Raison et sentiments. Jane AUSTEN - 1811
Publié le 16 Octobre 2018
Raison et sentiments
Jane AUSTEN
Editions France Loisirs, avril 1996
380 pages
Thèmes : Angleterre, XIXe siècle, amour, amitié, Fratrie
Lecture Commune avec Nathalie
Ecrit en 1795 sous le titre de Elinor et Marianne, Raison et Sentiments ou les deux manières d’aimer est le premier roman publié de Jane Austen, en 1811, et signé By a Lady.
A bien des égards, il ressemble à Orgueil et préjugés (1813) qui, pourtant, le surpasse nettement en termes de notoriété. Et que j'ai préféré, il est vrai.
C‘est peut-être pour cela que j’ai eu du mal à entrer dans ce roman, le laissant, puis le reprenant, avant, enfin, de m’y immerger.
********
Nous faisons connaissance avec les Dashwood, une mère et ses trois filles: Elinor, Marianne et Margaret. Les deux premières (19 et 16 ans) sont aussi complices que différentes de caractère. La première est douce, attentive, prudente, raisonnée quand la deuxième est vive, passionnée, impulsive et très arrêtée dans ses jugements. Quant à la troisième, on ne la "voit" quasiment pas.
Suite au décès de leur père et mari, les quatre femmes se voient privées de leur part d’héritage par John Dashwood (ou plutôt par son épouse Fanny) leur demi-frère.
Dans une situation financière et familiale difficile, elles se résignent à quitter toutes les quatre la maison qu'elles aiment tant (Norland) et même la région (le Sussex) pour s'installer dans un petit cottage à Barton Park (dans le Devon), appartenant à un cousin maternel, Sir John Middleton.
Un homme qui adore la compagnie, recevoir, jouer, être en société, quand son épouse, est plus renfermée, convaincue de son rang et d'elle-même.
Elinor, qui s'était attachée au frère de sa belle-soeur, Edward Ferrars, doit le "quitter", tandis Marianne trouve deux prétendants potentiels. Le premier est le colonel Brandon, un "vieux" de 35 ans environ, grand ami de Sir John Middleton, très humble et discret.
Le second est Sir John Willoughby (la vingtaine) apparu de manière fort romanesque dans sa vie et passant depuis lors toutes ses journées en sa compagnie.
Mais un jour, il doit partir expressément et donne des excuses maladroites et peu crédibles. Aussitôt l'affliction saisit Marianne, sa mère trouve des excuses et Elinor en cherche les causes.
Le lien qui les unit à John Middleton, ainsi qu'à sa belle-mère, Mrs Jennings, les amène à faire un séjour de plusieurs mois à Londres, en compagnie des deux sœurs Steeles, cousines du côté de Mrs Jennings.
Là, leurs amitiés, amours, caractères et résistances physiques vont être mis à rude épreuve.
Marianne souffre dans sa chair, ses nerfs lâchent, elle pleure beaucoup et frôle même la mort en raison de la conduite de Sir Willoughby qui se trouve être aussi à Londres.
De son côté, Elinor se doit de faire bonne figure, de recevoir ou de rendre visite, de rester impassible, d’être même la confidente de certain(e)s, tout en se morfondant devant le malheur de sa sœur, et s’inquiétant pour sa vie.
D’autant qu’elle-même n’est pas épargnée par les révélations au sujet d'Edward.
*********
Tout le roman repose sur l’histoire de ses deux sœurs et sur l’opposition de leurs caractères, qui se trouveront finalement inversés.
Elinor qui est l’incarnation de la sagesse et de la mesure, se trouve assaillie, dévorée même, par des sentiments contraires. Tandis que Marianne, si passionnée et entière, devient pondérée et attentive.
L’amour que ces deux sœurs éprouvent l’une pour l’autre leur permet de triompher des épreuves et de voir leurs vœux exaucés.
Et bien sûr, en arrière-plan, Jane Austen ne se lasse pas de nous offrir une critique sociale de cette gentry anglaise, de ses modes de vie, de ses loisirs, de ses petits secrets, de ses rumeurs, de ses convenances, des questions d'argent et de mariage.
On s'imagine que les gens sont plus gais ou plus graves, plus ingénieux ou plus stupides qu'ils ne le sont en réalité, et il est difficile de dire comment et en quoi l'erreur a pris naissance. Parfois, on se fonde sur ce qu'ils disent eux-mêmes, et plus fréquemment sur ce qu'en disent les autres, sans se donner à soi-même le loisir de réfléchir et de juger.
Qu’en a pensé Nathalie ? Allons lire son avis !
Ce roman participe à notre Challenge « Cette année, je (re)lis des classiques », ainsi qu’à l’Objectif PAL d’Antigone.
Retrouvez mes autres articles sur Jane Austen et les romans qui sont issus de son oeuvre: CLIC
Belles lectures et découvertes,
Blandine.