La Guerre des Lulus - Lucien. Régis HAUTIERE et Hardoc – 2019 (BD)
Publié le 8 Janvier 2020
Petite rétrospective :
Les Lulus, ce sont quatre garçons et une fille.
Lucien, Luigi, Ludwig et Lucas, quatre orphelins, et Luce, réfugiée belge séparée de ses parents.
Dans le premier cycle de cinq tomes, un pour chaque année de guerre, leur histoire nous est racontée, bien longtemps après, par l’un des quatre garçons, sans que nous sachions lequel.
Tomes 1 – 2 – 3 – 4 - 5 / La Perspective Luigi 1 et 2.
La guerre, ils vont donc la traverser, la vivre, ensemble, à la fois en marge et totalement impactés.
Ils vont avoir peur, devoir se serrer les coudes, faire des rencontres heureuses ou non, faire l’expérience de la trahison, découvrir un peu d’Allemagne et un peu de la Belgique, marcher, beaucoup marcher, subir des pertes, découvrir les différentes facettes de l’être humain et grandir trop vite, beaucoup trop vite.
Jusqu’à ce que la guerre les rattrape, emporte, et sépare.
*
Avec mon fils, nous étions très très impatients de découvrir ce qu’il était advenu d’eux.
Le tome 5 s’est achevé de manière cruelle et nous laissait dans une expectative totale et douloureuse quant à nos héros, blessés ou esseulés ou dispersés...
La Guerre des Lulus
Tome 6
Lucien
Scénario de Régis HAUTIERE
Dessin de Hardoc
Couleurs de David PERIMONY et Hardoc
Editions Casterman, novembre 2019
64 pages
Thèmes : Première guerre mondiale, orphelins, amitié, aventure, entraide, Histoire
La guerre est finie ! Sonnent les carillons et retentissent les vivats ! Mais pour Lucien, tout cela est bien secondaire.
Amputé sous le genou droit, il doit réapprendre à marcher, d’abord avec des béquilles, puis avec une prothèse de bois et de cuir.
Mais c’est surtout pour ses amis qu’il s’inquiète.
Où sont-ils ? Sont-ils encore vivants, en bonne santé ? Se sont-ils retrouvés ?
A Adélaïde, l’infirmière qui l’accompagne dans ses soins et sa rééducation, il raconte son arrivée à l’orphelinat de Valencourt en janvier 1910, à ses dix ans.
Et comment, avec Luigi, Ludwig et Lucas, l'idée de construire une cabane, pour faire fi des vexations et exactions d’une bande de petits caïds, les a rapprochés et soudés.
Ce qu’on va faire, c’est qu’on va aller dire à Octave que s’il continue à s’en prendre à Ludwig, il aura affaire à nous. Parce qu’à partir de maintenant, on n’est plus seulement des copains de chambrée, on est une bande.
La bande des Lulus.
Nous refermons l’album alors qu’il doit quitter l’hôpital, mais pas seul, et que la grippe espagnole fait des ravages.
***
Ce tome, consacré à Lucien, ouvre un nouveau cycle pour nos Lulus, en cinq albums, un pour chacun d’eux. Inutile de dire que j’ai hâte (et plus encore) de les lire !
Sa couverture et ses couleurs nous renseigne d'emblée sur sa teneur, à forte émotion !
C'est le tome des souvenirs, du passé, de ce (ceux) que l’on a laissé(s) derrière soi, de la rencontre de ces quatre gars, ces quatre « Lu », malmenés depuis "toujours" par la vie et les autres, et qui, ensemble, sont devenus des amis, presque frères.
S’il nous renseigne sur l’enfance de Lucien, et un peu sur celle des autres garçons, il n’est pas du tout question de Luce.
Le dessin, bien que toujours vif, est empreint de nostalgie, dans les teintes comme dans les expressions, nous rendant les personnages touchants et attachants. Le visage de Lucien est marqué, à la fois grave et triste.
A la couleur, David François a laissé sa place à David Pérony, dont le travail est dans la pleine continuité.
Pour contrebalancer les moments difficiles et les épreuves, le ton est souvent empreint de douceur et le phrasé (surtout celui de Lucas) plein de fraîcheur et d’innocence.
La convalescence de Lucien à l’hôpital nous permet d’appréhender un des aspects de la guerre et de son après : la médecine, la prise en charge et le suivi des blessés, orthopédiques surtout mais aussi de la face, et d’entrevoir les dégâts de la grippe espagnole.
Grâce au soutien financier des Etats-Unis, la science orthopédique fait de grands progrès ces temps-ci. Les nouvelles prothèses sont à la fois pratiques et esthétiques.
(…)
Vous verrez que bientôt, on se fera amputer par coquetterie !
Vivement la suite !
Cet album participe au RDV BD de la semaine qui se déroule aujourd’hui chez Stephie (CLIC) ; à mon Challenge dédié à la Première Guerre mondiale ; ainsi qu’au « Petit Bac 2020 » d’Enna, pour ma 1e ligne, catégorie Prénom.
Belles lectures et découvertes,
Blandine.