La guerre des Lulus – 1917 – La déchirure. Régis HAUTIERE et Hardoc –2016 (BD)
Publié le 9 Janvier 2019
La guerre des Lulus
1917
La déchirure
Scénario de Régis HAUTIERE
Dessin de Hardoc
Couleurs de David FRANÇOIS et Hardoc
Editions Casterman, septembre 2016
64 pages
Thèmes : Première guerre mondiale, orphelins, amitié, aventure, entraide, Histoire
Les Lulus, ce sont quatre garçons et une fille.
Lucien, Luigi, Ludwig et Lucas sont quatre orphelins, qui vivaient dans l’Abbaye de Valencourt jusqu’à ce que la guerre éclate et que l’orphelinat soit évacué par l’Armée Française… mais sans eux, partis en forêt construire leur cabane.
C’est en allant au village qu’ils découvrent Luce, réfugiée belge séparée de ses parents.
Leur histoire nous est racontée par l’un des quatre garçons, sans que nous sachions lequel.
*
Après avoir vécu seuls dans leur cabane en 1914 (tome 1) et relativement en marge de la guerre, ils sont rejoints et aidés par Hans, un déserteur allemand, devenu leur ami (1915 -tome 2).
Mais après sa mort, ils se voient contraints de fuir la région et se réfugient un temps à Guise dans son Familistère (1916- Tome 3).
*****
A la fin du tome 3, nous avons quitté les Lulus dans un train, pour la Suisse pensaient-ils (dans l’espoir d’y retrouver l’Abbé), mais en réalité en partance pour Berlin.
Le quatrième tome s’ouvre sur deux planches et une course-poursuite…
Tout l’album va ensuite nous raconter comment les Lulus (sans Luce) en sont arrivés là.
De leur temps passé en Allemagne, nous ne saurons rien, hormis ce que nous dit brièvement notre conteur (« la période la plus marquante de leur histoire ») et qui nous est dévoilé dans le spin-off La perspective Luigi, en deux tomes (premier sorti en juin 2018 – Dessin de Damien Cuvillier).
Les cinq Lulus ont réussi à fuir l’Allemagne dans un train de marchandises, mais celui-ci est arrêté en pleine voie, et ils espèrent avoir roulé suffisamment longtemps pour être en France.
Il fait si chaud que Luigi entrouvre la porte, alors que les autres regardent dans les caisses et y découvrent des uniformes et des masques (à gaz).
Mais un Allemand les aperçoit et ils se sauvent à travers-bois se demandant où ils sont arrivés, faisant plein de suppositions, jusqu’à apercevoir un … éléphant !
Ils apprennent qu’ils sont en Belgique et font alors la connaissance de Zanzibar l’éléphant (rescapé d’un zoo), de Sylvestre Criquelion, un photographe sympathique, un brin roublard et plutôt bon faussaire, grâce à qui ils vont passer l’une des meilleures soirées de leur existence.
Ils décident de se rendre au village d’où est originaire Luce, dans l’espoir d’y retrouver ses grands-parents.
Alors qu'ils n'en sont pas trop loin, mais du mauvais côté du fleuve, ils font la connaissance de Léandre. Celui-ci leur montre comment traverser le fleuve sans recourir aux ponts, gardés par les Allemands, mais les dépouillent de leurs affaires (notamment de pots de confitures !)...
Et ce n'est là que leur première rencontre, apprend-on.
***
Ce tome est celui des rencontres et des confrontations, des fuites et de l’inquiétude. Il ne porte pas son nom, « La Déchirure », pour rien…
Et nos sentiments sont à la mesure des aventures, rebondissements vécus par les Lulus.
Même si des pointes d’humour et de légèreté subsistent ça et là, le ton est plus grave que dans les tomes précédents alors même que les contacts avec les Allemands sont moins nombreux. Ce sont d’autres facettes de la guerre qui leur/nous sont révélées.
Il ne reste que quelques miettes d’enfance aux Lulus (garçons) qui ont (bien) grandi et qui s’en rendent compte d’une façon tout à fait inattendue (ce qui donne lieu à quelques scènes cocasses). Quant à Luce, cela fait longtemps qu’elle pose sur le(ur) monde un regard déjà adulte…
Le dessin et son découpage suivent aussi cette évolution du temps et de la maturité : vif et dynamique avec des couleurs toujours plus sombres, des visages plus marqués…
Tout ceci semble donner le ton du cinquième (et dernier) tome.
J’aime toujours autant le supplément illustré, à la façon Journal de l’époque, qui ferme l’album.
J’aime cette série qui nous offre une vision différente de ces temps de guerre, pour priviliégier un aspect sensible et profondément humain.
Une série qui est, vraiment !, à découvrir !
Cet album participe au RDV BD de la semaine qui se déroule aujourd’hui chez Noukette (CLIC) ; à mon Challenge dédié à la Première Guerre mondiale ; et au Challenge « Je termine ce que j’entreprends » de Pauline.