La guerre des Lulus – 1915 – Hans. Régis HAUTIERE et Hardoc –2014 (BD)
Publié le 30 Mai 2018
La guerre des Lulus
1915
Hans
Scénario de Régis HAUTIERE
Dessin de Hardoc
Couleurs de David FRANÇOIS et Hardoc
Editions Casterman, janvier 2014
64 pages
Thèmes : Première guerre mondiale, orphelins, amitié, aventure, entraide
Les Lulus, c’est une bande de quatre garçons (du plus jeune au plus âgé) : Lucas, Ludwig, Luigi, et Lucien.
Orphelins, ils vivent dans l’abbaye de Valencourt, en Picardie.
En 1914 (Tome 1), alors que la guerre éclate sans qu’ils ne le sachent, ils s’y trouvent confrontés lorsqu’ils rentrent d’une énième escapade dans la forêt et qu’ils trouvent l’orphelinat vide, comme le village.
Là, ils recueillent Luce, une réfugiée belge, et organisent leur vie dans leur cabane en forêt, en se cachant des Allemands.
Mais alors que l’automne laisse place à l’hiver, les températures douces à la neige, Luce tombe malade.
C’est en allant chercher de quoi la guérir qu’ils découvrent un Allemand, Hans.
1915
Ce deuxième tome commence lorsque Hans est ramené à la cabane et se révèle être un déserteur.
Dès lors, il n’est plus un ennemi, mais un homme.
Un homme qui devient très vite une aide, un guide et même un ami.
La barrière de la langue s’efface peu à peu, et chacune des confusions permet d’apporter un peu de légèreté dans ce quotidien difficile.
Hans leur permet de soigner Luce, de trouver de quoi manger dans les bois ou ailleurs, d’organiser les vivres, de lutter contre le froid ou les poux….
Ces moments d’angoisse sont entrecoupés d’instants émouvants et nostalgiques (Hans ne cachant pas son envie de rentrer au pays retrouver sa femme enceinte), rigolos (Luigi ne peut réprimer sa gourmandise) et même heureux (l’anniversaire de Luce et son cadeau), au fur et à mesure que la nature reverdit et que les couleurs reviennent…
Nous formions une famille. Une drôle de famille, j’en conviens, mais une famille quand même, unie par une affection profonde et réciproque.
Mais comme un étau, la guerre se resserre autour d’eux, se manifestant par les cieux et les obligeant à quitter, le cœur lourd leur havre de paix jusqu’alors miraculeusement préservé.
… Et nous avons fui la guerre.
En se terminant ainsi (et encore, je ne vous ai pas tout dit !), nous devinons combien les Lulus ne sont pas au bout de leurs peines et épreuves… D’autant que les deux premières planches de 1916 nous sont dévoilées à la fin.
Ce deuxième tome est plus triste que le premier.
Les Lulus sont plus éprouvés et perdent bien plus que leur innocence, déjà bien écornée dans le premier tome.
Heureusement, quelques traits d’humour allègent le récit.
Il intègre intelligemment la différence, l’autre camp, par le personnage (paternaliste et bienveillant) d’Hans pour leur permettre de grandir, de balayer leurs préjugés sur les Allemands et saisir que la guerre (avec ses atrocités et souffrances) est vécue, subie, de la même manière, mais obligeant parfois à certains comportements.
Le dessin me plaît toujours autant !
Les cases sont souvent lumineuses, que ce soit par le choix des couleurs ou les expressions des personnages, comme en opposition avec les sentiments et adversités rencontrés.
L’album se clôt sur des planches réalisées à la façon d’un journal illustré d’alors, ce qui est très sympathique.
Vivement que je (l’on) se procure la suite !
Cet album participe au RDV BD de la semaine qui se passe aujourd’hui chez Noukette (Retrouvez-y toutes les participations du jour - CLIC) ainsi qu’à mon Challenge dédié à la Première Guerre mondiale; au « Petit Bac 2018 » d’Enna, pour ma 6e ligne, catégorie Temps qui passe; et au Challenge "Je termine ce que j'entreprends" de Pauline.
Retrouvez aussi les avis de Lasardine ; Noukette ; Jérôme ; Natiora ; Moka ; Bouma ; et Enna
Belles lectures et découvertes,
Blandine.