L'Histoire de Ferdinand. Munro LEAF et Robert LAWSON – 1936 et 2017 (Dès 5 ans) + Film dès 8 ans

Publié le 12 Janvier 2018

L'Histoire de Ferdinand

 

Texte de Munro LEAF

Illustrations de Robert LAWSON

Editions Michel Lafon, novembre 2017

Dès 5 ans

 

Notions abordées : Taureaux, Espagne, Bienveillance, Corrida, Cause animale, anticonformisme

 

Peut-être avez-vous vu que le 20 décembre prochain, allait sortir au cinéma un long-métrage d'animation intitulé "Ferdinand"?

Eh bien, il est issu de cet album, écrit en 1936, et qui a déjà connu une adaptation par Disney en 1938, dans un court-métrage de 7 mn, Ferdinand the Bull, qu'il me semble avoir vu petite!

 

Il en existe également une adaptation espagnole, ICI ou LA.

Il était une fois en Espagne…

Ah les taureaux d’Espagne !

Ils sont beaux, ils sont gros, ils sont forts, ils sont vigoureux, mais ils sont teigneux aussi !

Un rien les excite et leur fait voir rouge. Ils aiment ça la bagarre, le jeu, la castagne.

Et dès leur plus jeune âge, ils y sont encouragés.

 

C’est qu’il leur en faut de l’impétuosité pour assurer dans l’arène au milieu des vivats et des hurlements du public, pour résister aux piques des banderilleros ou des picadors qui fouillent leur chair et pour assurer le spectacle de leurs blessures puis mise à mort par le matador !

 

Et tous, tous veulent en être !

La corrida, c’est LE rêve de tout jeune taureau !

On l’appelait « Ferdinand le Féroce » et tous les banderilleros avaient peur de lui, et tous les picadors avaient peur de lui, et même le matador était mort de peur.

A raison ?

Cette terrible réputation, née d’un affreux malentendu, précédait notre Ferdinand au caractère pourtant si calme et contemplatif.

Il n’avait rien demandé, et certainement pas d’être emmené à Madrid, loin de sa province natale.

 

Mais au cœur de l’arène, alors que le combat s’apprête à être engagé, un doux parfum de fleur, émanant des jolies dames comme des fleurs jetées au matador, flotte dans l’air et Ferdinand s’assoit pour le humer à son aise…

Cet album est un formidable plaidoyer pour la cause animale et le bonheur quelle que soit sa forme. Sans que le texte ne soit accusateur. Il est juste descriptif. Il dresse une réalité, celle de chaque rôle dans une corrida et aussi, en creux, le pourquoi de l’élevage de taureaux.

Mais qu’importe que le cliché du taureau ne soit pas respecté pour Ferdinand, tant qu’il est HEU-REUX, sa maman l’a bien compris, et au final, les Hommes également.

 

Le dessin de Robert Lawson, au crayon ou à l’encre, sans couleur, est délicieusement vintage et apport beaucoup de cachet !

Merci aux Editions Michel Lafon

Cet album participe au Challenge de Sophie Hérisson « Je lis aussi des albums 2017 » (91/100)ainsi qu’au « Petit Bac 2017 » d’Enna, pour ma 8e ligne, catégorie Prénom.

 

Retrouvez l’article de Mya ICI.

 

 

Je me demande, même si cet album n'a jamais été traduit, s'il n'a pas inspiré l'album (que nous aimons beaucoup) La sieste du taureau écrit par Gérard Alle, car même sans corrida, il y a certains aspects en commun.

EDIT du 12 janvier.

Nous avons été voir le film d’animation issu de cet album.

 

Ferdinand

 

D’après l’album vu au-dessus.

 

Réalisé par Carlos SALDANHA

Studios : Twentieth Century Fox et Blue Sky Studios

Musique de John Powell

Genre : Long-métrage d’animation.

 

Durée : 1h48

 

Origine : Américaine

Sortie française : 20 décembre 2017

 

Dès 8 ans

Thèmes : Espagne, corrida, non-violence, amitié, quête identitaire, solidarité

Bande-annonce : CLIC

Résumé :

Le début du film nous montre Ferdinand, alors jeune taurillon chétif et maladroit, né dans une ferme à taureaux de combats « Casa del Toro » pour la corrida.

Contrairement à ses jeunes « camarades », il préfère voir une fleur grandir et s’en occuper, plutôt que de se battre. Ce qui l’amène à être constamment houspillé, notamment par Valiente, le plus hargneux de tous.

La compétition se joue aussi entre leurs pères qui s’opposent dans l’espoir d’être choisi et emmené à la corrida !

Ce jour-là, c’est le père de Ferdinand qui est sélectionné. Il s’en va, vaillant et certain de gagner contre le matador.

Mais il ne revient pas… et Ferdinand s’enfuit… jusqu’en Andalousie.

Il est recueilli par un fermier de fleurs proche de la ville de Ronda (non citée – mais la ville coupée en deux et reliée par un pont est emblématique) et devient le meilleur ami de sa fille, Nina.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les années ont passé.

Ferdinand a grandi et grossi. Son physique est impressionnant et c’est pour cela qu’il ne peut aller, comme auparavant, en ville pour la Fête des Fleurs.

Mais contre toute prudence, il s’y rend.

Et à cause d’un regrettable malentendu, de sa force gigantesque, de la ville mise sens-dessus-dessous, il est emmené de force dans une ferme à taureaux… qui se révèle être celle qu’il a quittée des années plus tôt.

 

Il y retrouve Valiente, Bones, Guapo, mais aussi d’autres races de taureaux (bien qu’une seule ne soit utilisée pour la corrida en réalité), trois chevaux à l’accent germanique et contre qui une battle de danse aura lieu ; Lupe la chèvre coach et les hérissons Un, dos et cuatro.

 

Ferdinand, qui refuse la violence, n’a pourtant pas d’autre choix que d’appliquer le conseil de Valiente : « se battre ou être consommé ».

En effet, attenant à la ferme, se trouve l’abattoir. Chaque taureau blessé ou incapable de se battre y est envoyé.

Ferdinand y fera une mission de sauvetage nocturne (donc vide et « propre », où l’on ne voit « rien »).

 

Respectant l’histoire d’origine, Ferdinand a été choisi par El Primero, grand matador, pour sa dernière corrida à Madrid.

Une évasion est organisée – c’est rigolo certes (surtout pour les enfants) mais cela apporte des longueurs au film, notamment lorsque les animaux conduisent ou prennent le bus (chose qui m’avait aussi déplu dans Le Monde de Dory – je ne suis pas fan de l’anthropomorphisme).

Tous se retrouvent à Madrid. Nina et son père s’y sont rendus de leur côté.

 

Là, dans l’arène, au milieu des vivats, Ferdinand et El Primero s’affrontent.

 

Le film, dans l’ensemble, nous a bien plu.

Nous avons aimé les références et clins d’œil, les jeux de mots…

J'ai moins aimé les dessins.

Si le livre – et le film – sont contre la corrida, j’ai trouvé l’album plus « violent », moins édulcoré. Ferdinand y est seul aussi.

Dans ses pages, les picadors et banderillos jouent leur rôle et blessent Ferdinand.

Dans le film, il est « seulement » menacé par les piques, jusqu’à une seule égratignure sur l’épaule droite.

 

Le film met davantage l’accent sur le loufoque, le drôle.

Et c’est peut-être plus cela que l’on retient du coup.

Mais aussi sur la solidarité, l’entraide, apprendre à être fidèle à ce que l’on est malgré les apparences, faire confiance, l’esprit de groupe, la non-violence plutôt que la compétition.

Et de fait, cela fonctionne.

 

Mais…

 

L’enfant prend le parti de Ferdinand, et de tous les taureaux. Il ne peut que faire ça, ressentir de l’empathie pour eux, vouloir qu’ils vivent, que Ferdinand rentre chez lui au milieu de ses fleurs avec Nina, qu’il soit en paix, qu’il ne meure pas.

C'est bien!

 

Mais l’enfant, après le film, que va-t-il faire ? Manger un steak ?

L’abattoir est-il bien compris en tant que tel ? Non, je ne crois pas. Je ne sais pas si c’est bien ou pas.

 

La corrida, tuer par plaisir, pour le plaisir, est une cruauté, c’est un fait. Celui de prendre partie pour un animal (certes fictif) et de "le" manger ensuite en est une autre.

Et c’est aussi ce qui m’a empêchée d’apprécier pleinement ce film.

 

Voici un album qui rejoint mon propos : Comme toi, écrit par Jean-Baptiste Del Amo et illustré par Pauline Martin.

 

Retrouvez les avis de: Enfant-végé ; Quels films pour nos enfants ?; Bidib

 

Belles lectures et découvertes,

Blandine

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E
Je suis allèe le voir en salle avec mon petit-fils de 4 ans!Il vivait heureux le jeune taurillon ...<br /> Tout est bien qui finit bien...
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B
Oui!
K
J’ai vu le film, j’ai aimé, trouvé ça drôle et tendre et engagé pour un dessin. Si on va trop loin ça devient dérangeant et personne n’ira. Quant au steak, je ne mange plus de viande depuis mes 12 ans, bien avant la mode bobo, mais il ne m’appartient pas de faire ce choix pour mes enfants (si je le faisais à mon avis ils m’enverraient bouler à l’adolescence !). Et non je ne leur claironne pas que c’est tel ou tel animal dans leur assiette. Encore une fois, à eux de choisir plus tard
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B
Je suis d’accord sur le message, mais en même temps, il y a un "goût" de pas assez.<br /> Quant au choix à laisser aux enfants, c'est non bien sûr. D'ailleurs, les enfants omni n'ont pas le choix de leur alimentation non plus. Mais comme c'est la majorité, c'est la norme? Comme on "n'enlève" rien, il n'y a pas de choix imposé de la part de l'adulte/parent? <br /> En tant que parent, il m'incombe de donner ce que je juge être le meilleur à mes enfants, et la viande n'en fait pas partie.
N
Etant profondément anti-corrida (j'ai même du mal à écouter la chanson de Cabrel tant elle m'émeut), je ne peux qu'approuver cet album et les thèmes qu'il défend :))
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B
Voilà! D'autant qu'il ne "date pas d'hier" mais son propos est toujours aussi actuel!