Sherlock Holmes - Le Signe des Quatre. Arthur Conan DOYLE - 1890
Publié le 14 Mars 2021
Sherlock Holmes
Le Signe des Quatre
Arthur Conan Doyle
Traduit de l'anglais par Lucien MARICOURT
Editions Librio, juillet 2002
128 pages
Thèmes : Angleterre, Pacte, Enquête
Londres, 1888
Pour tromper son ennui, Sherlock Holmes se drogue et discute avec le Dr John Watson.
Ils évoquent la brochure publiée par ce dernier sur leur enquête Une Etude en rouge, les monographies de Sherlock, la place qui devrait être celle de la détection dans la résolution d’enquête, et ce qu’a fait Watson le matin même. Voulant mettre Sherlock à l’épreuve, il lui demande de lui raconter l’histoire de sa montre, acquise depuis peu. Un raisonnement qui laisse Watson aussi admiratif que pantois (il est plausible mais pas infaillible comme il a pu être prouvé).
A quoi bon posséder des dons, docteur, quand on n’a aucun domaine où les exercer ? Le crime est banal, l’existence est banale et seules les qualités banales trouvent à s’exercer ici-bas.
Leur logeuse, Madame Hudson, fait alors entrer Mary Morstan qui vient trouver Sherlock pour lui faire part d’une bien étrange affaire dans laquelle il est question de la disparition de son père bien-aimé il y a dix ans de cela, en décembre 1878, de la réception de perles de grande valeur, depuis six ans, toujours à la même date, et d’un message pour un rendez-vous à venir le soir même.
Sur les conseils de sa patronne pour qui Sherlock a mené une petite enquête il y a quelque temps, elle est venue le trouver pour qu’il l’accompagne.
Watson, séduit par la jeune femme, accepte d’être de la partie.
Tous trois font connaissance avec Thaddée Sholto qui leur conte son histoire et celle de son père, le Commandant Sholto en poste à Bombay, qui s’était lié d’amitié avec le Capitaine Morstan, navigateur dans un régiment des Indes.
En 1882, sur son lit de mort, son père lui a révélé, ainsi qu’à son frère jumeau Barthélémy, l’existence d'un trésor que l'avarice lui a fait garder pour lui tout seul. Suite à une vision, il trépassa sans en dévoiler l’emplacement, alors qu’un mystérieux message était retrouvé près de lui faisant mention d’un « Signe des Quatre ».
Après six ans de recherches, le trésor ayant été découvert, ils se rendent à Pondichery Lodge, dans Upper Norwood, pour rencontrer Barthélémy et faire lumière sur toute l’Affaire.
Malheureusement, ce dernier est retrouvé mort dans sa chambre, une expression de terreur sur le visage, la porte et la fenêtre fermées de l’intérieur, et là encore, un message du Signe des Quatre.
***
Ainsi suivons-nous Sherlock dans ses raisonnements, dont les pistes remontées grâce à ses déductions, à un chien ou à ses « indépendants de Baker Street », nous emmènent le long et sur la Tamise. Son enquête et les révélations faites nous entraînent aux Indes, dans les bagnes anglais et sur les Îles Adaman.
Tout ce ceci est fort de considérations de supériorité supposées sur les femmes (dites fragiles, sans observation et de peu de confiance) et autres civilisations (traits physiques grossiers et exagérés, manières sauvages...). Ce récit est aussi le reflet d’une époque.
En réalité vous êtes un automate, une machine à calculer ! Il y a parfois quelque chose de positivement inhumain en vous !
Malgré cela, je me suis délectée des observations, hypothèses et analyses de Sherlock, comme de ses grandes connaissances et capacités de déguisement. Nous assistons à sa froide modestie (son jugement à l’encontre des émotions est bien connu ! – et il est un personnage égoïste et prétentieux) qui assure à l'Inspecteur Altheney Jones de Scotland Yard tout le succès médiatique de la résolution de l'Affaire, bien qu’elle ait dû se faire en deux temps.
Quant à Watson, il en ressort aussi grand gagnant !!
C’est lors d’un dîner littéraire en août 1889, qu’Arthur Conan Doyle s’est engagé à donner un récit à Joseph Stoddart, directeur d'une toute nouvelle revue littéraire américaine qui souhaitait publier des auteurs britanniques. C’est presque son gré qu’il a écrit Le Signe des Quatre (autrement appelé Le Pacte des Quatre) dans lequel il a réutilisé ses personnages d’Une étude en rouge, alors qu’il ne souhaitait pas leur donner de suite.
Pris par des recherches historiques qui le passionnaient (pour son roman La Compagnie Blanche), il a rédigé son manuscrit, avec proverbes ou citations littéraires, britanniques comme français, en à peine un mois, ce qui a donné lieu à plusieurs incohérences (temporelles ou sur la blessure de Watson).
Pour la petite histoire, c’est dans cette même revue et au même moment qu’Oscar Wilde a publié son Portrait de Dorian Gray (adaptation BD sur le blog LA)
En France, le récit est paru en 1896 sous le titre La Marque des Quatre (chez Hachette).
J’ai préféré cette deuxième enquête pleine de rebondissements et de suspense à Une étude en rouge dont le récit en deux temps faisait une cassure très nette dans le rythme, et donc dans son attractivité.
il me tarde de retrouver le détective et le Docteur dans Le chien des Baskerville (dont j'ai lu et aimé une adaptation BD ICI).
Ce roman participe à notre Challenge dédié aux Classiques avec Nathalie ; aux British Mysteries d'Hilde et Lou; à "A year in England 2021" de Lou, Titine et Cryssilda; au "Petit Bac 2021" d’Enna, pour ma 6e ligne, catégorie Prénom; ainsi qu’à l'Objectif PAL d'Antigone.
Pour retrouver l'univers holmésien sur le blog, c'est par ICI!
Belles lectures et découvertes,
Blandine