Ma participation au Grand Prix des Lectrices Elle 2020 - Catégorie Policiers + Lauréat

Publié le 12 Juin 2020

Encouragée depuis quelques années par mon amie Nathalie pour participer au Grand Prix des Lectrices Elle, j'ai enfin osé sauter le pas l'année dernière.

Auparavant, le rythme de lecture annoncé me faisait un peu peur et, surtout, je ne me sentais pas à la hauteur, craignant que mes chroniques de livres ne soient pas assez bonnes, pas assez approfondies. Et puis, je me suis dit, pourquoi pas ? Pourquoi pas moi ?

J'ai donc rempli le questionnaire et joins les deux critiques de livres demandées : un classique et un au choix.

J'ai opté pour Les Hauts de Hurlevent d'Emily Brontë, l'un de mes romans classiques préférés, que j'avais justement choisi de relire, mais que je n'avais encore jamais présenté.

Et Surface d'Olivier Norek, mon premier policier de cet auteur qui avait été récompensé par ce même Prix en 2017 pour Surtensions.

Bref, je partais sous les meilleurs auspices.

Réponse positive reçue début juillet et réceptions des premiers livres fin août, l'aventure du 51e Grand Prix des Lectrices Elle commençait !

8 mois – 28 livres lus, 3 chaque mois, 1 pour chaque catégorie Romans / Documents /Policiers, et 7 en décembre, le mois de mon jury – et autant d'articles rédigés (souvent à la dernière minute, paradoxalement, j'y arrive mieux!) et de notes données. Ce sont ces notations (sur 20) qui déterminent les gagnants de chaque catégorie et sélection, et finalement les Lauréats du Prix.

J'ai publié sur le blog une chronique pour chacun des livres lus, que je l'ai aimé ou non, vous pourrez retrouver chacune en cliquant sur le titre.

Aujourd'hui, je souhaite faire un bilan, vous dire ce qu'il me reste de ces livres (bien sûr l'ordre de lecture peut en favoriser ou défavoriser certains, mais c'est le jeu!) et vous livrer mon palmarès personnel (ouille que c'est dur!) avant la révélation des trois lauréats le 19 juin prochain. Ce qui devrait donner lieu à un live sur Instagram, en lieu et place de la cérémonie habituelle, « merci » le Covid !

Le Grand Prix des Lectrices Elle est une aventure livresque riche et intense, et je suis vraiment très heureuse d'avoir pu y participer. Un grand MERCI! 

J'ai découvert des auteurs, un peu plus apprécié le genre des documents, beaucoup appris, découvert des univers, des pans historiques, psychologiques, géographiques...  J'ai rencontré, de manière virtuelle, des lectrices, des boostagrammeuses pour la plupart, échangé des coups de cœur, déceptions, interrogations...

Il y a une organisation à avoir et un rythme à tenir. Pour moi, la difficulté a surtout résidé dans la retranscription de mes sentiments de lecture. Comme toujours.

Je sais que je suis assez longue pour décrire et écrire, mais je crois m'en être plutôt bien sortie. Le confinement n'a pas aidé la dernière sélection. Impossibilité de lire pour moi, par manque de temps d'abord, mais aussi faute d'envie. Alors pour faire mes fiches de lecture, cela a été assez compliqué. Mais j'ai été jusqu'au bout, j'en suis contente, d'autant que deux livres sur trois m'ont ravie !

Et finalement, c'est passé si vite!

Vivement dans trois ans que je puisse postuler à nouveau!

Allez, c'est parti pour le récapitulatif !

Je précise qu'avant d'arriver entre nos mains, chaque livre a d'abord passé le cap de sélections opérées par des journalistes et critiques littéraires, et que pour chacun des mois (sauf celui de notre jury – décembre pour moi), les trois reçus sont ceux qui ont reçu les meilleures notes. Donc, ces livres ne sont pas « nuls » ou ratés, c'est juste que pour moi, les thèmes, l'écriture ou le moment de lecture, n'ont pas fait mouche, n'ont pas été les bons.

 

Voici la catégorie que je redoutais le moins, parce que j'aime lire des policiers et thrillers, car je m'immerge généralement toujours bien dans leurs récits, même si j'en lis paradoxalement peu.

Il y a eu des récits savamment construits, psychologiques, instructifs et/ou engagés, des découvertes d'auteurs ou de maison d'éditions, beaucoup d'ailleurs, et une destination incongrue mais qui m'a ravie, et bien sûr, du suspense, des questionnements... mais aussi un ennui terrible, le sentiment d'être baladée, de ne pas comprendre où veut nous emmener l'auteur, si ce n'est en balade, sans intérêt ou presque. Par deux fois...

Je vous laisse découvrir mes ressentis quelques mois/semaines après leur lecture :

  • Le couteau, Jo NESBØ. Éditions Gallimard, Harry Hole, flic cabossé, alcoolique, hanté par le souvenir de sa vie passée et de sa femme, traque l'homme qui l'obsède, un violeur en série, alors que sa hiérarchie ne l'a placé que sur des cold case. Un matin, il se réveille sans plus aucun souvenir mais les mains ensanglantées. Pourquoi, qui, où, quand ? Harry doit vite pouvoir répondre à ces questions...

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L'auteur comme son héros sont très connus mais je ne connaissais aucun des deux. Un portrait assez attendu de flic mais dans un cadre nouveau pour moi à l'intrigue lente. Il ne me restait rien de ma lecture avant que j'écrive ces quelques lignes et quelques impressions diffuses refont vaguement surface. Vous l'aurez compris, ce policier n'a pas été un coup de cœur.


 

  • Mon Territoire de Tess SHARPE, Éditions Sonatine. Californie du Nord, un état rude et sauvage dont les habitants sont à sa semblance. Trafics de drogues, brutalités conjugales, précarités sociales, et au milieu Harley Jean McKenna. Chapitres après chapitres, en alternance, nous la découvrons dans le dur apprentissage prodigué par son père, puis des années après, aujourd'hui, quand vient le moment de vraiment se souvenir de ses leçons et de les mettre en pratique.

 

Ce thriller est aussi addictif que maîtrisé, aussi engagé que puissant. Sa couverture est sublime, les thèmes abordés par l'autrice (identité, condition des femmes, transmission filiale) me sont très chers et sont admirablement enchâssés dans un récit en deux temps et à l'effet miroir. Un coup de cœur immédiat et une maison d’éditions découverte, dont j'ai ensuite lu deux autres thrillers (Une famille presque parfaite de M. T. Edvardsson et Santa Muerte de Gabino Iglesias) qui ont confirmé mon attrait premier. Je le recommande sans réserve.


 

  • Notre part de cruauté. Araminta Hall. Éditions Préludes. L'autrice fait parler Mike Hayes et nous donne à connaître ses sentiments à l'égard de Verity Walton, alias V., son ancienne petite amie dont il n'accepte pas la rutpure. D'ailleurs pour lui, de rupture il n'y a pas. Il ne peut que s'agir d'une continuité dans leur jeu amoureux, Mais avec son histoire de mariage avec un autre, V. va tout de même un peu loin... Mike n'arrive pas à se détacher de V. et toute sa vie tourne autour d'elle. Il a toujours tout fait pour la satisfaire et là il analyse chacun de ses comportements ou mots comme s'ils lui étaient destinés. Jusqu'à dépasser une limite.

 

Ce thriller est décrit comme psychologique car il nous emmène du point de vue de Mike, dans ses pensées et est censé nous interroger sur la manipulation, la société patriarcale et le sexisme banalisé. C'est le désir de l'autrice comme elle l'explique en postface. Malheureusement, à aucun moment dans ma lecture, je n'ai ressenti ces thèmes et cette direction, voire plutôt tout l'inverse. Je crois à présent que l'autrice a procédé ainsi, en effet miroir, pour nous montrer qu'une femme pouvait se montrer aussi retorse qu'un homme, et un homme aussi sensible qu'une femme (selon les idées communément admises) et que donc, ranger les hommes et les femmes dans des catégories supposées ne servaient à rien. Bref, sur le moment, ces subtilités m'ont échappé et cette lecture m'a, dans l'ensemble, lassée.


 

  • Sous les eaux noires. Lori Roy. Editions du Masque. Nous sommes en Floride et Lane Fielding revient chez ses parents avec ses deux filles alors qu'elle vient de divorcer. Les choses semblent guère n'avoir changé depuis son départ il y a vingt ans, et pire, elles se reproduisent avec la disparition d'une jeune fille et bientôt de son aînée. De vieux secrets refont surface et des révélations sont espérées.

 

Avec une construction polyphonique qui joue entre les « je » et le « il », l'autrice cherche à ce que nous soyons autant déstabilisés que Lane. Et ça fonctionne ! J'ai aussi vite compris certaines choses que désespéré d'avoir des réponses aux questions soulevées par son intrigue. Et lorsqu'elles ont enfin été livrées, cela a fait l'effet d'un « tout ça pour ça ? ». Ne me reste aujourd'hui que cet effet.

C'est ce policier qui a obtenu la meilleure note dans ma sélection (et la note le plus basse pour moi) et qui a donc été lu par les autres jurys.

 

  • Secret de Polichinelle. Yonatan Sagiv. Éditions de l'Antilope. Dans ce roman policier, direction Israël, à la rencontre d'Oded Héfer pour sa première enquête en tant que tout nouveau détective privé. Homosexuel assumé et extraverti, étourdi et gaffeur, Oded use de tous les moyens pour résoudre son enquête. Et c'est drôle !

 

Ce roman policier sort vraiment des sentiers battus car on rit ! Ce qui n'est pas vraiment la caractéristique attendues des romans policiers ! Au-delà, il nous immerge dans la société israélienne et ses endroits interlopes, et le personnage d'Oded est vraiment un sketch. Je garde le souvenir d'une affaire haute en couleurs et rebondissements. Une découverte de plume, de lieu et un nouvel aspect du genre !


 

  • Une famille presque normale. M. T. Edvardsson. Editions Sonatine. Stella, fille du pasteur Adam Sandell, est arrêtée par la police pour meurtre. Choc de la nouvelle, réactions diverses du père et de la mère, incursion dans leur intimité personnelle et familiale. Thriller psychologique et polyphonique à trois voix comme autant de parties, le père, puis la fille et enfin la mère, nous racontent leur passé, leurs désirs, leurs succès, leurs illusions, leurs secrets et ainsi au fil des pages se reconstituent les évènements proches et plus lointains de cette famille.

 

Rien qu'à l'annonce de la maison d'éditions, j'étais heureuse de lire ce thriller, dont j'adore le procédé narratif ! Addictif et riche de suspense comme de rebondissements, j'ai été tenue en haleine tout au long de ma lecture dont je garde un excellent souvenir ! A découvrir !


 

  • Sacrifices. Ellison Cooper. Editions du Cherche-Midi. Sayer Alter, neuroscientifique au FBI qui étudie le comportement des psychopathes, est de retour sur le terrain suite à une blessure à l'épaule et la perte de son petit ami. Un agent d'une brigade cinéphile, en promenade dans le parc national Shenandoah a fait une macabre découverte en tombant accidentellement dans une grotte. Y sont rassemblés des squelettes et cadavres plus ou moins récents. Cold case, tueur en série ? Sayer Alter doit mener son enquête tambour battant, avec un effectif plus que réduit et dans des conditions précaires. D'autant que les hautes sphères de l'Agence, et sa patronne directe et seul soutien, sont ébranlées par un scandale...

 

Thriller addictif et efficace, Sacrifices (qui est une suite pouvant se lire indépendamment) pêche par quelques facilités ou invraisemblances : pistes évoquées mais non suivies sans explication. Évidences qui tardent à apparaître à Sayer ; un passage du temps élastique... Pour compenser, des scènes d'action haletantes et des réflexions intéressantes, notamment sur les psychopathes. Un thriller parfait pour être embarqué ans prise de tête.


 

  • Dans la gueule de l'ours. James A. McLaughlin. Éditions Rue de l’Échiquier. Réserve Naturelle de Tuk Mountain en Virginie, Rick Morton en est le gardien, il est biologiste et il se cache comme on le comprend très vite ; Pourtant, il n'hésite pas à affronter les gens du coin qui lorgnent sur la Réserve et ce qu'elle abrite. Certaine parties des ours se vendent à prix d'or. Avec l'ancienne gardienne, Rick va chercher à sécuriser la Réserve comme lui-même, car c'est sûr, ceux qui en ont après lui, arrivent !

 

La couverture de ce thriller m'est vraiment désagréable et j'ai évité de la regarder tout au long de ma lecture, dont il aurait été dommage de passer à côté sur ce seul critère. Car le récit comme sa mise en page méritent qu'on s'y arrête. Ce thriller est aussi écologique qu'engagé et a eu une petite résonance avec le covid (un indice, l'ours!).


 

  • La fille sans peau. Mads Peder Nordbo. Éditions Actes Sud. Nuuk Groënland, État du Danemark, Matthex Cave, journaliste, y arrive pour couvrir une découverte scientifique majeure. Ou qui semble l'être. Mais elle disparaît et à la place, c'est un cadavre mutilé que l'on trouve. Des mutilations qui font écho à une sordide affaire non résolue remontant à 40 ans ; Dans le même temps, Matthew fait la connaissance de Tupaarnaq, fille atypique qui l'initie à quelques rituels du coin et l'aide dans son investigation.

 

Bien que non policier, Matthew mène une enquête et son personnage correspond en partie au stéréotype du genre : un type cabossé par la vie qui trouve des réponses personnelles dans une affaire extérieure. Le grand atout de cet artic polar, c'est le lieu de son action que l'on ne connaît pas forcément, que l'on se représente dur, glacé, et peu chaleureux. Ici aussi, la couverture fait son effet rebutant mais le récit immerge et c'est grâce à lui que je suis revenue à la lecture alors que le confinement m'avait fortement tenue à distance de mes livres.

Voici mon TOP 3 :

  1. Mon Territoire de Tess SHARPE, Éditions Sonatine.

  2. Une famille presque normale. M. T. Edvardsson. Editions Sonatine.

  3. Secret de Polichinelle. Yonatan Sagiv. Éditions de l'Antilope.

 

Ce top a été une évidence et me correspond bien : les États-Unis comme une évidence pour le genre, la famille et de l'ailleurs.

Retrouvez mes bilans pour les catégories Romans et Documents.

 

 

Découvrez l'interview de l'autrice sur le site du magazine Elle!

Et vous, aimez-vous ce genre littéraire? Quels livres avez-vous lus, aimés, moins aimés ou aimeriez lire?

Aimeriez-vous participer à ce Prix ou à un autre?

Belles lectures,

Blandine

 

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Rédigé par Blandine

Publié dans #Grand Prix des Lectrices Elle 2020, #Thriller-policier

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N
Un immense bravo Blandine, pour avoir osé, avoir chroniqué, pour toutes ces lectures, avis, coups de coeurs, rencontres... ! Félicitations et vivement dans trois ans, alors ;-)<br /> Et oui, je ressens cette frustration à chaque fois remise de prix aussi, derrière un écran ce ne sera jamais la même chose qu'en direct !<br /> Mille bravos encore !
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B
Merci Nancy <3<br /> Oui cette fin de Prix est particulière disons. C'est ainsi!
N
Je suis contente que tu aies osé te lancer dans cette aventure, et plus heureuse encore qu'elle t'ai plu ! Dommage pour la remise des prix, c'est un moment de rencontres avec les auteurs, avec les autres jurées et puis, c'est un soir de fête ! Ils vous inviteront peut-être l'an prochain ?
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B
Oh oui une chouette aventure, je suis ravie d'avoir osé! Non, je ne crois pas pour la Soirée, enfin, cela n'a pas été dit ou infirmé... C'est comme ça...