Les Quatre de Baker Street – Tome 2. Djian, Etien et Legrand. 2010 (BD)
Publié le 24 Juin 2020
Les Quatre de Baker Street
Tome 2
Le dossier Raboukine
Scénario de J-B DJIAN et Olivier LEGRAND
Dessins et couleur de David ETIEN
Editions Glénat/Vents d'Ouest, janvier 2010
56 pages
Thèmes : Univers de Sherlock Holmes, Enquête, Londres, Pauvreté, Amitié
Black Tom l’Irlandais, Billy Fletcher et Charlie sont trois gamins des rues de l’East End londonien. Un quartier fort peu recommandable.
Discrets bien que dépenaillés, dégourdis par la force des choses, observateurs et très agiles, ils sont complémentaires et œuvrent souvent pour le compte de Sherlock Holmes qui appelle leur bande (autrefois plus nombreuse) les « francs-tireurs de Baker Street ».
Célèbre détective qui brille par son absence alors que constamment mentionné, on ne l’entraperçoit seulement qu’au tout début et à la toute fin de l’album (comme dans le premier tome) afin de donner un cadre et une légitimité à ces enquêteurs en herbe.
1890
Des prostituées sont retrouvées assassinées dans les rues de Londres, la presse titre le retour de Jack l’Eventreur après deux ans d’inactivité tandis que la police tient son coupable : Victor Raboukine, un immigré russe anti tsariste.
Alors que les trois compères se rendent chez Sherlock Holmes, malheureusement parti à Vienne, ils viennent en aide à une femme aux prises avec deux hommes à l’allure sombre et rigide.
Ainsi font-ils connaissance avec Katia Ivanovna, compagne de Victor Raboukine, tous deux partisans de la révolution socialiste et venus à Londres dans l’espoir de l’initier à distance.
Ce qui n’est pas au goût d’autres immigrés russes qui les pourchassent.
Trouvant l'amalgame trop facile, les trois enfants décident de commencer l’enquête en attendant le retour de Sherlock Holmes.
Lorsque mon 10 ans a eu fini de lire ce deuxième tome, il me l’a passé en m’avertissant qu’il était plus complexe que le premier. Ce qui est le cas.
Le premier tome (CLIC) posait le décor et nous présentait Tom, Billy et Charlie ainsi que leurs conditions de vie dans la rue entre petits boulots, larcins divers et dangers constants.
Nous retrouvons leur côté enfant avec leurs disputes, leur vivacité d’esprit et de déduction, leur parler argotique qui rythment le récit.
Visuellement, j’adhère totalement!
Le dessin est beau, les couleurs profondes, le cadrage dynamique et j’aime les différents angles de vue qui s’attardent sur des points de détails ou perspectives.
Le XIXe siècle est le siècle des révolutions et des espérances.
A nous de faire en sorte que ce XXe siècle qui nous attend soit celui de la victoire du peuple.
Le contexte historique est plus prégnant, opposant les différents régimes politiques existant en Europe, évoquant des notions telles le prolétariat, les révolutions, le socialisme, la xénophobie, le féminisme, le pouvoir des médias…
Tout ceci s’enchâsse dans une intrigue multiple qui nous happe.
C’est un tome très riche qui nous dévoile un peu plus de la personnalité et du passé des enfants comme de l’univers holmésien.
Et j’adore !
Vivement que l’on découvre les tomes suivants – la série en compte huit (le dernier est sorti en novembre 2019).