Une saison à l’ONU. Au cœur de la diplomatie mondiale. Karim LEBHOUR et Aude MASSOT – 2018 (BD)
Publié le 3 Octobre 2018
Une saison à l’ONU
Au cœur de la diplomatie mondiale
Karim LEBHOUR
Dessins d’Aude MASSOT
Editions Steinkis, 3 octobre 2018
208 pages
Thèmes : Politique, diplomatie, administration, humanité, humour
« L’ONU n’a pas créé le paradis, mais elle a évité l’enfer. »
Bien sûr, l’ONU, je connais…
Je me souviens du contexte de sa naissance ; je sais quelle est sa mission ; je me souviens de quelques-uns des noms de ses Secrétaires Généraux (de deux en fait) ; je me souviens que lorsque j’étais enfant, on parlait beaucoup des Casques Bleus (beaucoup moins maintenant il me semble) ; je sais à peu près quels sont les pays qui y siègent, et quels sont ceux qui se font le plus entendre…
Mais en fait, je ne sais pas grand-chose…
Cet album tombe donc à pic pour me, et nous/vous, permettre de connaître, de l’intérieur, cette gigantesque machine / administration / ville dans la ville, qu’est l’Organisation des Nations Unies.
193 pays membres, un siège de sept hectares à New-York, une entité diplomatique à part, près de 44000 personnes qui y travaillent, près de 10000 Casques Bleus, et des Administrations pour à peu près tout : Finances, Développement international, Affaires publiques, Affaires légales, Aviation civile internationale, Marine internationale, Météorologie mondiale, Union postale universelle et même Affaires spatiales.
Travailler à l’ONU, c’est passer d’un instant à l’autre de l’ennui à l’indignation, de l’indignation à l’admiration, de l’admiration à l’amusement.
C’est parfois somnoler mais c’est souvent vibrer.
Pour ce faire, nous avons comme guide Karim Lebhour.
Il a été correspondant aux Nations Unies pour Radio France Internationale (RFI) entre 2010 et 2014 et en avait déjà fait un reportage pour La Revue Dessinée avec James et Thierry Martin en 2014.
Au dessin, Aude Massot.
Son dessin, en trois tons (noir, bleu et blanc), n’est pas beau mais est efficace, pour nous plonger dans ce « monde » à part.
Ainsi suivons-nous Karim Lebhour, au gré de chapitres de différentes longueurs, à l’ONU comme dans la ville de New-York.
Au Starbucks où jamais son prénom n’est correctement inscrit ; au Conseil de Sécurité, où les discours ne sont censés durer que quinze minutes, mais qui peuvent être interminables, surtout lorsque le diplomate se trompe de papier et ne lit pas celui qui est consacré à son pays… sans que personne ne s’en aperçoive (Incroyable !) ; dans les soirées des différentes ambassades (« en gros, moins le pays est démocratique, mieux c’est… ») ; auprès d’ambassadeurs de pays plus ou moins connus, et plus ou moins dépensiers ; lorsqu’il interview Ban Ki-Moon qui adopte son concept de « quiet diplomacy » ; auprès de collègues aux conversations enrichissantes ; dans les ascenseurs où se trouvent encore des liftiers…
On y découvre les travers et défaillances de l’ONU, mais aussi les espoirs qu’elle représente pour les « petits pays » ; on apprend l’importance du droit de veto ; qu’il y a une Journée Mondiale des Toilettes (le 19 novembre) ; que l’ONU possède une impressionnante collection d’Art constituée des dons des états membres ; comment les crises arrivent et sont gérées, qu’elles aient lieu au pied de l’immeuble (grèves de la faim) ou à l’autre bout du monde…
C’est aussi tout un retour sur la politique internationale de ces dernières années : la Lybie, la Syrie, la mort de Kim Jong-Il, les positions américaines, russes ou chinoises…
Au final, les processus onusiens permettent d’atténuer l’intensité des conflits et de maintenir un certain degré de contrôle sur les crises internationales.
Il y a beaucoup de choses dans cet album mais sans lourdeurs.
On apprend, on est abasourdi, on (sou)rit aussi, car il y a beaucoup d’humour – et il en faut.
Un album que je vous encourage à découvrir !
Merci aux Editions Steinkis
Cet album participe au RDV « BD de la semaine » qui se passe aujourd’hui chez Noukette (Retrouvez-y toutes les participations du jour - CLIC) ; au Challenge « 1% Rentrée Littéraire 2018 » de Sophie Hérisson (10/6) ; ainsi qu’au “Petit Bac 2018” d’Enna, pour ma dixième ligne, catégorie Passage du temps.
Belles lectures et découvertes,
Blandine.
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