Une prière à la mer. Khaled HOSSEINI et Dan WILLIAMS - 2018
Publié le 25 Novembre 2018
Une prière à la mer
Texte de Khaled HOSSEINI
Illustrations de Dan WILLIAMS
Editions Albin Michel, 12 septembre 2018
48 pages
Thèmes : Migrants, souvenirs, histoire, espoir, identité
Pour savoir où nous allons, il faut savoir d’où nous venons.
Cette question des racines, un jour ou l’autre, se pose – toujours – et pour nous tous.
La réponse permet de nous construire, pleinement, de forger notre identité et notre être, et d’aller de l’avant, vers l’avenir, vers l’à-venir.
« C’est une erreur d’affirmer que l’on peut enterrer le passé : il s’accroche tant et si bien qu’il remonte à la surface. »
Khaled Hosseini – Les cerfs-volants de Kaboul.
Mais comme cela est difficile lorsqu’on a dû fuir son pays, en guerre, dévasté, que nos seuls souvenirs sont ceux de la désolation et des larmes, et que le seul espoir réside dans un ailleurs dont on ne peut mesurer le chemin malgré les difficultés ni la vie ensuite.
Chaque jour des hommes, des femmes, des enfants, risquent leur vie pour la sauver.
En traversant une mer considérée par nous comme un lieu idéal de vacances, de bonheur et de beauté, mais aussi comme une barrière, une frontière.
Mais cette mer, si belle, est aussi un cimetière – En 2016, 4176 personnes y ont péri ou disparu.
Cela fend le cœur de ton père, cette foi que tu as en lui.
Parce que ce soir, je n’arrive à penser qu’à une chose : combien la mer est profonde, et vaste, et indifférente.
Et combien je suis impuissant à te protéger d’elle.
Dans ce roman illustré, Khaled Hosseini fait parler un père.
Il s’adresse à son fils Marwann, qu’il porte, protège et berce, alors qu’ils s’apprêtent à prendre un bateau, à être sur une mer capricieuse.
Si seulement tu avais de Homs le même souvenir que moi, Marwan.
Il lui raconte son enfance, il lui raconte ce qui n’est plus mais qui ne doit pas disparaître.
Il lui raconte Homs avant la guerre, parce que Homs n’a pas toujours été chaos, terreur et mort.
Et il prie cette mer d’être clémente.
Et il prie Dieu d’être un guide bienveillant.
Parce que ballotés par les flots dans leur fragile embarcation, il n’y a plus que cela à quoi se (re)tenir.
Ému par l’histoire d’Alan Kurdi, le petit garçon de trois ans retrouvé mort noyé sur une plage turque en septembre 2015, Khaeld Hosseini a écrit ce texte pour lui et pour rendre hommage aux milliers de migrants et réfugiés qui, en fuyant leur pays, la guerre et les persécutions, ne trouvent, pour beaucoup, que la mort.
Les aquarelles de Dan Williams répondent aux mots de Khaled Hosseini.
D’abord lumineuses et joyeuses, elles se parent de teintes sombres et assourdissantes avant de prendre les couleurs changeantes de l’imprévisible.
Nul besoin d’une multitude de mots. L’émotion point à chaque page.
Ce roman illustré est très court, très beau et très fort.
Khaled Hosseini offre intégralement ses droits d’auteur au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (où il est Ambassadeur de bonne volonté) et les Éditions Albin Michel, reverse pour chaque livre vendu 1 euro à la Cimade.
Lisez-le, offrez-le !
Ce roman participe au Challenge de Sophie Hérisson « 1% Rentrée Littéraire 2018 » (31/6), ainsi qu’au « Petit Bac 2018 » d’Enna, pour ma 11e ligne, catégorie Mot Positif.
Belles lectures et découvertes,
Blandine