Surface. Olivier NOREK - 2019
Publié le 26 Avril 2019
Surface
Olivier NOREK
Editions Michel Lafon, 4 avril 2019
432 pages
Thèmes : Enquête, Cold case, Blessures, Psychologie, Campagne
Noémie Chastain est Capitaine aux Stups de Paris, cheffe d’équipe et en couple avec son second, Adriel.
Ce matin-là, interpellation d’un dealer.
5h59, tous sont prêts à entrer dans l’appartement.
6h…
Une déflagration en même temps qu’une lumière vive. Noémie ne vit plus rien, pas même le dealer totalement nu, agenouillé sur son lit et qui venait de lui tirer en plein visage au fusil de chasse.
Trente jours plus tard.
Sa blessure est aussi moche que gênante.
Constant rappel d'une insécurité potentielle sur le terrain, ses supérieurs cherchent à se débarrasser d’elle.
En lui faisant croire à un retour possible, elle est envoyée dans l'Aveyron, dans le commissariat de Decazeville qui gère six communes, et qui se trouve être sur la sellette. Les policiers sur place sont ravis de l’accueillir, et elle, Noémie, devenue No, doit entériner une décision déjà prise plus haut.
Elle a un mois.
Mais alors que le délai expire (enfin), un fût est retrouvé sur le lac d'Avalone, l'une des six communes gérées par le commissariat.
Dedans, le cadavre d'un enfant en piteux état.
A Paris, vous êtes adeptes du tout scientifique. Empreintes, caméras de surveillance, écoutes téléphoniques, géolocalisations, drones, ADN ou encore balistique. On n’est moins dans un service de police que dans un laboratoire. Tout cela parce que vous ne savez rien, ni des auteurs, ni des victimes. Alors vous cherchez ailleurs, forcément. Ici, nous commençons toujours par l’humain, parce que nous le connaissons.
Ce polar porte très bien son titre.
Au sens propre comme au figuré.
Que se cache-t-il sous la surface ?
Derrière un sourire, une proposition, un baiser ?
Il joue sur la double face des êtres, des choses et du temps, puisque l’enquête que va prendre en main Noémie (après avoir voulu s’en débarrasser), se révèle être un cold case.
L’entrée dans ce polar est immédiate: souffle coupé, rythme intense, suspense haletant, écriture incisive et empathique, réalisme cinématographique.
La connaissance de ce milieu qu’a Olivier Norek, ancien capitaine de police à la section Enquête et Recherche de la police judiciaire du 93, est un atout qui se ressent.
Je me suis d’emblée attachée à Noémie. Une femme flic forte, cabossée, à tous niveaux, qui va se battre, et surtout contre elle-même.
Un caractère bien trempé, une répartie cinglante, un humour grinçant d’autoprotection pour cacher ses fêlures et sa solitude, panser le trahisons.
Les personnages secondaires sont tout aussi bien campés et très bien identifiés grâce à des signes distinctifs.
L'enfer reste toujours le regard que les autres portent sur nous. Comme un jugement. Le regard qui nous examine, celui qui nous empêche d'oser, celui qui nous freine, celui qui nous peine, celui qui nous fait nous aimer ou nous détester.
Je ne veux pas vous en dire trop, ce serait dommage. Tout réside justement dans ces découvertes et ces secrets qui se dévoilent au fur et à mesure et n'ont de cesse de surprendre.
Je ne peux que vous encourager à découvrir ce polar parsemé de références et profondément humain.
Pour ma part, je n’ai qu’un souhait : lire les précédents de l’auteur !
Merci aux Editions Michel Lafon
Il participe au "Petit Bac 2019" d'Enna, pour ma 6e ligne, catégorie Lieu.
Belles lectures et découvertes,
Blandine