Santa Muerte. Gabino IGLESIAS - 2020

Publié le 23 Février 2020

Santa Muerte Blog Vivrelivre

Santa Muerte

 

Gabino IGLESIAS

 

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Pierre SZCZECINER

Titre original : Zero Saints

 

Editions Sonatine, 20 février 2020

192 pages

 

Thèmes : Etats-Unis, Exil, Violence, Religion, Thriller

 

Austin, Texas, Etats-Unis.

Cette ville est remplie de gens qui viennent d’ailleurs. Ça me plaît. Ça nous rend invisible.

Fernando, dit Nando, est mal, très mal.

S’il ne délivre pas le message d’Indio, ou s’il le délivre mal ou si Guillermo n’accepte pas ou ne fait pas ce qu’il faut, il sait qu’il va mourir. Pire, il sait qu’il va terriblement souffrir avant de mourir.

Il l’a vu.

Avec Nestor, qui était déjà salement amoché avant qu’Indio ne se décide enfin à l’achever… mais de quelle manière…

 

Non, Nando ne veut pas finir ainsi.

 

Pourtant, des choses il en a vu.

Là-bas au pays, au Mexique, puis depuis qu’il est arrivé ici, il y a déjà cinq ans.

Clandestin, videur de boîte de nuit, dealer pour le compte de Guillermo, il s’en remet d'abord à ce dernier, beaucoup à Consuelo, une vieille dame qui sait voir au-delà des choses, mais surtout à la Santa Muerte.

Pour qu’il soit protégé, Consuelo lui frotte un œuf sur le corps et lui donne des novena. Neuf prières, une pour chaque jour, à réciter à la Santa Muerte.

 

Il est soulagé.

Mais pas suffisamment.

Il a froid. Ça vient de l’intérieur de lui.

Une aura noire émane de lui.

La menace se rapproche.

La huesuda a à nouveau frappé.

Le Russe refuse de s’en occuper.

Le Visionero le met en garde.

San Lazaro est son nouveau tatouage.

El Principe fonce dans le tas.

Et s’il en ressort vivant et entier, c’est sûr, il emmènera Yoli manger des tacos.

Dame blanche, Dame noire, à genoux je te demande, je te supplie, je t’implore de faire ressentir ta force, ta puissance et ton pouvoir absolu à ceux qui veulent me détruire.
(…)
Dame blanche, Dame noire, il n’est aucun mal que tu ne puisses vaincre ni aucun obstacle que tu ne puisses franchir. Je m’en remets à ta volonté et à ta bienveillance, et je te confie mon âme… »

C’est la couverture de ce livre qui m’a attirée.

N’est-elle pas magnifique ?!

Et puis l’éditeur : Sonatine.

Découvert grâce à Mon territoire de Tess Sharpe (dévoré), puis Une famille presque normale de M.T. Edvardsson (adoré), ce troisième titre de leur catalogue est dans un tout autre genre.

 

Un nouveau, le barrio noir, inventé par Gabino Iglesias, qui en entremêle d’autres pour un résultat (très) violent (et sanglant) mais haletant, bourré de religion et d’humour.

Des chapitres courts et quelques mots placés en exergue de chacun pour un peu de suspense.

 

Ainsi nous décrit-il au-travers du personnage de Nando, auquel on ne peut que s’attacher, l’exil et sa douleur, le contexte social et les bas-fonds d’Austin, l’écartèlement entre deux cultures et la nécessité d’adhérer à la deuxième mais sans oublier la première, la misère sociale, le mysticisme et les croyances ancestrales.

Quand tu traverses la frontière, ton corps devient un aimant qui attire tout le mal accumulé le long de cette horrible ligne de démarcation.
(…)
Quand tu traverses la frontière, tu voles en éclats, tu cesses d’être toi et tu deviens une nouvelle personne qui n’a sa place nulle part, qui n’a ni foyer ni racines.
(…)
Quand tu traverses la frontière, tu dois être prêt à tout pour survivre, et c’est ça qui te pousse sur la voie du crime.

J’ai aimé, dévoré, ricané, frémi, détourné les yeux, un peu.

Merci au Picabo Riber Book Club et aux Éditions Sonatine pour cet excellent et palpitant moment de lecture !

 

Il participe au « Petit Bac 2020 » d’Enna, pour ma 1e ligne, catégorie Crime.

Petit Bac 2020 Blog Vivrelivre

 

Belles lectures et découvertes !

Blandine.

 

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Commenter cet article
N
Vous semblez l'avoir beaucoup aimé, et je suis d'accord avec vous, la couverture est très attirante ! (mais il me semble dur !)
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B
C'était un très bon moment de lecture qui vous embarque et fait réfléchir l'air de rien, entre les scènes d'action pure. Si cela avait un film, paradoxalement, je n'aurais pas été attirée!
N
La couverture déjà me tentait beaucoup. Et il faut que tu en rajoutes !!! C'est malin tiens, encore un que j'ai envie de lire...
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B
Hé hé!! Mais c'est une très bonne chose ;-)
H
Je note, la couverture et l'histoire m'attirent! Je me demandais aussi si pour Halloween il pourrait convenir. :)
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B
Oh oui, la couverture est vraiment superbe! Pour Halloween, non, car il n'est pas question de revenants ou de la fête des morts, mais vraiment de la Santa Muerte, que certains prient pour sa protection, comme d'autres la Vierge...