Chaque jour Dracula. Loïc CLEMENT et Clément LEFEVRE – 2018 (BD) (Dès 8 ans)
Publié le 31 Octobre 2018
Chaque jour Dracula
Scénario de Loïc CLEMENT
Dessin de Clément LEFEVRE
Editions Delcourt Jeunesse, 25 avril 2018
40 pages
Dès 8 ans
Thèmes : Ecole, Différence, Harcèlement, Vampire, fantastique
Avant d’être LE Grand Vampire (terrifiant et craint) que nous connaissons tous, Dracula a été un enfant (eh oui !).
Et comme tous les enfants (ou presque), Dracula allait à l’école. Il y était d’ailleurs bon élève.
Mais Dracula n’était pas comme tous les enfants…
Chaque jour, en raison de sa différence, Dracula était moqué, chahuté, humilié, harcelé.
Son teint blafard, ses longes canines, ses yeux rouges, son manque de reflet, sa sensibilité au soleil, sa manière de parler, étaient autant de sujets de moqueries et de brimades de la part de Christophe et de ses deux acolytes.
Et chaque jour Dracula subissait.
Et chaque soir, Dracula se taisait.
Jusqu’à ce qu’un soir, il arriva à surmonter sa gêne, sa honte et sa culpabilité et à s’ouvrir à son père, Vlad. Celui-ci, en croyant bien faire, minimisa, chercha et trouva des excuses, des explications possibles…
Montrer du doigt, faire des remarques désagréables sur l’autre parce qu’on le juge différent, c’est souvent une manière de cacher un mal-être, de provoquer les rires et ainsi se sentir populaire.
C’était certainement vrai, mais loin d’être suffisant.
Un jour pourtant, Dracula sortit de sa réserve et répliqua.
Pour celui qui n’est pas humain, qui est traité de « monstre », c’est pourtant une phrase, une allusion contre laquelle tout enfant humain s’insurgerait qui le fit réagir : l’insulte à sa mère (décédée).
Mais la réaction fut d’autant plus forte et violente.
Et Dracula tomba malade…
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Pour parler simplement et clairement du harcèlement scolaire, de sa spirale infernale et de ses mécanismes de sortie (il faut oser parler, en parler), les auteurs ont eu la bonne idée d’utiliser une figure bien connue de la littérature, et surtout non humaine, pour qui la visualisation de la différence est immédiate.
Et pourtant, ce que Dracula vit et ressent, ce sont bien des problématiques et des sentiments très/trop humains.
Une réalité très actuelle et dont on mesure davantage les ravages.
Son objectif était de l’aider à croire en lui pour qu’il puisse se défendre tout seul.
Graphiquement, c’est superbe.
Le trait, les cases, les couleurs oscillent entre l’album illustré et la bande dessinée, entre une réalité cruelle et un fantastique rassurant.
Il y pointe beaucoup de sensibilité, de douceur, et même un peu d’humour.
On y retrouve nombre de détails vampiriques ou propres à Dracula.
Tous ses éléments et ses attributs sont redistribués dans cet album, qui se clôt sur une « Galerie des Illustres ».
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Cet album participe au RDV la BD de la Semaine, qui se déroule chez Stéphie aujourd’hui (Retrouvez-y toutes les participations du jour – CLIC) ; au Challenge Halloween 2018 de Lou et Hilde ; et au « Petit Bac 2018 » d’Enna, pour ma 13e ligne, catégorie Passage du temps.
Merci à Noukette pour la découverte de cet album.
Son avis est ici.
Retrouvez aussi celui de Moka.
Et mes articles dédiés aux Vampires, LA.