Le Commissaire Bordelli. Marco VICHI - 2016
Publié le 31 Mai 2019
Le Commissaire Bordelli
Marco VICHI
Traduit de l’italien par Nathalie BAUER
Editions 10/18, mars 2016 (Italie 2002)
216 pages
Thèmes : Italie, policier, enquête, famille, secrets, mémoire, cuisine
Florence, août caniculaire de 1963
La chaleur accable la ville désertée.
Le commissaire Bordelli aime à travailler en ce mois, plus calme.
Il est un quinqua solitaire, désabusé et mélancolique, que ses combats et souvenirs de guerre hantent la nuit.
Pourtant, il est aussi un bon vivant et aime bien manger.
Bordelli a une conception particulière de la justice, ne s’arrêtant pas au simple fait avant d’inculper un homme, et prend en compte tous les facteurs qui l’ont conduit à commettre cet acte.
C’est ainsi qu’il s’est fait des amis parmi les voleurs, même s’ils ont dû faire un tour en prison.
Avec certains d’entre eux et d’autres amis liés à lui professionnellement (dont le fils d’un ancien compagnon d’armes sarde), il aime partager des dîners bien arrosés mais raffinés.
– Au cours de l’opération de vendredi, vous avez laissé échapper un certain nombre de criminels.
– On ne peut pas toujours être parfait.
– Non, non, Bordelli, vous n’avez pas compris, ou plutôt vous avez très bien compris. Vous ne les avez
pas laissés filer, vous les avez relâchés après les avoir arrêtés.
– Ce doit être l’âge…
[…] – Je le comprends. Mais vous ne pouvez pas prendre la décision de laisser s’échapper des voleurs !
– Je n’ai pas laissé s’échapper des voleurs, j’ai juste relâché des pauvres types.
Un appel étrange le conduit dans une somptueuse villa où une vielle dame, riche et seule, est décédée d’une violence crise d’asthme.
Le meurtre, et les coupables, ne font pas de doute.
Mais il reste la manière à élucider.
***
Secrets, secrets de famille, réminiscences de guerre et de résistance, souvenirs d’enfance, portrait d’une Italie de l’après-guerre tant dans ses mœurs que dans ses méthodes policières et scientifiques, descriptions culinaires d’Italie et d’ailleurs, ce roman policier nous entraîne dans une enquête lente.
Pas de sang, de course poursuite, de traque, mais des hypothèses, indices et déductions qui sont distillés au fil des pages, entrecoupés par les verres, cigarettes et rencontres de ce Commissaire atypique.
Ce qui engendre quelques longueurs, et même digressions, parfois sympathiques, parfois saugrenues, même si elles racontent cet homme.
-Tu as très bien fait. Un homme te sauve, tu en sauves un autre, et cet autre en sauve un troisième.
Les actions des hommes sont unies comme les maillons d’une chaîne, qu’elles soient belles ou laides. Il faudrait ne jamais l’oublier : faire le mal n’est pas seulement faire le mal, c’est aussi le transmettre.
Le Commissaire Bordelli est la première des (quatre) enquêtes de ce Policier.
J’aime beaucoup la couverture de ce livre, rétro et attractive, avec les monuments emblématiques de Florence (le Palazzo et le Ponte Vecchio, la cathédrale Santa Maria del Fiore), et la Coccinelle du Commissaire.
Il participe au « Mois italien » de Martine, au « Petit Bac 2018 » d’Enna, pour ma 5e ligne, catégorie Métier/Fonction, ainsi qu’à l’Objectif PAL d’Antigone.
Belles lectures et découvertes,
Blandine
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