L’extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA. Romain PERTUOLAS, Zidrou et Kyun EUN PARK – 2017 (BD)
Publié le 18 Mars 2020
L’extraordinaire
voyage du Fakir
qui était resté coincé
dans une armoire
IKEA
Adapté du roman de Romain PERTUOLAS (2013)
Scénario de Zidrou et Falzar
Dessin de Park Kyun Eun et Samir Dahmani
Couleurs de 1ver2anes
Editions Jungle, octobre 2017
54 pages
Thèmes : Humour, Adaptation, Voyage
Comment résister à une promotion Ikea ?
Oui, cette célèbre enseigne bleue et jaune chez qui on va toujours avec une idée (et liste) bien précise mais dont on ne sait jamais avec quoi, ni comment, on va en ressortir !
Donc oui, comment résister à l’une de leurs promotions ?
Ajatashatru Lavash Patel, pseudo-fakir indien, n’hésite pas à utiliser celle du lit à clous « Kisi frøts Pik » pour dépouiller, une fois de plus, les habitants de son village.
Et quitte à bien les escroquer, autant se rendre loin, très loin, à l’autre bout du monde même.
C’est ainsi qu’Ajatashatru Lavash Patel arrive à Paris, s’extasie devant l’ouverture et fermeture automatique de portes vitrées avant de prendre un taxi, celui de Gustave Palourde, Gitan qui aime rouler ses clients par de longs, très longs détours…
Mais il semblerait qu’il soit tombé sur plus malin que lui !
Et voici le début d’une course-poursuite rocambolesque entre Aja (comme va se faire appeler notre fakir par une jolie jeune femme rencontrée au restaurant d’Ikea – Marie Rivière) et Gustave, qui connait du monde dans tout et partout…
La couverture donne le ton de cette adaptation dont je n'ai pas lu le roman original (je ne peux donc pas comparer).
Et c’est ainsi que caché dans une armoire, Ikea donc, Aja, qui attend le lendemain pour acheter son matelas puisque en rupture de stock, se retrouve en Angleterre, avec des migrants soudanais, renvoyé avec eux en Espagne, avant de partir en Italie, et même en Lybie…
Je vous laisse imaginer, ou mieux, lire comment !
Chemin faisant, il rencontre différentes gens et/ou confronté à sa solitude, il raconte son histoire et aussi une histoire.
Tel un Siddhartha des temps contemporains, chacune des situations rencontrées lui permet de remettre en cause son existence passée, de s’interroger sur l’état du monde et de connaître des sentiments nouveaux, tels l’empathie, l’amitié, la confiance, l’amour…
Chacune de ces prises de conscience est appelée « électrochoc » et est numérotée. Siddhatha en a connu trois, Aja en connaîtra sept !
Y avait du travail.
C'est une histoire loufoque, limite absurde, qui verse parfois dans la caricature certes, mais qui aborde des sujets (toujours) brûlants d’actualité (le roman date de 2013) : crise des migrants, xénophobie, idées reçues, cachet des acteurs, le consumérisme…
La fin est belle et touchante, fait un clin d’œil à l’un de nos héros bien à nous, célèbre le vivre ensemble.
Des références, il y en a plein dans cet album : historiques, politiques, littéraires, issues de la culture populaire … J’adore les rechercher !
On les trouve dans les bulles mais aussi dans les dessins, qui sont dynamiques et colorés, avec des expressions faciales très prononcées.
Une histoire farfelue, qui fait rire et réfléchir, ça ne se refuse pas ! (Surtout en ce moment!)
Cet album participe au RDV « BD de la semaine » qui se passe aujourd’hui chez Moka (CLIC), aux « Etapes indiennes » d’Hilde, ainsi qu’au « Petit Bac 2020 », pour ma 3e ligne, catégorie Objet.
Belles lectures et découvertes !
Blandine.