Le tour du MONDE en quatre-vingts jours. Jules VERNE. Editions Usborne – 2018 (Dès 8 ans)
Publié le 21 Septembre 2018

Le tour du MONDE en quatre-vingts jours
Jules VERNE
Texte intégral
Adaptation de Nathalie CHAPUT
Illustrations de Daniele DICKMANN
Editions Usborne, juin 2018
448 pages
Dès 8 ans
Thèmes : Angleterre, voyages, culture, Révolution Industrielle, honneur
Les recueils ou adaptations de classiques illustrés par Usborne sont toujours très beaux.
Un ruban marque-page, une couverture molletonnée, des dessins colorés…
Tout est fait pour rendre l’ouvrage précieux et attractif. Il se laisse admirer et donne envie d’être lu.
Avec mes garçons, nous avons lu ce roman, au texte intégral mais adapté pour les enfants, le soir à raison d’un ou deux chapitres.
Pour ma part, je l’avais lu en lecture scolaire en 5e, et l’avais détesté…et il ne m’était resté que ce souvenir, sans presque plus rien de l’histoire.
C’est donc avec autant de curiosité et d’impatience que nous sommes lancés dans ce récit.
*****
Londres, Angleterre, 1872
Phileas Fogg est un gentleman richissime, à l’emploi du temps millimétré.
Toutes ses journées se ressemblent et s’organisent toujours de la même manière, à la seconde près.
Et l’on ne s’étonnera pas de savoir que son adverbe préféré est « mathématiquement », formulé plusieurs fois dans l’ouvrage.
Aussi, quelle n’est pas la stupéfaction de ses amis du Reform Club lorsqu’il annonce pouvoir faire le tour du monde en quatre-vingts jours, suite à sa lecture d’un article du Morning Chronicle. Et pour le prouver, il n’hésite pas à parier la moitié de sa fortune, soit 20000 Livres.
Nous sommes le 2 octobre.
Le départ est donné à 20h45.
Phileas Fogg doit être de retour le 21 décembre 1872, à 20h45, au Reform Club.
Il emmène avec lui son nouveau domestique, Jean Passepartout, français, et qui ne souhaitant rien d’autre que de la stabilité, après avoir exercé maintes professions remuantes.
Un bagage à main, 20000 Livres et les voilà partis.
Mais voilà que peu de temps après son départ, une dépêche télégraphique sème le trouble sur la personnalité du gentleman.
Le détective Fix, alors à Suez, révèle être à la poursuite du voleur de la Banque d’Angleterre, qui a dérobé 50000 livres, et qui serait, sans doute aucun, Phileas Fogg.
Le voilà sur sa piste…
Ce roman mêle donc à l’aventure le polar, et les coutumes britanniques et/ou locales en termes de justice-criminalité.
Phileas Fogg voyage autour du monde, mais n’entend pas jouer aux touristes.
Il ne fait que passer d’un moyen de transport à un autre, d’un train à un bateau à une voiture, à un traîneau, à un yacht, à des bâtiments de commerce et voyage même à dos d’éléphant.
Chacun est d’ailleurs reproduit en haut de chaque page. Ainsi, nous savons toujours quel est son moyen de locomotion.
Heureusement, Jean Passepartout, et le narrateur, ne voient pas les choses ainsi, nous permettant de découvrir quelques particularités des pays traversés.
Mais cette curiosité, somme toute naturelle, ne va pas sans s’accompagner de déboires… Or le temps est compté !
Un glossaire et un index des noms propres se trouvent d’ailleurs en fin d’ouvrage, mais j’avoue préférer les notes de bas de pages. Il est d’autant plus intéressant que nombre de mots et expressions ne sont pas ou plus dans notre vocabulaire actuel.
A la fin du roman, deux chapitres permettent de recontextualiser l'oeuvre et son auteur dans leur temps, avec leurs vérités, approximations et erreurs. C'est un dossier très intéressant.
Deux planisphères ouvrent et ferment le livre, reproduisant le voyage de Phileas Fogg, ses principaux arrêts, assortis de leur date.
En parallèle de notre lecture, et pour n’avoir pas à sans cesse tourner les (nombreuses) pages, nous avons suivi son parcours sur un globe et/ou atlas.
Ce récit de voyage nous permet de connaître la géographie d’alors, ses modifications (ex : ouverture du Canal de Suez) et est aussi le reflet des avancées scientifiques et technologiques en termes de transports, permises par la Révolution Industrielle.
Il permet de se représenter sur la manière dont les Anglais (et Français par Jules Verne lui-même) perçoivent les autres peuples qu'ils rencontrent, ce qui ne pas va pas sans idées reçues, voire racisme. Et il offre une réflexion sur la manière de voyager, la mesure des distances et du temps autour de la Terre.
« Que voulez-vous dire, par « Elle l’était autrefois » ? Le monde a-t-il en quelque sorte rétréci ?
-Sans aucun doute, répliqua Gauthier Ralph. Je suis d’accord avec Mr. Fogg. Le monde a rétréci, parce qu’on peut en faire le tour dis fois plus vite qu’il y a un siècle.
(…)
-Je dois admettre, monsieur Ralph, que vous avez une curieuse façon de prouver que le monde a rétréci. Tout ça parce qu’il est possible d’en faire le tour en trois mois.
-En seulement quatre-vingts jours, it Phileas Fogg.
-Exactement, gentleman, ajouta John Sullivan, en quatre-vingts jours, maintenant que le Great Indian Peninsula Railway a ouvert une ligne de chemin de fer entre Rothal et Allahabad. »
Un beau livre, un formidable récit de voyage et d’aventure, de nombreuses illustrations pour souffler, des us et coutumes, du vocabulaire un brin désuet. Bref que du bon !