Chaplin en Amérique 1. Laurent SEKSIK et David FRANÇOIS – 2019 (BD)
Publié le 2 Décembre 2020
Chaplin en Amérique
1
Scénario de Laurent SEKSIK
Dessin de David FRANÇOIS
Editions Rue de Sèvres, septembre 2019
78 pages
Thèmes : Charlie Chaplin, USA, Cinéma, Biographie
Octobre 1912, un paquebot vogue vers New-York.
Parmi ses passagers se trouve un jeune homme sans regrets pour ce qu’il laisse derrière lui, résolument confiant, débordant d’ambition.
Charles Spencer Chaplin, deuxième du nom, fils d’artistes ratés entre un père alcoolique et une mère folle, tourne le dos à son Angleterre natale et à son existence jusque-là misérable pour mieux conquérir l’Amérique.
Il est acteur comique et cette tournée de trois mois est pour lui un nouveau départ.
Les déconvenues se suivent mais n’entament pas son moral, d'autant qu'il est repéré par un certain Mack Sennett, « juste le plus grand producteur d’Hollywood ».
Stanley , notre avenir, il est dans les étoiles, alors redresse la tête et ouvre grand les yeux vers le ciel.
C’est ainsi que le « petit Angliche » débarque à Los Angeles, erre en attendant que Sennett lui donne enfin un rôle… qui sera un remplacement pour que le film en cours prenne enfin la tournure drôle attendue.
Chaplin apparaît, métamorphosé.
Un chapeau melon, une veste serrée sur un pantalon trop large, une petite moustache, de grandes chaussures pour de grands pas, une allure débraillée, des gestes malhabiles et un air d’innocence: son personnage est né et fait hurler de rire.
Dès lors, la caméra ne cesse de tourner, les films de s’enchaîner, avec ses propres scénarios. Chaplin est adulé, acclamé, fortuné.
Il s’envole.
Mack faut toujours quitter ceux à qui on doit tout, parce qu’ils seront toujours là pour vous le rappeler.
De Chaplin, je ne connaissais pas grand-chose.
Quelques films, quelques images, qu’il avait eu huit enfants de sa dernière et très jeune épouse.
C’est mince !
Aussi, lire cet album, repéré chez plusieurs Bulleurs du mercredi, m’attirait grandement, et je n’ai pas été déçue. A commencer par cette couverture qui donne le ton : Chaplin en veut !
Je m’en fiche d’être déçu, Stanley.
Moi je veux juste être célèbre… Riche et célèbre !
Et pour ça, il sait saisir les opportunités pour parvenir au sommet, où il arrive avec une fulgurante et scandaleuse assurance.
Homme à femmes, prises de position tranchées, il rebondit sur les jalousies pour mieux prendre sa revanche sur la vie et ainsi prendre l’avantage. Son portrait, ainsi dressé ne me l’a pas rendu spécialement sympathique, il n’en aurait eu que faire d’ailleurs !
Graphiquement, c’est virevoltant, aérien, gracieux et servi par un grand format dont le toucher des pages épaisses me renvoie aux albums « d’avant ».
Les dessins sont comme mouvants, toujours dans l’action, dans le mouvement d’après, comme ses pas exagérément grands.
A son image.
Celle d’un homme visionnaire dans l’ancien, dans ce cinéma muet en noir et blanc (vignettes grisées dans des planches en couleurs, planches sans bulles), et qui se joue des symboles pour mieux les faire siens.
Les personnages ont des trognes qu’il n’est pas toujours aisé de différencier, notamment celles de Charles et Stanley (Laurel – celui-là même qui formera un duo avec Hardy).
Les pages voient s’alterner son histoire présente à celle de son passé, à l’ambiance chromatique surannée. J’aime beaucoup.
L’album va crescendo, le rythme va s’accélérant et lorsque j’ai eu tourné la dernière page, je me suis dit « déjà ?! ».
Ouf, la suite paraît bientôt, en février 2021. Et j’ai hâte !
Des gars comme toi, Charlie, il y en a pas cinq par siècle…
Cet album participe au RDV « BD de la semaine » aujourd’hui chez Moka (CLIC); au « Petit Bac 2020 » d’Enna pour ma 12e ligne, catégorie Personne célèbre.
Découvrez aussi les avis de Saxaoul; Moka; Mylène; Noukette; Antigone; Fanny; Nadège
David François est le coloriste des albums de la Guerre des Lulus - CLIC
A regarder, ce reportage sur Chaplin - CLIC
Belles lectures et découvertes !
Blandine.
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