Miss Hokusai – Tome 1. Hinako SUGIURA – 2019 (Manga)
Publié le 9 Février 2019

Miss Hokusai
Tome 1
Hinako SUGIURA
Traduit du japonais par Patrick HONNORÉ et Ryoko SEKIGUCHI
Editions Picquier, 7 février 2019
360 pages
Thèmes : Japon, Hokusai, Art, filiation, traditions, coutumes
Ce manga est paru entre 1983 et 1987 dans le magazine Weekly manga Sunday, et en 1996 de manière intégrale.
Il nous dévoile la vie et l’œuvre d’Hokusai, mais aussi et surtout, celles de sa fille.
Ce manga a été adapté en film en 2015.

Miss Hokusai désigne la troisième fille (sur quatre) de Katsushika (Tetsuzô, appelé ainsi par sa fille) Hokusai, célèbre peintre d’estampes du XIXe siècle, autrement désigné par lui-même « le Vieux fou de dessin ».
Si lui est passé à la postérité, cela n’en a pas été de même pour sa fille.
O-Ei est surnommée « ago » (ce qui veut dire « menton ») par son père car elle l’avait un peu fort. Certainement selon les canons nippons (de l’époque ?) car il n’est pas représenté de manière prononcée dans les dessins.
Même si Hokusai ne parlait pas d’elle en termes flatteurs et la surnommait « Monstresse 100% » (page 68), il savait qu’il pouvait compter sur elle (et en abusait quelque peu).
Tant dans le travail que dans le quotidien.
O-Ei vit avec lui dans un bazar, disons créatif.
Tout en continuant d’apprendre, elle lui sert de secrétaire, d’assistante, de garde-fou et le remplace dans l’exécution de commandes quand Hokusai ne veut pas terminer, ou même faire le travail. Et ce, malgré des sommes importantes ou des clients prestigieux.
Pour autant, son talent et son génie, ne peuvent être remis en cause, comme on le voit à plusieurs reprises.
Avec eux, vit Ikeda Zenjirô, disciple d’Hokusai.
Les caractères de ces trois personnages, leur passé, leurs relations amicales, professionnelles ou familiales (le 2e fils d’Hokusai et adopté par un samouraï apparaît dans le dernier chapitre), nous sont ainsi dévoilés au fil des pages.
Hokusai, 55 ans, est aussi grincheux que fantasque, dans sa manière d’être et de faire.
O-Ei, 23 ans, a souvent le visage fermé, s’exprime en termes francs et directs, et est à la fois dure et douce.
Ikeda, 23 ans, surnommé Zen, est souvent moqué car il est très gaffeur. Son parlé est empreint de patois et de mots familiers, voire même contemporains (« meuf », « pétasse », « prendre pour un cave »).
Entre eux, beaucoup de complicité et d’humour. Il y a des passages très drôles.
Autour et avec eux, c’est toute la société de l’Edo de 1814 qui nous est décrite : les us et coutumes, les nombreuses écoles d’Art, leurs styles à chacune, les superstitions ou croyances, le rapport à la mort, à l’amour, les traditions et la cuisine (je n’ai pas trop aimé ces passages - chapitre La disciple).
Le manga est divisé en quinze chapitres indépendants avec petite morale finale.
Si certains sont très explicites ou drôles, certains m’ont laissée perplexe, ayant l’impression que quelque chose m’avait échappé.
Les dessins sont réalisés à la fois dans le style de l’époque, à la manière d’estampes (notamment pour les pages de titre de chapitres), mais aussi dans un style moderne, avec les traits et expressions exagérées, des onomatopées écrites en gros et en gras. J’aime beaucoup ce mélange.
Un premier tome aussi sympathique qu’instructif, dont la suite va paraître en avril 2019.
Merci aux Editions Philippe Picquier

Quelques articles sur Hokusai sont à retrouver sur le blog CLIC
Belles lectures et découvertes,
Blandine

Retrouvez-moi sur Facebook, Twitter, Pinterest, Instagram, Google+, Babelio et Livraddict.