Alexandrin ou l'art de faire des vers à pied. Pascal RABATE et Alain KOKOR – 2017 (BD)
Publié le 28 Mars 2018
Alexandrin ou l'art de faire des vers à pied
Récit de Pascal RABATE
Dessins d'Alain KOKOR
Editions Futuropolis, août 2017
96 pages
Thèmes : poésie, optimisme, précarité, entraide, Transmission, Liberté, Quête
A tous, il nous est arrivé qu’une couverture de livre, et/ou qu’un titre, ne nous plaisent pas, ne nous attirent pas, et que l’on passe notre chemin…
A tous, il nous est aussi arrivé de le rebrousser, suite à des avis lus, des conseils reçus.
C’est ce qui s’est passé pour moi avec cet album, plusieurs fois présenté par les Bulleurs du mercredi, et qui ma fait l’emprunter. C’est que je sais pouvoir leur faire confiance !
Et depuis ma lecture, si la couverture ne m’émeut pas vraiment, mon sentiment à l’égard du titre est tout autre !
Laissez-moi vous présenter Alexandrin et je suis sûre que vous aussi, vous serez conquis(es) !
Alexandrin de Vanneville, poète des campagnes et des villes. Arpentant les chemins de terre ou de bitume, par le vent et par la pluie, sans me taire et sans amertume, je survis en proposant ma poésie.
Voici donc Alexandrin, un vieil homme SDF, en pardessus bleu à carreaux.
Il vit de ses quelques vers qu'il clame à une porte, qu'il couche sur le papier, et essaie de vendre en sonnant aux demeures qui lui semblent réceptives.
Des livres entraperçus au-travers d’une fenêtre, un nom prometteur, un visage avenant et le voilà déclamant sa poésie !
D’ailleurs, c’est toujours ainsi qu’il s’exprime Alexandrin… tout en rimes, avec compliments ou ironie…
Il n'est pas toujours bien reçu et les quelques piécettes récoltées sont aussitôt dépensées pour manger, faire des photocopies, vivre de débrouilles.
Quant au pourquoi de sa situation, rien ne nous est dévoilé.
Seul compte l’instant présent.
Or voilà qu'un jour, il rencontre un jeune garçon, Kevin, si épris de liberté, qu’il est parti de chez ses parents.
Alexandrin le prend sous son aile, le nomme auxiliaire en Contrat indéterminé en Mendicité et l’invite à ne pas se presser, à observer, à profiter.
Passent les saisons et passent les chemins, ensemble ils font quelques travaux, diverses rencontres, chaleureuses ou pas toujours joyeuses, mais enrichissantes humainement.
A son contact, Kevin qui s’exprime désormais comme lui, apprend que la poésie, c'est aussi un art de vivre, de voir et penser, une manière de résister à ce monde toujours si pressé, enlaidi…
C’est mon phrasé normal, comme ma vie ne rime à rien, je fais sonner les mots, c’est devenu primordial.
Mais qui les rattrape…
De deux manières.
La fin est belle et cruelle, ou inversement.
On ne peut que refermer cet album le cœur serré et le sourire aux lèvres (aussi après avoir lu les deux dédicaces).
La quasi totalité du texte est en vers et en rimes, et l’on se plaît à presque vouloir parler ainsi une fois l’album terminé. Nombreuses sont les cases silencieuses, économie des mots pour mieux ressentir les dessins, qui ne sont parfois qu’esquisses aux couleurs à peine posées.
Ode à la nature, histoire de solitude et de transmission, Alexandrin ou l’Art de faire des vers à pied est tout à fait le genre d’album que j’aime avoir dans ma bibliothèque pour pouvoir le lire et le relire, pour oublier les petits tracas (futiles ou plus graves), s’émerveiller d’un rien (qui fait tout) et ainsi repartir vaillamment.
Il participe au RDV BD de la semaine qui se passe aujourd’hui Chez Mo’ (Retrouvez-y toutes les participations du jour - CLIC) ainsi qu’au « Petit Bac 2018 » d’Enna, pour ma 3e ligne, catégorie Moyen de transport.
Découvrez aussi les avis de Karine ; Hélène, Jérôme ; Jacques; Stéphie; Mo'
Et c'est un album qui a toute sa place pour le Printemps des Poètes!
Belles lectures et découvertes,
Blandine
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