C'est lundi, que lisez-vous? #301

Publié le 8 Juin 2020

Ce rendez-vous hebdomadaire consiste à vous présenter chaque lundi mes lectures passées, en cours et à venir en répondant à trois questions :-)

1/ Qu'ai-je lu la semaine passée ?

ALBUM

La Tornade. Arthur GEISERT. Les Editions des Éléphants, 2016

Nous sommes quelque part dans le Midwest américain, un samedi 15 juillet, au milieu des champs, des enclos, coupés par des routes. Le ciel oscille entre le gris et le bleu? et une couleur rouge attire notre œil. Il s'agit d'un pick-up qui traîne sa cargaison de bottes de foin à livrer. Pas de texte, sauf l'heure qui défile, minutes par minutes, heures par heures et le ciel qui change d'aspect, entre menaçant et apaisant. Nous suivons ce pick-up et ceux qu'il convoie, de près de loin, observons la vie autour d'eux, la disposition des bâtiments, les installations, les animaux, le creux d'un arbre habité, le trou de mulots, vers de terre, ratons laveurs dans la terre..

Et soudain, l'explosion, le ciel rugit, crève, la pluie s'abat, l'air tourbillonne, la tornade s'avance, destructrice. Les toits s'envolent, les arbres s'arrachent. Les personnes du pick-up s'activent, s'abritent, attendent, tout comme les animaux, habitués qu'ils sont aux passages fréquents et saisonniers des tornades dans cette partie des Etats-Unis.

J'adore le charme désuet de cet album à l’épaisse couverture cartonnée et son format à l'italienne. Le trait est rétro, fin, minutieux, fourni. Il prend le temps de se laisser apprécier et détailler. Les personnages n'arborent pas de visage apeuré ou triste, il sourient même ou sont sans expression. Ce qui est finalement assez serein. 

BD

Oliver Twist. Volume 1. De Charles DICKENS. Scénario de Loïc DAUVILLIER, dessin d'Olivier DELOYE. Editions Delcourt, collection "Ex-Libris", avril 2007

J'ai aimé la lecture d'Oliver Twist, j'aime les adaptations de classiques en BD et j'aime particulièrement cette collection chez Delcourt.

Et je n'ai vraiment pas été déçue par ce premier album (d'une série de cinq). Les couleurs salies, les dessins au trait faussement brouillon, les visages démesurés, déformés, la ville enfumée, tout retranscrit à merveille l'époque, la saleté, la précarité, la misère, la violence.  L'Angleterre de ce garçon qui a bien mal démarré dans la vie. Bébé né d'une mère inconnue, déposée chez les Religieuses, morte avant d'avoir pu donner une bribe d'information sur elle, enfant recueilli par un orphelinat, loi du plus fort, Oliver tout petit mais malin, laissé en "apprentissage" chez un croque-mort, d'où il s'enfuit avant d'être recueilli par un "drôle" de vieux.

Ainsi s'achève ce premier tome. Oliver Twist est jeune mais a déjà vécu bien des malheurs, privations, aventures. Il est agile, vif d’esprit, débrouillard, et cela vaut mieux dans ce monde en déperdition, où ne semblent régner que pauvretés, vols et méchanceté et où l'adulte n'est montré que comme vil et mauvais. 

Un récit certes manichéen mais fidèle à ce que décrivait Dickens: la condition des enfants des rues et le déterminisme social.

Vivement la suite!

2/ Que suis-je en train de lire en ce moment?

La Danse des paons. Sharon MAAS. Editions J'ai lu, mai 2004

Nous faisons d'abord connaissance avec Rita, 6 ans, fillette sauvageonne, métis, né d'un Indien et d'une mère guyanaise, décédée à sa naissance ou peu après. D'abord recueillie par sa famille maternelle, elle a été récupérée par son père Ronnie, rêveur devenu journaliste et qui s'apprête à se remarier avec Marylin. Ainsi découvrons-nous Rita qui commence un journal dans lequel elle livre ses pensé&es, sans souci de l'orthographe mais dans une volonté d'exactitude des mots et des sentiments que lui fait très souvent consulter le dictionnaire. Rita est la vedette de sa rue, Victoria Street, à Georgetown, capitale de l'état du Guyana, (ancienne?) colonie britannique. Je ne sais pas encore trop à quelle époque nous sommes, je dirais début XXe siècle.

Une deuxième partie nous présente Kamal, jeune garçon indien, vivant en Inde, orphelin, vivant avec Rani sa grand-mère obèse et dictatoriale qui, pour le protéger de tout, et fra^ce à l'argent de leur entreprise de soierie familiale, lui a construit une existence dorée, ou plutôt une cage dorée dont il ne rêve que de s'échapper. Juste pour voir comment c'est dehors. Un peu comme Siddhartha. Kamal y parvient, mais les conséquences sont lourdes, et avec le temps et un étrane mal, sa grand-mère va comprendre qu'elle ne peut le garder sous sa coupe, l'autorisant à faire des études, à aller à Harvard. Ainsi s'émancipe-t-il, épouse-t-il Caroline, une Américaine, revient-il en Inde où il travaille comme ingénieur, mais loin de son épouse et de sa petite-fille Asha. Gagnée par le mal du pays, esseulée même si entourée, Caroline meurt et Kamal se retrouve face à un choix difficile.

Puis nosu retrouvons Rita, quelques années plus tard, devenue grande soeur attentionnée envers Isabelle, une petite fille poupée que sa mère dorlote tout autant qu'elle la rejette. Mais un jour, l'accident qui a bien failli coûter la vie à Isabelle, mais qui l'a changée. Ses colères, ses maux de ventre, ses caprices, son caractère instable sont-ils dus à une possible lésion cérébrale? Ainsi grandit Rita entre culpabilité sans cesse alimentée par sa belle-mère, l'école où elle ne brille pas malgré des capacités certaines, l'adolescence, les premiers émois et un retour aux racines, passant toutes ses vacances chez sa famille maternelle.

Après avoir eu du mal à entrer dans ce roman, je m'y suis à présent bien installée, et me suis attachée à ses personnages. Il me tarde de retrouver Kamal. J'ignore encore mais je suppose, que les trajectoires de Rita et Kamal se croiseront, comment, pourquoi? Il me reste à le découvrir!

La quatrième de couverture évoque une relation entre sœur très forte, et semble en faire le centre du récit. A voir si cela sera le cas. J'aime quand les romans me font me poser des questions!

3/ Que vais-je lire ensuite?

Les baleines préfèrent le chocolat. Marie COLOT. Editions Alice Jeunesse, 23 avril 2015

Présentation de l'éditeur:

Angelina Bombardini arrive dans un nouvel établissement scolaire. Toute ronde et toute de rose vêtue, elle provoque rires et moqueries. Mais Angelina a du caractère et de la répartie. Et la voilà qui propose un concours de surnom original. Celui ou celle qui lui trouvera le surnom le plus sympa remportera une semaine de desserts. Spaghetti bolograisse, Moby dick, rouleau compresseur… sont proposés. Mais le verdict tombe vendredi à 16h00 : ce sera Burger. La nouvelle école de Burger est très sélect. Il semble que le seul souci que les enfants n’aient pas, c’est l’argent. Sinon, ils se partagent les pères absents, les mères décédées, les divorces et les dépressions. Avec son optimisme, son caractère ouvert, son nom sans particule et sa famille unie, Burger n’est pas vraiment dans la norme. On dirait qu’elle n’a pas d’autre préoccupation que celle de ressembler un maximum à son idole Marylin.

Voici un roman en contre-pied de Jusqu'ici tout va bien, qui sort des schémas habituels si je puis dire et nous propulse dans une autre catégorie sociale. Mais finalement qu'importe, les problématiques en semblent finalement pas si éloignées: apparence et identité / avoir et être. Ce sera le premier pour moi de Marie Colot qui ne fait pas parler un garçon (Igor dans Deux secondes en moins; Nanoch dans Langue de vipère; Jozef dans Jusqu'ici tout va bien), mais une fille. Et j'ai d'autant plus hâte!

Pour finir, je vous mets le lien des articles publiés la semaine passée et je vous souhaite de belles lectures et découvertes pour celle à venir!

Et surtout, prenez soin de vous!!

Blandine

 

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Rédigé par Blandine

Publié dans #C'est lundi que lisez-vous?

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F
"La tornade" me tente beaucoup... Bonne semaine, Blandine!
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B
Merci Fondant! Pour toi aussi :-)