L'équilibre du FUNAMBULE. Céline KNIDLER- 2018
Publié le 27 Juillet 2018
L'équilibre du FUNAMBULE
Céline KNIDLER
Editions Larousse Romans, 6 juin 2018
280 pages
Thèmes : Paris, Amour, secrets, quête
La couverture de ce roman est magnifique et ne peut qu’attirer l’œil avec son ciel « à la Van Gogh ».
Son bandeau doré stipule :
Un roman vertigineux au charme poétique…
Laissez-vous emporter !
Alors je me suis laissée emporter dans ce roman d’aventure, de secrets, de quêtes au cœur de Paris.
J’ignorais le vertige… Jusqu'à cette situation incongrue : je suis suspendu par le caleçon à une antenne râteau, au-dessus d’un vide de six étages.
Ainsi commence ce roman qui entremêle les jeux de mots, les métaphores, les références et les symboles.
Ornicar Garthausen nous raconte son histoire à la chute périlleuse.
Paris, 1989.
Ornicar Garthauser est couvreur, un métier qu'il tient de son père, qu’il lui a légué avec appartement contre un mariage avec Claudine, la fille de son assistante qu’il a lui-même épousée.
Mais d’amour il n’y a pas.
Alors sa vie, il la passe dans les hauteurs, à tutoyer les cieux, les pieds sur le zinc des toits, dans sa solitude réconfortante.
Les rues, les trottoirs, leur animation, les passants, les voitures, il les fuit et davantage encore les souterrains. Il n'emprunte jamais le métro, malgré la sempiternelle invitation du poinçonneur, Lucien, dont il n'apprécie ni les mots ni l’humour.
Un matin, 6h36, le téléphone sonne dans son bureau car il y a un souci sur le toit du Val-de-Grâce. Ornicar s'y rend alors, seul, inspecte le conduit d'une cheminée anormalement large, glisse et tombe la tête la première. Arrivé entier, mais amoché, en bas, il erre dans des endroits douteux, humides, nauséabonds, pendant deux jours avant d'être aidé par une personne en sweat-shirt et capuche sur la tête.
Elle se nomme Helle (origine danoise).
Helle est un oiseau de nuit.
Les souterrains de Paris, les portes ou fenêtres dérobées des monuments ou grands lieux de la capitale, n'ont aucun secret pour elle.
Helle est une emprunteuse.
Elle poursuit une quête initiée par son père.
Et sa liberté a besoin de murs à contourner pour être.
Revenu à la lumière, Ornicar n'est pas au bout de ses surprises.
Son immeuble n'est plus, aspiré par les profondeurs de Paris, deux hommes en imperméable le poursuivent en réclamant les 10000 Francs que sa femme leur aurait emprunté, alors qu'il vient juste d'apprendre qu'elle s'en est allée avec le poinçonneur, et que les plantes qu'il a disposé pour elle sur le toit se révèlent être de la marijuana...
En fuyant, il est à nouveau aidé par Helle, qui l'emmène dans sa maison, encombrée.
Helle lui propose de régler son problème... mais à une condition.
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Auprès de ses deux personnages (et des multiples connaissances d’Helle), en apparence si opposés, Céline Knidler nous entraîne dans une visite incroyable de Paris et de ses monuments (Opéra Garnier, Bibliothèque Mazarine, Panthéon, Cuisines du Ritz, Tour Eiffel, etc.), de ses hauteurs à ses bas-fonds, en passant par des lieux secrets.
Helle est très attachante et il est plaisant de voir combien Ornicar va changer, va apprendre à ses côtés, sur Paris certes, mais surtout sur lui-même et dans son rapport aux autres.
Mon père est mort. Ma femme est partie. Je n’ai plus de maison. La tristesse devrait m’assaillir, le désespoir m’étouffer, les larmes me noyer. La catastrophe est si brutale, le choc si violent.
Mais le vent est si doux et la ville est belle. Entre abattement et soulagement, je suis un funambule sur un fil et j’oscille entre ces émotions qui se livrent bataille et, de force égale, s’annulent. Lavé de tout sentiment, je découvre le monde qui m’entoure avec un œil neuf, la sensibilité exacerbée.
Entre roman d’aventure et conte, quête initiatique et sentimentale, son intrigue empreinte autant à l’Histoire qu’aux légendes et au fantastique.
Les rebondissements ne manquent pas, l’écriture de Céline Knidler, poétique et très imagée, nous pousse à tourner les pages pour savoir ce qu’il va advenir de ce duo insolite, et à découvrir Paris, autrement.
A la nuit tombée, à l’heure où les lumières de la ville commencent à scintiller, Paris offre son plus beau visage.
La ville, d’ordinaire si bruyante, devient plus calme. Les sons parviennent étouffés, à mesure que le jour baisse.
La capitale joue sa partition en sourdine, pour ne pas troubler le sommeil de ses enfants.
Un grand merci aux Editions Larousse
Ce roman participe au « Petit Bac 2018 » d’Enna pour ma 7e ligne, catégorie Art ; ainsi qu’au « Challenge des Douze Thèmes 2018 » du Salon des Précieuses.
Belles lectures et découvertes,
Blandine.