La guerre des Lulus – 1916 – Le tas de briques. Régis HAUTIERE et Hardoc –2015 (BD)
Publié le 27 Novembre 2018
La guerre des Lulus
1916
Le tas de briques
Scénario de Régis HAUTIERE
Dessin de Hardoc
Couleurs de David FRANÇOIS et Hardoc
Editions Casterman, septembre 2015
64 pages
Thèmes : Première guerre mondiale, orphelins, amitié, aventure, entraide, Histoire
Les Lulus, ce sont quatre garçons et une fille.
Lucien, Luigi, Ludwig et Lucas sont quatre orphelins, qui vivaient dans l’Abbaye de Valencourt jusqu’à ce que la guerre éclate et que l’orphelinat soit évacué par l’Armée Française… sans eux, partis en forêt construire leur cabane.
C’est en allant au village qu’ils découvrent Luce, réfugiée belge séparée de ses parents.
Après avoir vécu seuls dans leur cabane en 1914 (tome 1) et relativement en marge de la guerre, ils sont rejoints et aidés par Hans, un déserteur allemand, devenu leur ami (tome 2).
Mais après sa mort, ils se voient contraints de fuir la région…
***
C’est en forêt que commence ce tome 3…
Ils y découvrent une maison dans laquelle vit et travaille Gaston, sabotier, grand gaillard du Nord, qui leur les incite à aller se cacher en ville, plutôt que dans les bois. Il n'y a plus rien à manger, l'hiver approche et les Allemands y font de fréquentes incursions.
C’est ainsi qu’ils s’établissent dans le Familistère de la ville de Guise, construit et créé par Jean-Baptiste-André Godin, industriel. (Surnommé « Le tas de briques » - CLIC pour découvrir son histoire).
Ils y emménagent, avec l'accord des familles, mais ne doivent pas en sortir, doivent rester discrets... Malheureusement, les Allemands, manquant de vivres comme de bras, sont très hargneux et viennent de plus en plus inspecter le Familistère.
Dans ce contexte, les Lulus, devenu une trop lourde responsabilité et même un danger pour les familles, décident de partir en Suisse, par le train, dans l’espoir de retrouver l’Abbé.
Mais les choses ne se passent pas comme prévues…
*******
Quel régal que cette série dans laquelle la fiction rejoint la réalité historique, nous offrant de l’aventure, des rebondissements, des frayeurs et même de l’humour.
Les cinq Lulus dans toute leur naïveté, leur spontanéité, et candeur juvénile, nous sont d’autant plus attachants que la confrontation avec le monde des adultes, et de la guerre, est brutale.
Leurs contacts avec les Allemands sont plus rapprochés et j’aime que ces derniers s’expriment dans leur langue (traduite en bas de page).
Il n’y a pas de caricature d’un côté ou de l’autre, et les épisodes avec l’Allemand qui croit avoir des hallucinations sont à la fois stressants et drôles. Et ils évoquent avec tact l’atrocité qui se déroule sur le Front.
Mann, es fängt wieder an…
Wieder eine dieser verfluchten Halluzinationen… wie an der Front.
(Bon sang, ça recommence… Encore une de ces maudites hallucinations… comme sur le front.)
Les corps changent, grandissent, les Lulus mûrissent.
Quant aux dessins et couleurs, s’ils sont relativement sombres, leur découpage est dynamique.
Entre enfance et adulte, entre France et Allemagne, au milieu d’un conflit bien plus grand qu’eux et qui les absorbent, les Lulus sont en route vers un tome 4 qui promet d’être haletant.
J’aime toujours autant le supplément illustré, à la façon Journal de l’époque, qui ferme l’album !
Cet album participe à mon Challenge dédié à la Première Guerre mondiale; au « Petit Bac 2018 » d’Enna, pour ma 14e ligne, catégorie Objet; au Challenge "Je termine ce que j'entreprends" de Pauline et à l'Objectif PAL d'Antigone.
Belles lectures et découvertes,
Blandine.