Blacksad. Tome 1 . Quelque part entre les ombres. Juan DIAZ CANALES et Juanjo GUARNIDO - 2000 (BD)
Publié le 24 Mars 2019
Blacksad
Tome 1
Quelque part entre les ombres
Scénario de Juan DIAZ CANALES
Dessin et couleurs de Juanjo GUARNIDO
Editions Dargaud, novembre 2003.
46 pages
Thèmes : Assassinat, souvenirs, amour, enquête, corruption, jalousie, anthropomorphisme.
John Blacksad est un grand chat noir ténébreux, à l’humeur sombre, voire mélancolique.
Détective privé qui fait son travail discrètement mais efficacement, il est appelé sur les lieux d’un crime par le commissaire Smirnov, un berger allemand, qui lui conseille, voire intime, de rester à l’écart.
Mais c’est trop demandé à Blacksad, car avec la victime, ce sont ses plus beaux et heureux souvenirs qui disparaissent.
Une étoile s’était éclipsée, abandonnant mon passé dans le noir, égaré quelque par entre les ombres. Et personne ne peut vivre sans son passé.
Là dehors, se cachait le coupable de deux meurtres, au moins : celui d’une personne et celui de mes souvenirs.
La morte est Natalia Wilford, actrice et ex-compagne du Chat.
Pas d’armes, pas d’indices, pas de mobile, pas de suspects.
Blacksad part en chasse.
Dans une ville, américaine, largement pourrie des plus hautes sphères du pouvoir à ses bas-fonds gangrénés par une mafia locale de reptiles, Blacksad remonte la piste et croise des animaux peu recommandables, se fait aider par un rat, mais il ne faut pas pousser l’ironie trop loin…
Ce qui le conduira… en taule !
Pour sa protection dixit Smirnov, muselé par la tournure que prend l’Affaire et, surtout, par les personnes qui semblent impliquées.
Supprimer une personne et effacer discrètement sa trace n’est pas à la portée de n’importe qui. Seul quelqu’un de puissant peut s’offrir ce genre de luxe…
Quelqu’un, mais… qui ?
Le commissaire a les mains liées, mais pas Blacksad…
***
Quel plaisir de lire et de relire ce premier tome de cette série culte !
Bien que d’ordinaire je n’apprécie pas spécialement l’anthropomorphisme, j’ai été ici conquise.
La personnalité des personnages nous est directement rendue par l’animal qui le représente, ce qui évite bien des fioritures. Quant aux expressions faciales, et du Chat particulièrement – qui apportent une pointe d’humour et/ou de légèreté, j’adore !
Certes le scénario reste classique et va parfois un peu vite : un personnage fort en apparence et fragile en dedans, une ancienne histoire d’amour, de la jalousie, des gros sous, des malversations… Mais on se laisse prendre, et la narration en « je », racontée au passé, sauf pour les deux derniers encadrés, aide !
Le point fort réside dans son graphisme et son décor très soigné, avec ses cadrages de cinéma, plans larges ou hyper serrés, qui accentuent les mouvements et la vivacité de l’ensemble.
Une ambiance noire et glauque de polar américain des années 50 (clope au bec, long imperméable beige, appareil photo Kodak Brownie-Flash, etc.), que j’aime beaucoup.
Des couleurs sépia ou plutôt sombres, dont les seules gaies et lumineuses appartiennent à un passé désormais révolu…
Désormais, j’étais condamné à ce monde-là : une jungle où le gros dévore le petit, où les hommes se comportent comme des animaux.
Je m’étais engagé dans un chemin du côté le plus sombre de la vie…
… au milieu duquel je marche encore.
J’ai bien hâte de retrouver Blacksad dans les quatre autres tomes déjà sortis et déjà lus (j’aime relire !), et de le découvrir dans le sixième à paraître (mais quand ?).
Merci à Rakuten et Dargaud pour l'opération La BD fait son Festival
Retrouvez cet album ICI sur Rakuten
Il participe au "Petit Bac 2019" d'Enna pour ma 3e ligne, catégorie Couleur.
Scénariste, Juan Diaz Canales s’est aussi fait dessinateur dans l’album one-shot : Au fil de l’eau. Grand coup de cœur.
Belles lectures et découvertes,
Blandine