La fée sorcière. Brigitte MINNE et Carll CNEUT – 2000 (Dès 5 ans)
Publié le 28 Octobre 2017
La fée sorcière
Texte de Brigitte MINNE
Illustrations de Carll CNEUT
Traduction de Maurice LOMRE
Pastel pour L’Ecole des Loisirs, 2000
(Paru en Belgique en 1999 sous le titre Heksenfee)
Dès 5 ans
Notions abordées : Fées, sorcières, contraires, xénophobie, stéréotypes, famille, liberté
Spontanément, quand on dit « fée », on a ceci en tête :
Et pour « sorcière », c’est cela :
Dans notre inconscient, la fée est aussi belle/mignonne et gentille, que la sorcière est laide et méchante.
Mais pour Marine, sorcière rime avec liberté, gaieté, amitié tandis que « fée » avec ennui, exigence, obéissance.
Les fées devaient toujours être gentilles. Et propres.
Manger leur tarte sans faire de miettes.
Boire le thé sans en renverser. Porter une robe sans tache.
Raconter de leur voix mielleuse des histoires douces et tendres.
Et, de temps en temps, agiter leur baguette magique.
Marine trouvait les fées terriblement ennuyeuses.
Malheureusement, elle en était une.
Marine en a assez d’être parfaite, de ne pouvoir jouer sous risque de se salir, de ne pouvoir bouger sous risque de se blesser.
Elle en a assez de la surveillance oppressante de sa mère sous prétexte de beauté et de rang.
Et ce n’est pas une baguette magique qu’elle voulait pour son anniversaire !
Marine veut vivre, rire, s’amuser mais aussi voir si les sorcières sont aussi différentes et affreuses que ce que sa maman (et les autres fées) lui en a toujours dit.
Elle décide donc de quitter ce château aux tours dorées pour s’en aller vivre au bois.
Elle découvre là un monde bien opposé au sien, dans lequel les sorcières ne sont pas du tout celles qu’on lui a toujours décrites.
Elles sont gentilles, accueillantes, généreuses, lui enseignent leurs coutumes, partagent leurs jeux et nourritures.
Marine voudrait retrouver sa maman mais ne veut pas perdre sa liberté nouvellement acquise.
Elle voudrait lui faire oublier ses idées reçues, lui faire découvrir cet ailleurs, lui faire comprendre que ce qu’elle ressent n’est pas contre sa maman et cela ne l’empêche pas de l’aimer.
Les divergences d’opinions n’empêchent pas l’amour mais parfois l’éloignement est la meilleure des choses à faire.
Et permet à chacun de passer outre, d’accepter, pour mieux se retrouver !
Marine est une héroïne tout à fait hors normes.
Elle ne veut être ni fée ni sorcière, elle veut être les deux.
Elle ne veut pas des attributs que l’on donne généralement à l’une ou à l’autre, car elle ne veut pas être dans le stéréotype ou, pire, la caricature.
Elle veut l’acceptation de soi et de chacun, quelques soient les différences. Car le refus de la maman est certainement le reflet de sa peur de l’autre, mais aussi du départ de sa fille.
Cet album est une histoire de tolérance.
Ses illustrations sont assez particulières. (Elles arrivent !)
Elles semblent réalisées au pastel et avec des collages, créant un univers rose poudré pour les fées, un peu plus sombre pour les sorcières ont long nez pointu (et non crochu).
Je ne suis pas certaine de les apprécier, même si je trouve le pari graphique intéressant.
Il existe une autre version de cet album, avec des personnages à la peau noire.
Sa couverture est beaucoup plus attractive, et pour découvrir ses pages (plus colorées), je vous invite à lire l’article de Eva…sion.
J’aimerais bien pouvoir le comparer à mon exemplaire.
Cet album participe au « Challenge Halloween 2017 » de Lou & Hilde autour de la sorcellerie, et au Challenge de Sophie Hérisson « Je lis aussi des albums 2017 » (68/100).
Belles lectures et découvertes,
Blandine.
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