Bécassine Baby-sitter. Corbeyran et Béja – 2018 (BD)

Publié le 30 Octobre 2018

Bécassine, ce nom vous dit forcément quelque chose !

Personnellement, il me renvoie irrémédiablement à la chanson de Chantal Goya (Bécassine, c’est ma cousine - 1979) et à l’image d’une fille de la campagne, un peu niaise et extrêmement maladroite.

Une image peu glorieuse et faussée.

Car Bécassine est surtout dotée d’une grande gentillesse et ouverture d’esprit, d’une nature très généreuse et altruiste, complice et confidente.

Elle est apparue pour la première fois le 2 février 1905 (première héroïne de bande dessinée) dans La semaine de Suzette sous la plume de Caumery et Pinchon, dans un contexte où l’enfant est perçu comme une personne en devenir, où il est davantage choyé, où on lui offre jouets et livres, où il a sa propre chambre, où Maria Montessori met en place sa pédagogie d’éducation centrée sur l’enfant (1907).

Comme le dira Françoise Dolto, Bécassine est devenue une icône de cette éducation avant-gardiste.

 

Bécassine, c’est aussi, en tant qu’adulte et maman, une nostalgie d’enfance, d’un monde d’avant connu que par les livres, et de vieux albums au charme rétro.

Bécassine revient sur la scène, et j’aime ça !

 

En 2016, Corbeyran et Béja ont redonné vie à ce personnage mythique avec l’album Les vacances de Bécassine, dans lequel la petite Bretonne partait aux USA pour garder Oscar, le bébé de Loulotte (devenue une célèbre actrice de cinéma) et qu’elle avait gardée lorsqu’elle était enfant.

 

Cinq ans plus tard, Loulotte demande à nouveau à Bécassine de garder son fils, à Clocher-les-Bécasses, chez l’Oncle Corentin.

Bécassine

Baby-sitter

 

Scénario de Corbeyran

Dessin de Béja

 

Editions Gautier-Languereau, 3 octobre 2018

48 pages

 

Thèmes : Famille, enfance, traditions, superstitions, transmission, Halloween

 

Album lu sur tablette

 

Oscar a grandi et est devenu un petit garçon débordant de vie et d’énergie – parfois trop, ce qui n’entame heureusement pas la patience de Bécassine.

 

Loulotte et son mari Philipp doivent rentrer le lendemain soir, mais une autre personne a décidé de leur rendre visite aussi : Marie Quillouch, la sotte et méchante cousine de Bécassine.

Avec elle se présente Charlotte, une fillette blonde que Marie garde pour quelques jours.

Après quelques réticences, Oscar accepte de jouer avec Charlotte et les deux enfants disparaissent dans la campagne.

La journée passe, Marie fait appel au « bon vieux temps » tandis que Bécassine s’active.

Le soir point et les enfants ne sont toujours pas rentrés. Ni chez l’une, ni chez l’autre.

Bécassine les retrouve près de la rivière : Charlotte est trempée, Oscar se défend de n’avoir rien fait, Marie accuse Bécassine et le père d’Oscar lui reproche la garde de son fils.

Bécassine doute de ses capacités et sa confiance en elle s’effondre.

 

Le lendemain matin, la réalité fait jour.

Tous décident de fêter Halloween, cette étrange fête venue des Etats-Unis mais d’origine celte.

Citrouilles évidées, déguisements trouvés, village arpenté, bonbons collectés et l’idée d’un passage chez les Quillouch fait son chemin.

Mais ils ne sont pas les seuls à avoir voulu s’y rendre : l’Ankou est là aussi !

Frayeur garantie !

*****

Lire cette aventure de Bécassine est un vrai régal.

Au niveau du dessin, Béjà rend parfaitement hommage à celui de Pinchon (qui a influencé Hergé pour un certain Tintin) même si le trait est un peu plus rond, les couleurs plus appuyées, en un mot plus moderne.

 

Quant au scénario, j’ai aimé ses différentes veines narratives.

Lorsqu’il nous renvoie aux USA, aux mésaventures subies enfant par la faute de Marie Quillouch, à ce qu’il s’est réellement passé entre Charlotte et Oscar.

J’aime le phrasé de Bécassine et bien sûr, la façon dont la fête d’Halloween, ses origines, ses célébrations et l’imbrication des légendes et superstitions, sont amenées dans l'histoire.

 

Le ton est bon enfant, plein de fraîcheur et d’humour, mais montre aussi combien la méchanceté est vaine et la gentillesse récompensée !

 

Un album qui fleure bon la nostalgie, qui ravira autant les adultes que les enfants.

 

Cet album participe au Challenge Halloween de Lou et Hilde ; à celui de Sophie Hérisson « 1% Rentrée Littéraire 2018 » (18/6) ; et au « Petit Bac 2018 » d’Enna pour ma 14e ligne, catégorie Prénom.

 

 

 

 

 

 

D'autres albums de Corbeyran sont sur le blog:

 

Belles lectures et découvertes,

Blandine.

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M
C'est autour de ce personnage (et de Pinchon) que j'ai écrit mon premier article pour la revue BD pour laquelle je travaille.
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B
Oh! je serai très curieuse de te lire!
R
oui de meme pour Becassine...toute mon enfance...mais sans bien la connaitre...sympa dans ce livre didonc...
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B
Oh que oui :-) ça donne envie d'en retourner les pages et de la redécouvrir!
N
Ooooh, quelle madeleine de Proust, cette Bécassine !<br /> Merci pour ce retour en enfance, Blandine.<br /> Belle journée à vous.
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B
Mais oui mais oui :-) Et j'ai bien envie de relire les deux ou trois albums que j'ai à la maison du coup (mais à la présentation beaucoup moins aérée il faut l'avouer^^)<br /> Belle soirée à vous Nancy!