Les échos invisibles – Tomes 1 et 2. Tony SANDOVAL et Grazia LA PADULA – 2011 et 2014 (BD)
Publié le 23 Mai 2018
Les échos invisibles
Tomes 1 et 2
Scénario de Tony SANDOVAL
Dessin et couleurs de Grazia LA PADULA
Editions Paquet, collection « calamar », 2011 et 2014
66 pages chacun
Thèmes : Mort, Résilience, Fantastique, Entraide, Amour
Les « échos invisibles », ce sont ces sensibilités, ondes, vibrations, sentiments informulés, qui émanent de chacun d’entre nous de manière inconsciente et qui entrent en résonnance avec ceux des autres.
Impalpables, inexplicables mais néanmoins réels, ils peuvent être aussi beaux qu’effrayants.
Mais nous ne sommes pas tous capables de les percevoir, de les ressentir, de les accepter.
Seuls le peuvent les hypersensibles, ceux dotés de ce « sixième sens » ou encore ceux qui ont souffert…
Dans le premier tome, un homme se raconte au fur et à mesure d’une lettre qu’il écrit à une femme qu’il ne connaît pas encore, mais dont il devine l’arrivée.
Baltus est désemparé par la mort de Monica, sa moitié.
Sa vie ne présente plus aucun attrait à ses yeux, il sombre…
La photographie, jusqu’alors prolongement de lui-même, et passion grâce à laquelle il rencontra Monica, l’effraie à présent.
Elle a déclenché en lui, un phénomène bizarre, fantastique mais sombre, qui le connecte aux souffrances des autres.
C’est plus que ce qu’il peut supporter.
Il fuit…
Une île devient son refuge.
La Sicile.
Vingt ans ont passé.
Vingt années de recueillement, de méditation, de solitude, au plus près des éléments, de la nature, avec pour seule compagnie, ou presque, une chouette.
Une chouette qui vient le soir lui confier des secrets…
Une visite impromptue va fragiliser son équilibre et réveiller ses vieux démons.
Angie, grand reporter au New York Times, a entendu parler de son « pouvoir » et elle aimerait en savoir davantage.
Le premier tome se termine sur le départ de Baltus pour New York, où il doit retrouver Angie qui vient d’obtenir un prix pour ses travaux sur le 6e sens.
Il emporte avec lui son vieil olympus 95mm… symbole de son ancienne vie.
Ses retrouvailles avec la foule, le monde, le bruit, les peurs-désirs-souffrances cachés des uns et des autres ravivent sa plaie. Ses traits sont plus marqués, il a comme vieilli d’un coup.
Hallucinations, cauchemars et visions prémonitoires l’assaillent, ses peurs ressurgissent, ses sentiments s’entrechoquent, d’autant qu’il ne laisse pas indifférent Angie et son amie Rachel, maman du petit Hugo.
Alors que le premier tome était triste, mais posé par le passage du temps, avec des dessins aux teintes plutôt lumineuses, blanches, jaunes, à l’image de sa magnifique couverture ; ce second tome est vraiment plus sombre, plus noir, plus tourmenté. Les démons de Baltus ont vraiment un visage effrayant.
Et pourtant ! Baltus a gagné en sagesse et sait comment s’en sortir nous offrant une fin à la fois inattendue, logique et espérante.
Le dessin de Grazia La Padula est particulier, saisissant, et à bien des égards, il me rappelle celui de Gipi, notamment dans les paysages.
Et même si la couleur est ici présente, elle n’atténue pas son côté tourmenté, angoissé. Les multiples détails et cadrages renforçant cet effet.
Ses personnages à grosse tête et traits coupés à la serpe ne sont pas beaux et pourtant une force, une attraction, s’échappent d’eux, notamment de leurs yeux, remarquablement sensibles.
Un diptyque (édité depuis en un seul volume) d’une grande intensité, à lire et relire !
Il participe au RDV « BD de la semaine » qui se passe aujourd’hui chez Mo' (Retrouvez-y toutes les participations du jour - CLIC) ainsi qu’au « Mois italien 2018 » de Martine.
Retrouvez aussi l’avis de Moka ;
Belles lectures et découvertes,
Blandine
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