quelle est son histoire à lui, puisque Peter ne vient chercher que les filles "qui sont bien trop intelligentes pour tomber de leur landau" à l'inverse des garçons, ceux-là même si deviennent perdus.)
L’histoire que Disney raconte dans son film d’animation contient presque tous les éléments de celle de James Matthew Barrie, mais sont narrés et agencés d’une toute autre façon. La fin diffère grandement. Les parents n’ont pas eu le temps de s’inquiéter, l’absence de leurs enfants n’ayant duré que trois heures.
C'est le film avec cette jaquette que nous avons à la maison et que nosu avons vu récemment - je ne me souviens pas des détails de celle de mon enfance.
Cherchant une œuvre récente (et britannique), Walt Disney avait jeté son dévolu sur Peter Pan dès 1935, mais avait dû attendre 1939 pour en obtenir les Droits, deux ans après la mort de James Matthew Barrie.
D’ailleurs, il ne s’agit pas de l’adaptation du roman de 1911, mais de la pièce de théâtre de 1904, jugée plus facile à faire et déjà adaptée une fois en dessin animé en 1925.
Après plusieurs reports, contraintes et retards, alors que Walt Disney se lançait, comme à son habitude, dans maints et maints projets (il faut vraiment que je vous présente une BD sur lui, narrée depuis le point de vue de son frère : The Moneyman par Alessio de Santa), le film paraît enfin en 1953 et connaît tout de suite un fort succès auprès de la critique comme du public (plus fort que celui d’Alice aux Pays des Merveilles), ce qui est rare pour les héros masculins (avant il y a eu Pinocchio en1940, le suivant sera Aladdin en1992).
Même si Walt Disney juge Peter « trop froid et pas très aimable » (c’est tout de même sa nature selon J.M. Barrie), tous estiment que l’esprit de Walt Disney y est particulièrement bien restitué : conserver précieusement sa part d’enfance.
Ce qui n’empêche pas de (devoir) grandir, puisque telle est la fin et morale du film.
Le film a suscité et suscite encore des polémiques. (CLIC pour exemple)
Jugé raciste envers les Indiens « Peaux-Rouges » contre qui il véhicule des stéréotypes ; misogyne et sexiste quant au rôle et à la place des femmes : jalouses, et mères ; et interrogatif quant à la sexualité/sexualisation des personnages.
J’avoue que je ne m’étais jamais vraiment questionnée sur ce dernier point. Et le fait d’avoir revu le film dernièrement, puis d’avoir lu les deux albums Disney que voici juste après, m’ont fait prêter attention.
Peter Pan est censé être encore un enfant « avec toutes ses dents de lait » et avec une maturité émotionnelle de cet âge-là (dans le livre original, la perte de son ombre qu’il n’arrive pas à recoller le fait pleurer, ce qui réveille Wendy – ce n’est en rien la faute de Clochette), pourtant il a la taille et le physique d’un adolescent (seules ses oreilles en pointe et sa capacité à voler nous rappellent son caractère imaginaire et fantastique) et est attiré tour à tour par plusieurs jeunes filles, pré-adolescentes par ailleurs (Wendy, Lili), voire femmes (les Sirènes). Certains se sont demandés s’il n’était pas homosexuel.
Mais celle qui a surtout fait parler, c’est Clochette. Dessinée en référence à Margaret Kerry (et non pas à Marylin Monroe), elle est sujette à l’embonpoint et vêtue d’une courte feuille selon Barrie, qui ici, lui confère un attrait particulièrement sexy. Peut-être accentué par cette mine boudeuse qu’elle arbore continuellement du fait de sa jalousie.
Cet aspect est aussi prégnant qu’opposé dans les deux livres Disney Mickey Club sur Peter Pan que nous avons dans notre bibliothèque.
Peter Pan et le Capitaine Crochet, publié en 1976
Peter Pan, publié en 1995.
On remarque bien sûr les différences de titres, entre le film d’animation d’abord baptisé Les aventures de Peter Pan puis bien vite raccourci en Peter Pan, et ici, entre les deux livres, ce qui oriente les points de vue et aventures contenues dans leurs pages.
Rappelons que le film est sorti en 1953.
Dans le livre de 1976, la couverture est en adéquation avec le titre, sans trace des enfants Darling. Wendy raconte à ses frères une histoire de Peter Pan, celle du film, mais dans laquelle elle et ses frères ne prennent absolument pas part. Il s’agit véritablement d’un récit du soir, juste avant d’aller dormir, ce qu’elle va faire elle aussi, non sans avoir vu une ombre à la fenêtre juste avant.
Il n’y a également aucune trace des parents
Dans ce livre, Clochette est habillée de sa courte feuille et entourée d’un halo de lumière, mais est souvent dessinée de loin, ce qui floute sa silhouette, par ailleurs filiforme. Cette représentation est finalement assez fidèle à celle du texte de J.M. Barrie qui la représentait plus comme une étincelle que comme une personne, bien qu’il en ait donné une description physique.
Le dessin a quelque chose de vintage, de manuel, les couleurs sont comme passées.
On remarque la "grande" taille de Peter par rapport à celle des Garçons Perdus.
Dans le second livre, publié en 1995, la couverture met vraiment en avant l’enfance, sans plus de traces de danger. Aucun Pirate, seul le camp indien est visible, mais vide.
En ses pages, le film est totalement repris, bien qu’un peu raccourci, mais toujours sans aucune mention des parents. Il se termine avec le navire pirate dans le ciel qui prouve aux enfants Darling qu’ils ont bien vécu cette aventure mais sans pouvoir en déterminer la durée. Pas très longue dans ce monde réel semble-t-il puisqu’ls vont tous se coucher ensuite.
Le dessin, numérique, je pense, ressemble davantage à celui du film, Clochette comprise.
Malheureusement, dans ces deux livres, la caractéristique principale de Peter Pan, à savoir son refus de grandir, n’est absolument pas retranscrite, dénaturant le personnage original créé par J.M. Barrie.
Enfant, Peter Pan n’était pas mon Disney préféré, sans que je ne sache vraiment dire pourquoi.
Mon cœur allait à La Petite Sirène et La Belle au Bois Dormant, des contes que nous lisions beaucoup et dans plusieurs versions, à l’inverse de celui de Peter Pan. Ceci explique peut-être cela.
Aussi suis-je bien heureuse d’avoir véritablement redécouvert ce personnage et sa thématique qui m’est pourtant si chère au-travers du roman original et de plusieurs adaptations, que voici :
- Roman: Peter Pan. J.M. BARRIE
- BD: Ceux qui restent. Josep BUSQUET et Axel XÖUL
- BD: The Wendy Project. Osborne & Fish
- Roman ado, préquel possible: L'Enfant-PAN. Arnaud Druelle
- Album: Peter Pan. J.M. BARRIE et Mellie THEÏS
- Roman jeunesse: Peter Pan ET WENDY. Jean-Pierre KERLOC'H
Il existe plusieurs livres et films autour de Peter Pan, j’ai donc encore beaucoup à découvrir, et ça, c’est chouette !
Ce billet participe à notre Challenge dédié aux Classiques avec Nathalie ; à celui de Bidib autour des Contes & Légendes; à "A year in England 2021" de Lou, Titine et Cryssilda ; au "Petit Bac 2021" d'Enna pour ma 5e ligne, catégorie Objet; ainsi qu'à l'Objectif PAL d'Antigone
Belles lectures et découvertes,
Blandine