Contes et Légendes – Les samouraïs. Anne JONAS, Eric SERRE et François ROCA – 2014 (Dès 8 ans)
Publié le 24 Avril 2018
Les samouraïs
Texte d’Anne JONAS
Illustrations d’Eric SERRE
Illustration de couverture par François ROCA
Editions Nathan, collection « Contes et Légendes », 2014
162 pages
Dès 8 ans
Thèmes : Japon, samouraïs, guerriers, courage, honneur, sagesse
Qui sont les samouraïs ?
Comment vivaient-ils, grâce à qui, à quoi ?
Quelles étaient leurs règles ?
Les onze contes de ce recueil, comme le petit dossier à la fin, permettent de répondre à ces questions avec sagesse, malice, humour, et un brin de fantastique.
Le mot « samouraï » est apparu pour la première fois dans un texte du Xe siècle et désigne les membres de la classe guerrière du Japon féodal, qui régnèrent durant près de sept siècles, constituant ainsi une élite.
Leur nom est un dérivé du verbe « saburau » qui signifie « servir ».
Car un samouraï était un guerrier au service d’un maître, d’un seigneur – le daimyo, qui lui permettait d’avoir de l’argent et des terres, et le droit de porter deux sabres, les katanas.
Lorsqu’un samouraï se retrouvait sans maître (à la suite de son décès, d’une guerre, etc.), il devenait un rônin et était condamné à une vie d’errance et de misère.
Ces derniers sont souvent présentés comme étant vindicatifs, sales, haineux.
Le samouraï devait se plier à un code d’honneur très strict, le « bushido », lui apprenant à ne pas craindre ni la (sa) mort ni la (sa) souffrance, à manier avec aisance et perfection les armes, mais aussi à respecter les valeurs essentielles telles la justice, le respect, l’honnêteté, la compassion tout en ayant une parfaite morale et hygiène de vie.
Ainsi, le samouraï était-il tenu de savoir danser, servir le thé, bien parler…
Ces contes associent souvent la présence d’un samouraï à celle d’un bonze. Ces deux chemins de vies étant plus complémentaires que contraires.
Si un samouraï venait à enfreindre ces valeurs, se déshonorer lui ou son maître, il était contraint à la mort « honorable » : le « seppuku », connue aussi, sous le nom d’ « hara-kiri » (au Japon, le mot « hara-kiri » désignait la mort par éventration que les gens du petit peuple se donnaient. Le « seppuku » étant la même chose mais le terme est réservé aux samouraïs).
Mais un samouraï peut aussi se faire le « seppuku » par loyauté (il y a eu des cas de suicides collectifs à la mort de leur maître – telle la Légende des 47 rônins), par refus d’exécuter un ordre, par repentance…
Voici, en quelques mots, la présentation de ces onze contes :
Les 47 rônins
Cette légende, toujours vivace, qui remonterait à l’an 1701, est si célèbre qu’elle donna lieu à plusieurs adaptations, dont un film avec Keanu Reeves en 2013.
Elle relate l’histoire d’une vengeance mûrie et collective, celle de 47 samouraïs, devenus rônins, pour leur maître contraint de faire le « seppuku ».
Un combat sans arme
Sur une petite embarcation qui traversait le lac Biwa, parmi les trente passagers, un samouraï exigeait d’avoir plus de place, en égard à son rang, et se targuait de ses exploits. Mais mis en doute par un maître d’armes, il lui lança un défi sans s’inquiéter des conditions…
Rien n’est ni bon ni mauvais, c’est la manière dont on utilise une chose qui lui donne ses qualités…
Le samouraï et le chat
Un jeune samouraï avait dans sa maison un rat. Un rat goguenard dont il n’arrivait pas à se débarrasser, que ce soit avec son sabre ou par le biais des chats achetés au marché.
Il se rendit donc au temple voisin, et l’un des moines lui apporta un très vieux chat endormi.
Dubitatif et impatient, le jeune samouraï l’accepta non sans réticence… mais à raison car le bénéfice acquis grâce à ce chat fut double
Ho-Ichi le Sans-Oreilles
Ho-Ichi était un vieux conteur aveugle et solitaire qui arpentait les routes, déclamant surtout les histoires du clan des Heike, dont on disait que les membres n’avaient pas trouvé le repos.
Recueilli dans un temple, sur les anciennes terres des Heike, Ho-Ichi est emmené, plusieurs nuits d’affilée, par un samouraï pour raconter à une grande assistance, semble-t-il, l’épopée des Heike Inquiet de ces escapades nocturnes, le bonze le questionne…
Le cerisier du seizième jour
Il existe au Japon un cerisier qui ne fleurit pas avec le retour du printemps mais en plein cœur de l’hiver, le seizième jour suivant le début de l’année. Il est nommé Roku-Zakura et se trouve dans la province d’Iyô.
Il appartenait à la famille du samouraï Ogi qui voyait dans cet arbre un modèle à suivre, une source d’inspiration et une représentation de son idéal.
Malgré tous ses combats, sa proximité avec la mort, ce ne fut pas lui qui mourut, mais son cerisier
Ogi, inconsolable, eut alors une idée…
Et c’est de là que ce cerisier acquit son nom.
La maison de thé aux trois cordes
Une maison immaculée, accueillante avec du saké et une belle jeune femme jouant du shamisen, en plein milieu d’une forêt noire, Sasouké ne trouve pas cela ni étrange, ni inquiétant.
Normal, on ne refuse rien à un samouraï…
Son histoire démontre, s’il en était besoin, que prudence (ou peut-être plus couardise ici) est mère de sûreté !
Issun-Boshi le petit samouraï
J’ai déjà lu plusieurs histoires sur Issun-Boshi, l’équivalent de notre Tom Pouce.
Un couple, devenu vieux, toujours enfant, vit un jour sa prière exaucée. La femme enfanta d’un garçon à peine plus haut qu’un grain de riz.
A ses quinze ans, et toujours aussi petit, celui-ci partit pour réaliser son rêve : devenir samouraï, et revenir avec une taille « normale ».
Selon les versions, la raison du départ de ce garçon diffère et la manière dont il grandit, aussi.
Je vous encourage à les découvrir !
Le maître de thé et le rônin
Une histoire qui prouve, une fois de plus, qu’il ne faut pas se fier aux apparences.
Un maître de thé, invité par son seigneur à se rendre avec lui chez le shogun, est obligé pour cela de revêtir la tenue de samouraï. Alors qu’il se promène ainsi habillé dans la ville, il se vit défié par un rônin, persuadé de sa couardise.
Certain de sa défaite, le maître de thé en prit son parti mais décida d’apprendre, non pas à se battre, mais à mourir, pour ne pas faire honte à son seigneur.
La huitième pensée
Un conte qui prouve qu’il faut parfois savoir contester une décision même si elle émane de son maître.
Le danger ne provient pas toujours de l’action, mais justement de l’inaction.
Il démontre aussi qu’il faut aussi savoir prendre son temps, réfléchir, avant de clamer une sentence.
Cette apparente indécision relevant alors plus de la sagesse que de la faiblesse.
Le spectre du bonze
Un conte sur la violence, la convoitise et la paix.
« Et si la hein fait écho à la haine, comment celle-ci pourra-t-elle s’éteindre un jour ? »
Un moine et un rônin font route ensemble vers Kyoto, devisant et se faisant des confidences.
Le moine révèle ainsi son rêve : élever une statue de Bouddha en bronze. Et a sur lui l’argent nécessaire pour ce faire.
Mais cela excite la convoitise du rônin, condamné à la misère de par sa condition.
Après un subterfuge, le rônin vole le moine, s’enrichit mais son passé le rattrape…
A chacun son arme
On dit que les armes portent en elles le tempérament de celui qui les a fabriquées.
C’est pourquoi Yang souhaite s’en faire forger de nouvelles plutôt que récupérer celles de son défunt père, à la funeste réputation.
Mais qui peut les façonner, et comment faire la différence entre elles ?
Un recueil que je ne peux que vous inviter à découvrir ! Comme les autres titres de cette belle collection!
Il participe au Challenge d’Hilde et Lou « Un mois au Japon 2018 ».
De cette collection, je vous ai déjà présenté Les Contes et Légendes de Corse.
Je vous ai déjà présenté un petit samouraï grâce à l'album Kim Ono.
Belles lectures et découvertes,
Blandine