Le Tour du Monde en 80 jours. COBLENCE et LOCARD – 2021 (BD)
Publié le 24 Mars 2021
Le Tour du Monde en 80 jours
D’après le roman de Jules VERNE (1872)
Adaptation par Jean-Michel COBLENCE
Dessin et couleur par Younn LOCARD
Éditions Casterman, janvier 2021
64 pages
Thèmes : Aventure, Voyage, Moyens de transport, Angleterre, Inde, Etats-Unis
Prix du Meilleur Album Angoulême 2020
Ce mercredi 2 octobre 1872, Jean Passepartout se félicite d’avoir été embauché comme domestique par Philéas Fogg, ce gentleman à l’emploi du temps toujours si précis, sans variante aucune.
Après avoir exercé toutes sortes de métiers, Passepartout aspire désormais à de la tranquillité et stabilité.
Pourtant...
Ce soir-là, au Reform Club où Philéas Fogg va invariablement tous les jours pour lire les nouvelles du monde, déjeuner et jouer au whist, il est question de l’Affaire qui secoue Londres : le vol de 55000 livres à la Banque d’Angleterre.
De suppositions sur le physique et les manières du voleur en affirmation sur son impossible fuite puisque le monde se rétrécit, et voilà Philéas Fogg qui parie 20 000 livres qu’il peut en faire le tour en quatre-vingts jours.
Et rendez-vous est donné en ce même lieu pour le samedi 21 décembre à 20h45.
Et c’est sur ce même ton égal qu’il annonce leur départ le soir même à un Passepartout médusé.
Alors qu’ils voguent sur la Méditerranée et empruntent le tout nouveau Canal de Suez, en Angleterre, la population se passionne pour cet incroyable pari jusqu’à le coter en Bourse.
Depuis Suez, un homme suit de près l’avancée de Philéas Fogg, car il est persuadé que le voleur et lui ne font qu’un. L’Inspecteur Fix se rapproche de Passepartout, tente de lui soutirer des informations puis les talonne, dans l’espoir qu’un mandat d’arrestation lui parvienne enfin, jusqu’en Inde, où il change ensuite de stratégie.
Ce Tour du Monde en 80 jours réserve bien des surprises à Philéas Fogg, Passepartout et Fix, sans que jamais le gentleman ne se départisse de son flegme, toujours représenté avec la mise impeccable, le haut de forme et les yeux à demi plissés. Même sur une mer houleuse, à dos d’éléphant ou lorsque les événements contrarient son planning.
Passepartout affiche une bonhommie d’autant plus candide que son visage est rond, quand Fix a souvent le visage fermé de conspiration, dépit ou frustration.
Bien que fortement réduite, leur formidable épopée reste très fidèle au récit de Jules Verne dont sont conservés les moments forts : les rencontres avec Fix, les différents désagréments de Passepartout dont son enlèvement aux Etats-Unis, le sauvetage d’Aouda, jeune veuve indienne, la fumerie d’opium, l’attaque des Indiens, la traversée l’Atlantique à bord de l’Henrietta... Le tout sans regarder à la dépense. Jusqu’au rebondissement final !
Il y a trois ans à peine que la ligne San Francisco - New York est achevée. Longue de trois mille huit cents miles...
Trois mille sept cent quatre-vingt-six miles exactement. Que nous devons parcourir en sept jours.
Le récit va donc à l’essentiel en enchaînant les aventures et déboires avec beaucoup de rythme. Mais sans faire mention du bec de gaz resté allumé... (s’il fallait exprimer un petit bémol...).
Il nous restitue cette époque de grands changements, dans laquelle les moyens de transports évoluent si vite qu’ils réduisent considérablement les distances (mais pas l’administration ) et rapprochent les hommes. Il va sans dire que la fortune de Fogg est aussi d’une aide non négligeable.
Le texte est sobre, à l’image de Philéas, et adopte un vocabulaire varié, et riche de considérations de l’époque, faite de caricatures sur les Français (bavards) ou la physionomie qu’aurait un voleur, forcément opposée à celle d’un gentleman. Si Fogg ne semble pas prêter attention ni intérêt aux contrées traversées, il n'en va pas de même de Passepartout.
Très curieux! Je m'aperçois qu'il n'est pas inutile de voyager, pour voir du nouveau.
Le graphisme au trait fin foisonne de détails, avec un peu de comique (Fix en prend pour son grade !).
Les planches maritimes m’ont particulièrement plu avec les différents états de l’eau, les paysages américains aussi. Ils sont si gigantesques que l’on ne voit quasiment pas le train qui les traversent.
Les couleurs nous immergent dans différentes atmosphères selon les pays, rendent les passages des jours comme des nuits, ou grisent les cases lorsque Passepartout revient sur sa séparation d’avec Mr Fogg.
L’album se clôt sur deux pages documentaires pour nous présenter Jules Verne et son œuvre, comme les nouveaux moyens de transports, toujours plus grands, toujours plus performants pour déplacer toujours plus de monde et plus vite.
Pour moi, cet album est une pleine réussite !
Cet album participe au RDV BD de la semaine, qui se passe aujourd’hui chez Stéphie (CLIC); aux British Mysteries de Lou et Hilde (pour le côté policier) et à "A year in England 2021"; aux Etapes Indiennes d'Hilde; au "Petit Bac 2021" d'Enna pour ma 3e ligne, catégorie Voyage; ainsi qu'à notre challenge avec Nathalie "2021, cette année sera classique!"
Découvrez une interview de Younn Locard ICI
Le Tour du Monde en 80 jours est déjà sur le blog LA
"Aujourd’hui", pour faire le Tour du monde, il faut compter : 52h34mn en avion (2018) ; 49 jours 3h07mn en bateau (2016) ; environ 3 ans à pied par l'"Equateur" et à raison de 40km par jour (2016). Pour un budget total d’environ 15000 euros (en 2014, selon le site votre tour du monde)
Belles lectures et découvertes !
Blandine.
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