M.O.R.I.A.R.T.Y Tome 1/2. Duval & Pécau, Subic, Smulkowski -2018 (BD)
Publié le 17 Mars 2021
M.O.R.I.A.R.T.Y
Tome ½
Empire mécanique
Scénario de Fred DUVAL et Jean-Pierre PECAU
Dessin de Stevan SUBIC
Couleur de Scarlett SMULKOWSKI
Editions Delcourt, août 2018
62 pages
Thèmes : Angleterre, Univers holmésien, Steampunk, Enquêtes
Lecture Commune avec Hilde
Londres, septembre 1899
Un être géant, mi-homme mi-monstre, est abattu de sept balles dans une fumerie d'opium. Et y survit.
Au Mayfair Card Club, l’Honorable Gibbs dépouille les nobles londoniens au poker depuis un mois, avant d’être mis en déroute par Sherlock Holmes « en quatre minutes ». Cet homme n’est en réalité qu’un prodigieux automate.
Au Royal Opera se joue la première de Don Giovanni, à laquelle assistent Mycroft Holmes (alors qu’il n’aime pas Mozart) et une jeune femme veuve d’origine chinoise en voyage d’affaires.
Maître Utterson, Notaire, désire s’entretenir avec Sherlock Holmes au sujet de la disparition de l’un de ses clients et ami.
En apparence, aucun lien ne relie ces quatre évènements.
Et pourtant !
Holmes, ce mystérieux investisseur que vous soupçonnez d’avoir créé l’automate a-t-il un lien avec celui que vous avez traqué durant toutes ces années où je vous ai cru mort ?
Bien entendu Watson, autrement cette affaire ne présenterait aucun intérêt !
Au fil des planches, ils se croisent et s’imbriquent pour ne former plus qu’une seule Affaire dans laquelle il est question de travaux sur la dualité de l’âme humaine et d’expériences pour créer des supersoldats, le tout sous couvert de philanthropie.
Et un nom revient d’entre les morts.
Si j’ai été totalement embarquée dans l’histoire proposée par ce premier tome (d’une série qui fonctionne en diptyques – 3 tomes sont parus pour le moment), j’avoue avoir été moins séduite par le graphisme.
Le jeu des couleurs à dominante kaki et marron nous restitue un monde glauque, secret et en marge de la légalité, le dessin (numérique ?) m’a semblé lisse, froid. Les arrière-plans et décors intérieurs sont esquissés, souvent flous.
Mais c‘est surtout le travail sur les êtres humains qui m’a le moins plu. Leurs mouvements semblent saccadés, non fluides.
Il ne m'a pas toujours été possible de différencier les personnages, notamment Sherlock (qui apparait même avec un corps musculeux façon Marvel). Le dessin leur confère un âge indéfinissable ou un aspect maladif, des expressions corporelles bizarres, ou bien forme des rides, des rictus ou des taches. Selon l’angle de vue, les visages peuvent même radicalement changer.
Cela contribue à créer une atmosphère malveillante et violente dans laquelle les zeppelins sillonnent le ciel (j’adore ces engins et ce mot!), où la robotisation émerveille alors que les fiacres automatiques précarisent les cochers... La science semble être l’avenir de l’Homme, même si on la détourne à de mauvaises fins.
Ici, une menace pèse sur Londres sans que nous n’en devinions encore la portée. Et ce n’est pas Sherlock Holmes, retenu prisonnier, qui peut nous aiguiller. Nous restons sur un beau cliffhanger.
Le récit entremêle donc une réalité historique imprégnée de steampunk à des personnages de fiction issus de plusieurs classiques littéraires (qui eux-mêmes se font des échos) à des scientifiques bien réels, pour une intrigue politique et fantastique.
Et c’est passionnant !
Bien sûr, j’ai hâte de découvrir ce qu'il va advenir de cet « empire mécanique ».
Qu’en a pensé Hilde ? Allons lire son avis !
Cet album participe au RDV BD de la semaine, qui se passe aujourd’hui chez Noukette (CLIC); aux British Mysteries de Lou et Hilde et à "A year in England 2021"; au "Petit Bac 2021" d'Enna pour ma 6e ligne, catégorie Adjectif; ainsi qu'à l'Objectif PAL d'Antigone.
Belles lectures et découvertes !
Blandine.
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